Site icon Guinéenews©

Crise guinéenne : les forces vives soufflent le chaud et le froid face à l’intransigeance du CNRD

En dépit du défi lié à leur reconstruction, «les Forces Vives de la Nation» n’entendent pas se faire compter la gestion de la gestion de la transition dont elles se considèrent comme partie intégrante. Elle a publié une déclaration à cet effet dans la soirée de ce 15 août.  Faisant le procès du Conseil national du rassemblement pour le développement (CNRD), elle y interpelle les bonnes volontés, particulièrement la CEDEAO, mais reste visiblement hésitante  quant à la marche à suivre dans son opposition à la junte.

A l’entame de leur déclaration, «les Forces Vives de la Nation, fidèles à leur vocation d’acteurs de promotion et de protection des droits de l’Homme et de la stabilité socio-économique et politique du pays, pour le bien-être des populations, (disent regretter) profondément l’obsession manifeste du CNRD à mener de manière unilatérale la transition, en violation délibérée /répétée des dispositions de la charte de la transition, ainsi que des lois et conventions ratifiées par la Guinée. »

Elles pointent même «les multiples arrestations de citoyens engagés pour une transition inclusive, mais aussi de leaders politiques et sociaux, ainsi que la volonté de confiscation des libertés fondamentales, de musellement de la presse, d’intimidations aux fins de persécutions dans des familles des zones de contradiction démocratique et, la publication en dehors de toute procédure légale et consensuelle du décret D/2022/0375/PRG/CNRD/SGG relatif au 4ème recensement général de la population et de l’habitation (RGPH4) en date du 12 août 2022, sont des illustrations regrettables de cette conduite dangereuse, méprisante et arrogante du CNRD, qui continue malheureusement de plonger notre pays dans une situation de crise sans précédent».

Poursuivant leur déclaration, «face à cette situation de fait, très préjudiciable à la stabilité en Guinée et dans la Sous-Région», elles  «Félicitent et encouragent toutes les entités sociopolitiques du pays qui ont contribué et continuent de contribuer par des consultations, des propositions et des conseils à l’effet d’enrichir le plan stratégique concerté visant à sauver la Guinée d’une dictature naissante et favoriser le retour rapide à l’ordre constitutionnel, à travers une transition inclusive et apaisée» ; et « se réservent le droit d’attaquer devant les juridictions compétentes nationales et Sous Régionales ces violations répétées des lois et conventions par le CNRD, dont son décret D/2022/0375/PRG/CNRD/SGG portant institution et organisation du RGPH4.»

Cependant, «en respect pour le communiqué de la commission de la CEDEAO, annonçant l’arrivée du Médiateur, le Dr Tomas Yayi BONI, tout en sollicitant des acteurs politiques et sociaux du pays leur soutien à cette mission, décident de reconduire pour quelques jours, au-delà de ce jour du 15 août 2022, comme annoncé dans la déclaration N°8, le mandat de la commission mixte mise en place pour définir et planifier les actions/stratégies de protestations et de plaidoyer, pour le retour à l’ordre constitutionnel ». Puis, «invitent la CEDEAO et le médiateur, à prendre leurs responsabilités à bras le corps, pour rencontrer toutes les parties prenantes de la crise guinéenne, notamment les voix dissonantes, sans lesquelles la médiation n’aura pas de sens pour la réussite de la transition ».

Egalement, elles «mettent en garde toute puissance ou entreprise qui serait éventuellement ou tenterait d’être de connivence avec cette manière de gérer la Transition au grand dam des libertés et de l’intérêt supérieur de la nation ».  Et, tout en se réservant de prononcer le nom du redoutable front national pour la défense de la constitution (FNDC) «dissout» par la junte,  «exigent du CNRD la libération immédiate de tous les prisonniers politiques et d’opinions ».

Quitter la version mobile