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Culture : Pourquoi nos vedettes chantent-elles bien et dansent-elles moins bien ?

Ce thème revient sur la place après plusieurs réflexions et constats sur l’évolution de nos artistes, musiciens chanteurs. Loin de désigner tel ou tel autres chanteurs de la contrée. La remarque fondamentale est unanime que la plupart de nos meilleures vedettes en chants, s’expriment bien en textes, et sont généralement moins éblouissants en pas de danses.

Ils ont plusieurs albums produits et accompagnés sur vidéos par des producteurs de la place ou d’ailleurs, ou par autoproductions. Mais plusieurs restent toujours imperfectibles dans le domaine de la danse.

Nous avions essayé de faire un micro trottoir et plusieurs des mélomanes contactés sont d’avis et pointent du doigt un pourcentage très élevé, de ce nombre d’artistes bons à écouter et moins à apprécier sur le plan scénique en matière de danse.

Pour mieux éclairer notre lanterne par rapport à ce sujet, nous avions contacter aussi des spécialistes qui ont donné leurs avis.

Jean Baptiste Williams, musicien, guitariste, auteur et compositeur, chef d’orchestre des Sofas de Camayenne et ex-directeur national de la culture, s’exprime en ces termes « Faut-il chanter et bien danser ? Ils ne sont pas légion dans le monde ceux qui réussissent cet alliage… »

En Guinée, les rythmes sont riches et variés selon les différentes régions naturelles. Poursuivant Jean Baptiste Williams a dit : « la musique guinéenne peut être langoureuse, rythmée ou moins d’une zone à une autre en fonction de nos régions naturelles”.

Auteur, chanteur, compositeur du Syli authentique, orchestral fédéral de Conakry 3, Yaya Bangoura alias El Bangou, depuis les Etats Unis donne son point de vue sur le sujet abordé. « Je crois que ce ne sont pas toujours les meilleurs chanteurs qui ne savent pas danser. Dans tous les cas, tous les chanteurs sur scène s’expriment de leur manière. D’aucuns ont évolué dans des ballets et autres disciplines avant de prendre le micro. Ils sont nombreux et que cela soit au niveau des hommes et des femme vedettes. Je ne citerai personne et je suis persuadé que vous êtes déjà élucidé. Par ailleurs vous pouvez aussi être un bon danseur, animateur et ne pas être par contre, être un chanteur à la hauteur », a-t-il affirmé.

A rejoindre Jean Baptiste Williams dans son analyse, nous avions tendu l’oreille et visionné son orchestre les Sofas de Camayenne sur enregistrement de la RTG, et une autre production réalisée pendant les 42 ans d’anniversaire de cet orchestre Galaxie de la capitale.

Mavei Lavani, Lambéléyaté, des titres tirés du folklore et des rythmes de la Guinée forestière, ont prouvé des pas de danse extraordinaires dirigés par Zézé Guilavogui de la contrée, accompagnés par les défunts, Yousouf Bah ‘’Youyou’’ et Mamady Cala Camara.

Dans une autre représentation d’ensemble, ce même trio aux exubérants pas de danses, expose dans le titre ‘’Samba’’ des pas difficiles à décrire et très impressionnants.

Le Bembeya Jazz national avec le dragon de la chanson africaine, Aboubacar Demba Camara et son alter égo Salif Kaba, ont démontré à travers le titre soli de Wassoulou entre autres interprétations, des danses accointées au terroir exploité.

La relève de cet ensemble assurée par le trio dénommée ’’Ambiance Bazooka’’, à sa tête, le constant Salifou Kaba, accompagnés par feu Nagnamory Kouyaté et Moussa Touré alia ‘’JB’’, a servi des danses à la hauteur de nos rythmes, bien que des interprétations ont infiltré.

Le trio ‘’SANBESA’’ du Boiro band national composé du doyen Santiba, de feu Bemba et de feu Sana grand danseur de ballet, était un trio sur le plan de la danse qui a émerveillé selon les rythmes adaptés.

Nos orchestres fédéraux selon les contrées ont aussi à leur manière, exhiber leurs pas de danses en fonction des rythmes et chants.

Pour ne citer entre autres que ces formations, après 1984, l’émergence de ces vedettes a vu jour. Chacun pour atteindre la ligne d’arrivée s’est plongé dans cette piscine.

Un bain trouble pour d’autres et un limpide plongeon tirera certains de cette baignade.

La musique guinéenne vient de connaitre un autre élan. Et le bébé et son eau de bain sont versés au vu et au su de toutes ces autorités chargées de superviser ce bijou culturel, qui nous a hissés aux plus hauts sommets           des podiums difficiles à reconquérir.

Il est important aujourd’hui de se pencher sur ce sujet, dont nous pensons être très intéressant afin d’apporter quelques corrections et motivations au niveau de nos artistes chanteurs.

De par le monde, il y a des chanteurs qui ne bougent pas les pieds. Heureux de les écouter, d’autres sont malvoyants, instrumentistes et qui sont parvenus à conquérir le cœur des mélomanes à travers des tubes qui subsistent encore.

Il n’y a plus de censure au niveau de la musique guinéenne. Chacun y va et ne soucie plus de cette chaine qui doit mobiliser toutes les aptitudes concourant à la pérennisation d’une carrière artistique.

Il ne sert à rien quand on connait ses tares de s’abstenir pour faire face aux professionnels de danse, qui pourtant foisonnent dans notre pays. Quelques cours de danses reçus, en collaborations avec les producteurs, les mécènes qui se voient toujours flattés, qui déballent leurs portefeuilles pendant une dédicace pour nuit, contribueront au développement personnel de l’artiste.

A qui peut-on confier la réévaluation de cette situation à la fois alarmante et ‘’décevante’’ par rapport à la musique guinéenne connue d’antan ?

Remettons-nous en cause et à suivre aujourd’hui une télé de la sous-région dont les artistes exploitent à suffisance les folklores du pays, ils sont tous d’excellents, bons ou moyens danseurs dans leurs rythmes et danses, qui s’apparentent à une de nos régions naturelles.

A nos artistes chanteurs de revoir cette ‘’plaie’’ qui devient béante et qui peut être progressivement soignée.

LY abdoul pour Guinéenews.

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