L’occupation des emprises du fleuve Sarinka qui traverse la ville et les points sensibles de Coyah, provoque chaque année des dégâts environnementaux et sociaux entre autres inondations, destruction des biens, du couvert végétal, des pertes en vies humaines, des pertes des espèces aquatiques qui nourrissaient la population depuis des siècles,
Sans oublier l’empoisonnement des eaux par des ordures et bien d’autres actions naïves et néfastes des populations.
Nos enquêtes auprès des personnes crédibles et anciennes de Soumbouyah (nom coutumier de Coyah), nous ont permis de comprendre que depuis 2003, les inondations et biens d’autres dégâts se présentent à chaque saison des pluies à cause des occupations anarchiques des emprises du fleuve Sarinka qui jouait un rôle important dans la vie des population de Coyah.
Vieux Seydouba Soumah est l’un des anciens de cette ville. Cet octogénaire nous révèle pourquoi la libération des emprises de ce fleuve est une nécessité sur le plan coutumier pour la favorisation d’une vie paisible aux Coyah kas.
« Ce sont nos ancêtres dont le grand père de Takana Zion qui sont les vrais fondateurs de cette ville. Auparavant, ce fleuve était le lieu de sacrifice des anciens pour la prospérité des fils et filles de Soumbouyah (Coyah). Les esprits qui y vivent étaient maîtrisés et procuraient la joie aux habitants. Mais aujourd’hui, les hommes ont désacralisé ce pacte à cause des lotissements mal faits et l’agression que subit ce fleuve. C’est pourquoi il laisse chaque année son cours normal pour rentrer dans les quartiers », a-t-il révélé.
« A l’époque (en 1955), ce fleuve rapportait beaucoup à Coyah. On faisait de la bonne pêche, on trouvait des essences forestières à grande valeur médicinale et on purifiait les gens…..mais de nos jours, la rage de la vente des parcelles a fini par faire disparaître tous ces avantages », a-t-il ajouté.
Du pont Kaka, ce fleuve traverse les grands quartiers que sont : Batouyah, Fily 1 et 2, Soumbouyah, Sambayah, Doumbouyah, km 54, Somayah, Maneah, avant de se jeter à la mer.
Dans tous ces quartiers traversés, le constat est très regrettable car les emprises sont occupées et les constructions anarchiques sont visibles au su et au vu des autorités qui sont censées orienter positivement la population pour le bien de tous.
D’ailleurs, nos tentatives pour joindre les autorités à savoir le préfet, le directeur préfectoral de l’habitat et celui de l’environnement, afin d’avoir d’autres éclaircissements ont été vaines.
Cette ville qui engendre la plus grande pluviométrie de la République est de nos jours, le théâtre d’un désordre sur le plan d’aménagement. Les parcelles sont vendues n’importe comment, y compris les cimetières, sans tenir compte des normes de protection de l’environnement pour le bien-être de tous.
Il faut rappeler que depuis 2003, à chaque saison hivernale, le fleuve Sarinka laisse son cours normal pour inonder les quartiers traversés faisant d’énormes dégâts.
Le plus récent s’était produit l’année dernière au mois d’août, où les inondations avaient détruit plusieurs habitations dans 5 quartiers, avec à la clé des pertes en vies humaines, plusieurs sinistrés et l’éboulement à 50 mètres du pont Kaka, bloquant la route nationale numéro 1 pendant presque deux semaines, car
les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.
Cette année 2021 également, les prémisses d’une inondation sont déjà visibles pour le mois de septembre qui arrive car plusieurs quartiers sont invivables à cause des eaux stagnantes après chaque pluie.
En attendant que l’Etat prenne des dispositions idoines à travers les ministères de la Ville et celui de l’environnement, ce fleuve continue de faire des dégâts.
La Guinée est le château d’eau de l’Afrique mais il faut protéger nos fleuves pour qu’ils puissent jouer valablement leurs rôles socioculturels, économiques et politiques.