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Covid-19 : la violation flagrante des mesures barrières dans les maquis et bars

Les autorités guinéennes avaient indiqué lors de l’instauration du couvre-feu, que toute violation des mesures barrières dans les maquis et bars est un délit portant atteinte à la santé publique. En clair tous ceux qui seraient surpris en train d’enfreindre ces mesures lors de leurs beuveries seraient frappés d’une amende de 30.000 GNF.

L’infraction retenue en la matière, selon les autorités, est « l’atteinte à la santé publique. »

Ce qui est un délit prévu et puni par le code pénal. Il est alors demandé aux populations de faire attention à tout ce qu’elles vont faire. A cet effet, il faut arrêter de fréquenter les maquis et bars en cette période de la pandémie covid-19.

Mais hélas ! Ce fut un prêche dans le désert. Les maquis et les bars sont jusqu’ici pris d’assaut par les clients de toutes les couches sociales. Exposant ainsi les gens au danger de voir fouler aux pieds  les mesures barrières, sécuritaires et sanitaires que sont notamment le port du masque qui est devenu obligatoire dans tout le pays, plus particulièrement dans les lieux publics, le respect de la distanciation physique d’un mètre et le lavage régulier des mains. Il ne se passe pas un jour, sans que la police ne se heurte au non-respect des gestes barrières.

Les gens continuent de se défouler, se relaxer…Beaucoup ont oublié que le virus n’est jamais loin. Depuis un certain temps, ils sont dans les maquis, dans les bars très populaires à Conakry.  » On se défoule, on se relaxe. On en a besoin. On ne peut pas continuer à se tourner le pouce entre les quatre murs », confie une cliente. Et dans les bars, certains ont du mal à respecter les mesures barrières mises en place par les autorités. De quoi susciter la peur de ceux qui restent lucides et qui reviennent dans ces lieux publics sur la pointe des pieds. L’espacement des tables n’est pas respecté non plus. Les gens ne portent pas de masques, sauf quand des policiers arrivent pour un contrôle.

En un mot, les débits de boisson et les lieux de loisirs sont toujours accessibles dans les quartiers. Et que dire des marchés ? Ils sont bondés et rares sont ceux qui portent des masques aussi bien au sein de la clientèle que parmi les commerçants. Comme on le voit, le relâchement est patent dans le respect des mesures barrières.

« C’est le désordre total. Et les gens s’y sont habitués. Regardez dans les bars, les gens s’embrassent. Ils se parlent bouche-à-bouche. Il y a une véritable inculture, un manque d’éducation et d’encadrement », dénonce un agent de la police rencontré devant un maquis à l’intérieur du quartier Kipé.

Le phénomène est observé à travers tous les quartiers de Conakry où presque tous les bistrots ont rouvert leurs portes. De nombreux clients s’y agglutinent et les rassemblements ont repris de plus belle au mépris des mesures barrières contre le Covid-19.

A l’intérieur du pays, les fidèles ne se sentent pas obligés de se plier aux mesures barrières dans les lieux de culte

Tout en procédant à allègement à l’intérieur du pays, les autorités ont  insisté sur le respect de certains gestes destinés à contenir la pandémie toujours présente. Le port de masque est resté obligatoire dans tous les lieux publics, tout comme les mesures de distanciation physique. Mais ces mesures sont devenues dérisoires dans les lieux de culte, dont les portes ont été rouvertes. C’est le cas dans certaines mosquées des villes de l’intérieur, selon les informations reçues.

A l’intérieur, la réouverture des mosquées a été accueillie avec soulagement par les populations. Mais dans leur pratique religieuse, les fidèles ne se sentent pas obligés de se plier aux mesures barrières édictées par les autorités.

« Il y a des mesures que nous ne pouvons pas respecter. Par exemple conserver plusieurs mètres entre deux personnes. Donc, qu’on laisse les musulmans prier dans leurs mosquées comme Allah et son prophète l’ont ordonné », exige Mamadou B, un fidèle croisé au quartier Sans-fil, dans la commune de Kaloum.

Pas de distanciation physique pour les uns et pas question non plus de porter un masque pour les autres. Un fidèle s’en est expliqué quand on lui a interrogé: « On ne peut pas porter de masque. On a confiance en Dieu. S’il a déjà prescrit que la maladie va te faire partir, nul ne peut échapper à sa volonté », tranche-t-il.

Des bonnes volontés ont tout de même procédé à la désinfection des lieux de culte et distribué des kits de lavage des mains.

L’implication des forces de l’ordre

Les forces de sécurité chargées de faire respecter des mesures drastiques de lutte contre le coronavirus multiplient les patrouilles en usant  souvent des  coups de fouet dans plusieurs quartiers et sur les marchés.  Les restrictions aux déplacements et même les gestes barrières contre le virus s’avèrent extrêmement difficiles à appliquer dans les quartiers surpeuplés, dont les populations survivent au jour le jour.

Les mêmes scènes de désobéissance se répètent partout dans les autres villes du pays. Des files d’attente compactes se forment devant les kiosques de jeux de hasard  en violation des règles de distanciation sociale. Des débits de boisson, restent ouverts en dépit des mesures restrictives. Ce qui entraine souvent des réactions musclées des forces de sécurité au nom de la protection de la santé des citoyens. Aux premières heures les policiers tabassaient des vendeurs de fruits et des clients qui ne portaient pas de masque sur les lieux publics. Il a fallu que les autorités interviennent pour appeler les forces de l’ordre à « s’abstenir de frapper ». « S’il vous plaît, expliquez-leur (les consignes) sur les radios », on-t-elles plaidé.

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