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Crimes de sang en Guinée : Alpha Condé et ses affidés dans l’œil du cyclone judiciaire (Edito)

L’ancien président Alpha Condé et son gouvernement déchu ne sont décidément pas au bout de leur peine. A en croire l’information judiciaire que vient d’ouvrir le parquet général près la Cour d’Appel de Conakry à l’encontre de l’ancien chef d’État et de vingt-six de ses « affidés », pour les crimes de sang commis sous son règne. De graves violations des droits humains qui collent à la peau du pouvoir déchu, dont ils constituent la part d’ombre.

La mise en accusation du président Alpha Condé et de vingt-six de ses anciens collaborateurs, par le parquet général près la Cour d’Appel de Conakry pour leur présumé rôle dans les tueries qui ont émaillé les événements relatifs à l’adoption d’une nouvelle constitution en 2020, marque un tournant décisif dans le réveil de l’appareil judiciaire guinéen. La symbolique est en effet assez forte dans un pays où la nomenklatura était au-dessus de la loi. Jouissant d’une impunité insolente, aussi bien pour des crimes économiques, que des crimes de sang.

Une donne qui pourrait changer avec le nouvel ordre que la junte entend mettre en place, à la faveur de cette transition. Comme quoi, l’élite dirigeante sera dorénavant frappée du même bâton judiciaire que le vulgum pecus. C’est dans cette dynamique que la Crief a vu le jour, dans le cadre de la reddition des comptes. Opération lancée sur des chapeaux de roue et qui a permis à ce jour de confondre une centaine d’anciens grands commis de l’État. Tous mis en examen, en attendant leur procès. Tandis qu’une vingtaine de personnalités ont été conduits derrière les barreaux pour de présumés détournements de deniers publics.

Pendant que la machine de la Crief tourne à plein régime, la justice vient d’ouvrir un nouveau front, cette fois contre ceux qui sont soupçonnés de crimes de sang. Dans ce lot de présumés suspects figurent Alpha Condé et vingt-six de ses anciens collaborateurs. Des personnalités faisant partie du gratin de l’ancienne république.

C’est le Procureur général près la Cour d’Appel de Conakry, le teigneux Alphonse Charles Wright qui a fait cette annonce, qui est tombée comme un coup de Trafalgar dans le landerneau.

Dans le document publié à cet effet, le parquet relève des faits « d’atteintes volontaires à la vie humaine notamment le meurtre, assassinat et complicité de meurtre et d’assassinat ; des atteintes involontaires à la vie et complicité d’atteintes involontaires à la vie et de complicité ».

Ainsi que des « atteintes aux libertés de la personne notamment l’enlèvement, la séquestration et la complicité ; des atteintes à l’économie nationale et de complicité, entre autres ». La liste des griefs est non exhaustive.

A entendre toutes ces charges énumérées par le Procureur général, il y a de quoi faire dresser les cheveux sur la tête. Raison de plus pour la justice à ne pas faire preuve de pusillanimité et de laxisme comme par le passé. Pour que les criminels de tout bord soient enfin châtiés.

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