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Condamnation des militants UFDG : regards croisés des avocats de la partie civile

Après sept jours de détention, les huit militants de l’UFDG (Union des Forces Démocratiques de Guinée) ont été jugés et condamnés ce lundi 14 janvier par le TPI (Tribunal de Première Instance) de Kaloum. Une condamnation que la défense qualifie de deux poids deux mesures. Voici les réactions  de Me Alsény Aïssata Diallo et de Me Salifou Béavogui, tous de la partie civile :

Me Alsény Aïssata Diallo : « Nous saluons la libération de nos client,  mais il faut retenir que le procès a été le signe d’une injustice totale. Imaginez, un nommé Balla Moussa Kéita qui s’est introduit dans une salle d’élection pour s’emparer des bulletins de vote et les déchirer devant tout le monde. Quand il a été  interpellé, c’est un membre de la mouvance présidentielle qui vient le libérer. Nous sommes dans un pays où un homme est plus fort qu’une institution. Non seulement, c’est inadmissible mais, c’est aussi extrêmement grave. Nos clients sont des cadres et intellectuels qui se sont levés pour que la volonté populaire soit respectée et que celui qui a été élu à Matoto soit installé conformément à la loi. Mais ce sont eux qui sont arrêtés, jugés et condamnés.

Par contre, celui-là même qui a troublé l’ordre public ou qui a dit qu’il n’est pas d’accord de la volonté populaire, c’est bien le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, le général Bouréma Condé. C’est le ministre Bouréma Condé qui a dit qu’il n’est pas d’accord de la volonté de la population de Matoto. Alors, entre celui qui se lève pour dire de respecter la volonté populaire et celui qui s’oppose à cette volonté, qui a troublé l’ordre public ? De toute façon, c’est un système de deux poids deux mesures. Partout on voit une tête, si elle est de l’opposition, elle est décapitée et exterminée. Mais, si elle est de la mouvance, elle est applaudie.  S’il y a avait une Haute Cour de justice, nous porterons plainte contre le ministre Bouréma Condé. »

Me Salifou Béavogui : « C’est un procès d’injustice qui ne devait pas avoir lieu. C’est un procès d’où les victimes sont transformées en auteurs. L’élection de l’exécutif communal de Matoto s’est déroulée dans les conditions régulières et qui a donné vainqueur au vu et au su de tout le monde au candidat de l’UFDG. C’est celui que nos clients sont venus soutenir devant le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation avec des pancartes sur lesquelles on peut lire le nom du vainqueur Kalémodou Yansané. A ce que je sache, le sit-in est prévu par la loi, nos clients n’ont pas besoin d’informer moins encore une autorisation. Nos clients ont été arbitrairement arrêtés, entendus, conduits en prison. Ils viennent d’être jugés et condamnés à 7 jours de prison avec une amande de 300 mille GNF. Dans ce procès, ils ont laissé Dieu et s’attaquer au prophète. La décision du ministre Bouréma Condé fait déjà l’objet d’un recours et nous sollicitons son annulation pure et simple. »

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