Contrairement à l’hôtellerie et au tourisme mis en exergue dans le plan de riposte économique au COVID-19 du gouvernement guinéen, d’autres domaines se sentent oubliés. C’est du moins le constat auquel Guinéenews est parvenu à l’issue du micro-trottoir qu’il a réalisé auprès de certains acteurs dont les secteurs d’activités n’apparaissent nullement dans les mesures rendues publiques par le Premier ministre Kassory Fofana.
Parmi les secteurs laissés-pour-compte dans le document présenté par le chef du gouvernement, il y a l’enseignement privé où la préoccupation reste grande. C’est du moins le cas, à l’université Amadou Dieng où les responsables s’inquiètent du fait que l’enseignement privé n’ait pas été évoqué pendant des domaines comme l’hôtellerie et le tourisme ont été largement pris en compte par le plan gouvernemental. D’où l’appel du Vice-Recteur Dr Ibrahima Seck pour que dans la mise en oeuvre de ce plan, « le gouvernement prenne en compte les unités et autres écoles privées. » Surtout que, précise-t-il, « les institutions d’enseignement privé ont des charges incompressibles avec des contrats annuels avec des enseignants et des modules entiers à payer… »
Sous anonymat, un exploitant d’une boîte de nuit de la place joint au téléphone par Guinéenews n’est pas non moins inquiet. Sur fond de plaintes, notre interlocuteur énumère aussi « des charges pesant comme le loyer », sans oublier « le personnel qu’il faut payer au moins en partie pour l’aider à traverser la période de crise et permettre à l’entreprise de garder ses travailleurs essentiels ».
Parlant de ce qui apparaît comme une négligence des boîtes de nuit et autres bars, comparativement aux hôtels, l’exploitant espère que cela se limite au discours. Mais que dans l’application, « cette erreur soit rectifiée. »
En tout cas, rappelle-t-il, « si les brasseries rapportent autant à l’économie nationale, c’est aussi grâce aux boites de nuit et autres lieux de loisirs. »
Au niveau de la presse, le mutisme du plan sur les médias ne passe pas non plus. Et pourtant, » la presse guinéenne est aujourd’hui durement touchée par le Coronavirus », fait remarquer Ougna Elie Camara, le Secrétaire chargé de l’Information et de la Communication, Porte-parole de l’Association Guinéenne de la Presse en Ligne –AGUIPEL –
Puis de rappeler que ‘’sept journalistes de la presse électronique sont présentement alités au centre de traitement de cette maladie à l’hôpital national Donka. »
« Le Plan de riposte économique à la crise du Coronavirus présenté par le Premier ministre, Dr Ibrahima Kassory Fofana, n’évoque pas de manière explicite le soutien à apporter aux professionnels de l’information qui sont aussi en première ligne dans le combat contre le Coronavirus », déplore notre interlocuteur de la presse en ligne.
Tout en plaidant en faveur d’un réajustement du programme de riposte dans son exécution, Elie Camara souhaite voir les préoccupations actuelles de la presse privée guinéenne prises en compte. Afin de lui permettre de tenir le choc. En tout cas, avertit-il, « la réussite des campagnes de sensibilisation dépendra en grande partie de cette presse privée ».
A l’association guinéenne des éditeurs de la presse indépendante (AGEPI), le président Alpha Abdoulaye Diallo trouve également « grave’’ le fait que la presse n’ait pas toute sa place et de façon explicite dans ce plan de riposte économique. Mais il se veut optimiste quant à la possibilité de faire réparer cette erreur.
Devant cette situation, le président de l’AGEPI envisage d’organiser une concertation avec ses collègues des autres associations de presse. En vue de trouver les voies et moyens nécessaires pour que les entreprises de presse soient effectivement prises en compte dans ce plan de riposte économique. Surtout que, insiste-t-il, « la presse reste un maillon essentiel dans le développement du pays et dans la riposte au Covid-19 et puis l’après. »
De son côté, selon son responsable de la communication, l’union des radios et télévisions libres de Guinée (URTELGUI) prépare une réaction. Mais Check Sadibou Ndoye n’en dira pas plus pour le moment.
En plus de l’enseignement privé, de la restauration, des bars, night-clubs, les médias privés, il existe bien d’autres secteurs d’activités qui ont été royalement oubliés dans ce plan de riposte du Premier ministre tels que les arts et culture, le cinéma, les agences de voyages, les sports, l’agriculture, la pêche, l’élevage, l’informel ou encore le secteur de la recherche scientifique.