Les localités de Soumbalako et Dounet, dans la préfecture de Mamou constituent des zones de production des produits maraîchers par excellence. Des productions aussi riches que diversifiées comme la pomme de terre, l’aubergine, le piment, le gombo, la tomate…
Face à cette détresse du monde agricole, la rédaction locale de Guinéenews© est allée à la rencontre de ce maillon essentiel de la population qui approvisionne plusieurs villes du pays notamment la capitale, Conakry.
L’interdiction pour les habitants de Conakry de voyager vers les régions de l’intérieur du pays et le couvre-feu qui coure toutes les nuits de 21 heures à 5 heures, impactent négativement la chaîne de production agricole. A ces mesures restrictives qui empêchent le mouvement des personnes, s’ajoute la suspension par les autorités préfectorales de Mamou des marchés hebdomadaires.
La rareté des acheteurs dans les marchés entraîne la chute des prix des produits. Faute de centres de stockage approprié et de transformation, les pommes de terre et les aubergines, en grande quantité, pourrissent dans les magasins de Soumbalako et Dounet.
Pour sa part, le vice-président du district de Soumbalako Thierno Ibrahima Barry, également producteur de pommes de terre, renchérit en ces termes : » nous avons pris à crédit les semences de pommes de terre. La caisse de 50 kilomètres est à 750 mille GNF. L’engrais est à 200 mille GNF, le sac. Ici au marché, le peu d’acheteurs qui viennent achètent la pomme de terre à leur prix. De 8 mille GNF, le kilogramme hier, actuellement ça chute à 4 mille GNF, le kilo. Avec ce prix, nous ne pourrons pas rembourser les crédits« .
Mamadou Dian Diallo, un diplômé de l’école nationale d’agriculture et d’élevage de Tolo développe son entreprise agricole dans les sous-préfectures de Dounet et Kégnéko. Ce jeune entrepreneur lance un cri du cœur à l’endroit du gouvernement pour les aider à juguler cette mauvaise cette saison. » Cette année, nous avons enregistré d’énormes pertes. Les propriétaires terriens donnent difficilement leurs terres. Ils réclament 2 à 3 millions par hectare. A cela s’ajoutent les frais des semences, des engrais, de l’entretien et de la main d’œuvre. Si nous ne trouvons pas d’acheteurs, les produits vont périr dans les champs. Nous demandons à l’État de penser à notre situation« , a-t-il Plaidé.
Ces alertes de détresse sont aussi suffisantes pour interpeller aujourd’hui le gouvernement à agir de toute urgence en faveur de ces producteurs surendettés et qui sont abandonnés aujourd’hui à eux-mêmes.