L’acte est survenu dans la nuit du samedi 25 à dimanche 26 juin 2022 aux environs de 1 heure dans la sous-préfecture de Bounouma située à une dizaine de kilomètres de la préfecture de N’Zérékoré. Les victimes étaient dans un campement de production d’huile rouge quand le présumé assassin, Michel Doré, les a tirés à bout portant à l’aide d’un fusil de chasse. Fassou Gamamy, beau frère de son épouse, a reçu la balle dans la tête et Cé Kansson une balle dans la thorax.
Parmi les victimes, se trouvait un enfant âgé de 10 ans qui a suivi la scène et avant échapper sous les balles du présumé coupable. « Il est venu la journée au campement. Il a commencé à se bagarrer avec sa femme. Les deux jeunes sont intervenus. En partant au village, il a dit aux deux qui étaient là qu’il allait revenir la nuit et qu’ils vont connaître qui il est. La nuit tombée, il est venu. Il y a une des victimes qui dormait aux environs de 1 heure du matin et l’autre était en train de mettre le feu sous les fus. C’est ainsi, il a tiré sur celui qui m’était le feu au niveau de sa tête. Sa femme est sortie et est allée réveiller celui qui dormait. Elle lui a informé qu’ils ont tiré sur son beau frère. Le jeune est venu et s’est jeté sur lui. Il l’a tiré une balle au niveau de son thorax.
Moi j’étais à côté. Lorsqu’il a voulu tiré sur moi, je me suis caché derrière le fus et la balle finalement a atteint le fus. Je suis tombé sur les corps. Cé Kassonon n’était pas encore mort. Il m’a dit bientôt, je vais mourir. Voir maman en ville et tu lui explique qu’on nous a tués. Je lui ai dit quand on te tue avec qui je vais rester« , a relaté Noaïga Gamamy témoin oculaire.
Dans la famille des victimes, c’était la consternation totale. Ngna Michel Gamamy, proche des défunts a pour sa par expliqué les circonstances du drame. « Mon jeune frère est venu chercher du vin chez moi hier nuit et m’a dit qu’il allait venir le matin pour qu’on parte aux funérailles dans un village qu’on appelle Bhein. Aux environ de deux heures du matin pendant que je suis couché, on me réveille pour me dire que Fassou qui est allé au champ à été tiré par balle. Pour moi, c’est lors d’une chasse qu’il a été tiré. On vient maintenant aux environs de 02h du matin, on trouve l’enfant sur la route. On est venu ensemble trouver deux corps à terre. Tous les citoyens sont venus voir les corps en cette nuit tardive« , a-t expliqué.
Interrogé sur les raisons ayant poussé le présumé assassin à commettre ce crime, il a expliqué en ces termes : « Il s’était bagarré avec sa femme. Ils ont fait des histoires dans leur village et sa femme a fui pour venir se réfugier chez sa sœur. Au lieu d’appeler les gens pour qu’on aille pardonner sa femme, il ne l’a pas fait. Nous avons informé les autorités à tous les niveaux. Ils étaient tous là hier nuit, jusque maintenant, ils sont là. L’assassin a laissé sa moto sur la route et il s’est enfui. On ne l’a encore pas retrouvé », a témoigné Gna Michel Gamamy.
Michel Doré, présumé coupable de ce crime, n’est pas à son premier du genre.
« Ce n’est pas sa première fois. Il s’est vu avec sa femme là à Lero où ils ont passé un peu de temps. Après ils se sont rendus à Lomou, dans le village du présumé coupable. Après quelques temps là-bas, les voisins ont appelé la fille pour lui dire que celui avec qu’il vit est un criminel. Il a tué sa première épouse, sa fille et le travailleur de sa femme au champs.
On a détruit leur concession à cause de son acte. Ses parents avaient tous pris la fuite. La fille craignait pour sa vie maintenant. Il a dit au chef du village de mobiliser les gens et dire devant tout le monde de la laisser en paix. Après sa sœur lui a demandé de rester auprès d’elle pour l’aider dans les travaux champêtres. À sa grande surprise, le jeune vient à sa recherche. Ils se sont discutés et ça a abouti à ce drame », a dit Alice James, citoyenne de Bounouma.
« Ça fait la deuxième fois qu’il fait ces crimes pareils. Il vient de quitter la prison. Ça ne fait même pas un an. Il a fait ce crime dans son propre village à Lomou », a renchéri Jean Kamano.
Les autorités locales et préfectorales de Bounouma n’ont pas souhaité répondre à nos questions.
Les deux corps sans vie étaient encore sur place aux environs de 14 heures quand nous quittions les lieux. Les citoyens ont refusé de les inhumer tant qu’une situation claire n’est pas faite par les autorités.
Les jeunes en colère ont mis des barricades sur les routes bloquant le passage aux véhicules et empêchant ainsi la tenue du marché hebdomadaire ce dimanche.
Un autre groupe de jeunes étaient à la recherche du présumé assassi. Il a fallu l’intervention des forces de l’ordre pour calmer la situation.