La 19ème session du concours d’agrégation du Conseil africain et malgache de l’enseignement supérieur (CAMES) en médecine, pharmacie, odontostomatologie, médecine vétérinaire et productions animales, s’est tenue du 4 au 15 novembre 2018 à Libreville au Gabon. Au cours de cette session, 261 candidats venus des universités de 14 pays sur les 19 membres du CAMES ont participé au concours d’agrégation. Ils ont été évalués par un jury international de 165 membres dont quatre professeurs guinéens.
La Guinée avait présenté 18 candidats dont 14 ont été déclarés admis. Ils sont arrivés à Conakry le vendredi 16 novembre et une réception a été organisée en leur faveur à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry.
Dans son intervention, le doyen de la faculté des sciences techniques de la santé, le Pr Mohamed Lamine Cissé, a fait savoir que ce chiffre représente 50% du nombre d’agrégés que la Guinée a eus en 26 ans: « c’est la première fois, depuis l’accession de notre pays à l’indépendance qu’un tel contingent de 18 candidats est présenté au CAMES dont 14 ont brillamment réussi. Cela représente 50% de l’ensemble des professeurs agrégés de notre pays entre 1990 et 2016. »
Selon lui, ce succès fait suite aux réformes du système de l’enseignement engagées par le gouvernement guinéen : « ce résultat qui nous honore est le fruit des réformes engagées par le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique dans le but de qualifier notre système d’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. »
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Le Pr Mohamed Lamine Cissé soutient que pour avoir un enseignement de qualité, il faut qu’il y ait la formation des formateurs et la construction d’infrastructures. « Monsieur le ministre, pour maintenir ce dynamisme amorcé grâce aux différentes réformes initiées, permettez-moi d’insister sur la nécessité d’investir aujourd’hui plus qu’hier dans la formation des formateurs, la construction et l’équipement de laboratoire à la faculté des Sciences et techniques de la santé. C’est à ce prix que notre pays pourra se doter d’enseignants chercheurs qualifiés capables de répondre à la demande accrue de nos concitoyens et bénéficier d’un enseignement et de soins de qualité », a-t-il déclaré.
Le Pr Amara Cissé est l’un des quatre processeurs émérites guinéens à faire partie du jury international pour ce 19ème concours. Il encourage l’investissement sur les jeunes : « certaines conclusions sont assorties de cette compétition. Premièrement, l’on a constaté que, plus les candidats sont jeunes, plus la réussite est importante. D’où par conséquent nous devons investir sur la jeunesse. Le deuxième élément, c’est que nous sommes ici, je suis professeur de neurologie, chacun de vous ici est un génie, comme ils l’ont dit à l’ouverture du concours. Chacun de vous peut réussir ce concours. Troisièmement, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Nous avons compris que les Sénégalais ont présenté 61 candidats, les Ivoiriens ont présenté 41. Nous devons voir nos faiblesses. »
Quant au ministre de l’Enseignement Supérieur et de la recherche scientifique, Abdoulaye Yéro Baldé, il s’est engagé à œuvrer pour la culture d’e l’excellence: « nous œuvrerons avec bienveillance sur la culture d’excellence dans notre système d’enseignement pour une formation basée sur des objectifs pédagogiques pour l’acquisition de connaissances, compétences et aptitude. »
Plus loin, le ministre Yéro Baldé indique qu’il n’y aura plus de maitre-assistant sans être agrégé par le CAMES: « à l’image de la médecine, pharmacie, odontostomatologie, nous souhaitons un engagement de tous les autres départements vers la qualification du CAMES. Parce que jusque là nous n’avons envoyé que des enseignements de la faculté de médecine au CAMES. Mais depuis un certain temps, un texte a été pris pour que ce soit tous les départements ou facultés qui doivent désormais envoyer des candidats au CAMES. Plus personne ne passera au grade de maitre-assistant sans passer par le CAMES. Et nous voulons une économie compétitive, une société dynamique. Et c’est au prix de l’excellence que nous pouvons l’avoir. […] Un professeur d’Afrique du Sud a dit que pour détruire une nation on n’a pas besoin de bombes. Il faut détruire son système éducatif. Et ça, nous ne pouvons pas l’accepter parce que si ce bâtiment est solide, il tient depuis sa construction en 1962, c’est parce que ce sont des bons ingénieurs qui l’ont construit. Si le comptable fait correctement son travail, c’est parce qu’il est bien formé. C’est pareil pour les médecins. Si un médecin n’est pas bien formé, je crois que c’est un tueur en puissance. C’est important que nous mettions l’accent sur la qualité de l’éducation pour que notre pays puisse progresser. »
- Baldé a aussi encouragé les 4 candidats qui n’ont pas été admis et leur a demandé de redoubler d’efforts afin qu’ils puissent être lauréats lors des prochaines échéances.