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Culture vivrière à Lélouma : des femmes en font leur principale activité

Aujourd’hui, à Lélouma, des femmes sont déterminées à bien garnir le panier de la ménagère. Elles entendent lutter ainsi contre la pauvreté par la production des légumes à travers les jardins potagers.
Au niveau de la commune urbaine seulement, on dénombre 17 groupements agricoles de ce genre essentiellement composés par des femmes. Et ce, sans compter celles qui évoluent seules, avec des moyens rudimentaires.
A travers ce reportage, Guineenews vous plonge au coeur de cette activité agricole très prisée par les femmes de la localité.
Loin des bruits politiques, des bureaux climatisés ou encore des grosses cylindrées, ces amazones, pour nourrir leurs familles et contribuer à la lutte contre la vie chère et la pauvreté dans leurs secteurs, villages où localité consacrent leurs journées aux rudes travaux de la terre dans les jardins potagers situés dans les bas-fonds.
Des jardins de tomate, de piment, de l’aubergine, du persil, de choux, de la laitue, de l’oignon… se comptent par dizaines au niveau de la commune urbaine et des quartiers périurbains.
A moins de deux kilomètres du centre ville, c’est un vaste et impressionnant jardin qui nous accueille. C’est celui du groupement « wassa » très actif sur le terrain. Ici, avec un effectif de 28 personnes, il n y a que 4 hommes seulement.
Ce groupement s’accentue sur la culture de tomate, de la laitue, du piment ou encore de choux comme l’explique Saoudatou Kanté:  » nous travaillons ici depuis plusieurs années. On est au nombre de 28 dont 4 hommes. C’est le président de la chambre d’agriculture de Lélouma qui avait initié ce projet. Et aujourd’hui, Dieu merci, on en profite non seulement au niveau de la famille, mais on ravitaille aussi le marché local. Nous faisons de la laitue, de choux, de tomate, de piment, de l’oignon…. Ce n’est pas facile mais on s’en sort quand même » s’est – elle  contentée.
Sur la même logique une autre dame, séance tenante renchérit en ces termes :
 » Je me nomme Mariama Benté. J’évolue dans cette activité depuis plus de quarante ans. Comme vous pouvez le constater par vous même, nous sommes dans le bas-fond. C’est notre jardin. Il y a des tomates, des choux, de la laitue, des aubergines…Nous sommes plus d’une quarantaine de personnes qui travaillons ici. Moi personnellement, je ne connais que cette activité que je tiens de mes parents. Pendant la saison sèche, je fais le jardinage pour pouvoir trouver la sauce de mes produits alimentaires issus de mon champs de la saison des pluies » explique tout sourire Dame Mariama Benté visiblement frappée par l’âge. Tout en semant ces oignons, elle ajoute :  » une partie de ma récolte est destinée au besoin de ma famille. L’autre partie sera écoulée au niveau des marchés hebdomadaires les plus proches. Grâce à cette activité, je parviens à gérer et à faire vivre ma famille d’un côté, de l’autre je contribue à l’approvisionnement du marché en légumes.
Actuellement, j’ai des chèvres, des moutons et beaucoup d’autres choses grâce à ce travail », se réjouit-elle.
A environ 4 kilomètres de là, toujours dans le quartier Diala, nous voilà aussi dans un gigantesque jardin. Là, les paysannes évoluent de façon individuelle.
« Au début, on état organisés en groupement. Mais actuellement, chacun travaille pour soi. Pour moi, les activités ont vraiment bien démarré et se passe très bien. Pour ceux ou celles qui avaient entamé juste après l’arrêt des grandes pluies, leur tomate et certains produits sont presque prêts pour la cueillette. Mais pour ceux qui avaient pris du retard, certains sont sur les phases préparatoires. On a l’espoir que ça va aussi réussir », se confie Mariama Benté Diallo.
A environ une vingtaine de mètres de là, dans un autre jardin potager, Hassanatou Camara, arrosoir à la main se félicite de l’état de ses cultures  » c’est bien beau d’observer tout ça. Mais sachez que c’est un gros travail qui a été abbatu. Le piment, l’aubergine, la tomate, tout ça a pris forme. Si ça continue comme ça, on est sûre que la récolte sera bonne. Ici, nous ne sommes que des femmes. C’est nous nous-mêmes qui avons fait la clôture que vous voyez comme ça. Au delà de l’activité, il y a le social et l’entraide entre nous. C’est ce qui fait notre force aussi. »
Malgré cette ferveur, la détermination et la bravoure dont ces femmes font preuve, les défis à relever sont énormes.
Le manque de matériels de travail, les difficultés liées à l’aménagement du terrain, la clôture, les fertilisants ou encore l’absence de magasins de stockage sont autant de problème qui les préoccupent en plus de l’acheminement des produits destinés pour l’approvisionnement des marchés.
 » Nous avons énormément de difficultés. De la rivière où nous puisons l’eau pour l’arrosage et certains coins du jardin sont très éloignés. En plus c’est une montagne. C’est vraiment très épuisant. La distance aussi qui sépare le jardin au village ensuite le village au Marché, le manque de moyens de déplacement et la surproduction nous oblige le plus souvent à revoir en baisse le prix. Nous sollicitons de l’aide pour avoir des points d’eau pour nous permettre d’arroser les jardins…
Si on a une motopompe ou un motoculteur, je vous assure qu’on aurait pu multiplier notre production » explique Dame Saoudatou Kanté.
Interpellé par rapport aux appuis à ces groupements, le président de la chambre d’agriculture de Lélouma précise.
« Au delà de l’engrais et quelques produits phytosanitaires que nous réceptionnons chaque année, il n’ y a pratiquement pas d’autres aides. La fédération des paysans nous fournit aussi parfois des semences. Le reste, on se débrouille avec nos propres moyens. »
Poursuivant, Mamadou Lamarana Para Diallo a salué la détermination et la bravoure des groupements avant de solliciter de l’aide pour toujours selon lui ce secteur clé qui doit être le socle du développement local.
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