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Construction de passerelles : un pas de franchi dans la protection effective des piétons

C’est connu, les piétons sont le maillon faible de la chaîne des usagers. Dans la circulation, ils constituent la tête de liste des personnes vulnérables. Ils sont les plus fragiles et comptent parmi les principales victimes des accidents, dont ils se sortent rarement indemnes. Morts, blessés, infirmes, c’est toujours eux ! Quant aux auteurs de leurs misères, ils sont connus : ce sont les automobilistes et les motocyclistes.

Ceux-ci ne se privent pas de montrer qu’ils sont les plus forts et refusent aux piétons, le droit d’occuper la chaussée, en toute liberté et sécurité. Cette attitude est très manifeste à la traversée, surtout aux endroits très fréquentés comme les marchés, les lieux publics, les grands carrefours. C’est là où l’intolérance à leur endroit est manifeste et les risques d’accident, plus grands.

Mais, arrêtons-là ce descriptif plutôt triste ou sinon douloureux. Parlons des palliatifs apportés pour conjurer ce mal fait aux piétons. Les autorités ont, depuis longtemps déjà, pris l’initiative de construire des passerelles pour la traversée de cette frange vulnérable, en toute sécurité. Pour la petite histoire, l’on se souvient que, dès le début des années 90, la première expérience dans le domaine a été celle de feue Mme Rougui Barry, alors maire de Matam, qui en avait construit une ou deux dans sa commune, précisément sur l’autoroute.

Puis a suivi, le projet d’aménagement de la même artère qui a vu la construction des échangeurs de Gbessia-aéroport, Moussoudougou, Kénien et Madina-marché, ainsi que les passerelles de Gbessia-marché, Bonfi-marché, Dufouriya, Avaria, Sig-Madina et carrefour Fayçal. Tous ces ouvrages ont été bâtis sur l’autoroute qui, à l’époque, était la voie la plus chargée en banlieue. Les piétons, principaux bénéficiaires, ont accueilli ces nouvelles infrastructures avec un peu de méfiance et d’hésitations au départ. Les raisons à cela sont multiples. Nous n’allons pas nous attarder là-dessus. Il a fallu déployer de nombreuses stratégies pour les convaincre d’accepter ces ouvrages, pour ce qu’ils sont. A savoir : un véritable refuge qui les protège des accidents !

On ne peut pas dire que l’objectif a été entièrement atteint. En même temps, on ne peut pas nier, non plus, que les choses ont évolué depuis toutes ces années. L’explosion démographique et l’accroissement du parc automobile ont davantage accru le besoin de sécuriser les citoyens. Vu qu’au même moment, l’aménagement routier n’a pas intégré les chemins piétonniers, les pistes et bandes cyclables dans ses projets de construction. Ce qui aurait permis de séparer les usagers vulnérables de la grande mêlée des automobiles de tous genres.

Il faut saluer l’engagement des autorités à toujours améliorer la sécurité des piétons. Les efforts dans ce sens n’ont fait que se renforcer. On a noté une multiplication du nombre de passerelles à travers la ville. Nous en parlerons mieux avec les initiateurs du projet. En attendant, nous constatons une nette amélioration du concept. On ne se contente plus de seulement construire la passerelle. Dorénavant, on y ajoute une grille  métallique qui sert de barrière, d’une longueur suffisante pour décourager ceux qui veulent éviter d’escalader  les marches de l’ouvrage, pour des motifs bien à eux, mais rarement convaincants.

Après Belle-Vue, nous nous sommes rendus à Yembeya, du côté de Simbaya. L’endroit est situé dans un virage, sur la route LePrince, à cheval entre les communes de Matoto et Ratoma. En dehors des boutiques et magasins qui bordent la rue d’un côté, on trouve, à l’opposé, un marché à bétail et des ateliers d’artisans qui proposent des articles d’ébénisterie. Mais, ce qui retient le plus l’attention, en ces lieux, c’est la forte affluence des piétons dont la présence constante attire les transports en commun qui en ont fait un arrêt incontournable.

Tout cela a contribué à rendre l’endroit très dangereux pour ceux qui traversent la route avec une visibilité réduite, du fait de la courbe. Nous attendons de rencontrer la police routière pour avoir une situation exacte de ce qui se passe actuellement en ces lieux, depuis le premier jour de l’exploitation de la passerelle. Mais, d’ici-là, nous sentons déjà une nette amélioration de la situation.

Comme on le voit à l’image, la grille installée oblige tout le monde, ou presque, à emprunter la passerelle. Plus de traversée par le terre-plein central, plus d’arrêts intempestifs des véhicules pour la traversée des piétons, occasionnant ainsi des bouchons fréquents sur cette artère densément fréquentée. Plus d’accidents contre les piétons. Tout le monde traverse désormais, par la passerelle.

Il y a quand même un bémol à toute cette joie et à toute notre certitude que les usagers ont bien compris et accepté le bien-fondé et l’utilité de la passerelle. Le doute nous vient de ce monsieur que l’on voit, marchant sur le terre-plein central. Nous osons croire qu’au fond de lui-même, il se reproche l’inconvenance qu’il y a, d’agir de la sorte et qu’on ne l’y reprendra plus, parce qu’il n’y aura pas une prochaine fois. Et ce sera, tant mieux. C’est toujours autant de gagné !

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