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Conakry : Les travailleurs de la SEG en grève

Les travailleurs de la Société des Eaux de Guinée SEG se sont manifestés en début de matinée au siège de la société, sis à Kaloum. Cette manifestation est survenue à la suite de plusieurs années de travail dans des conditions difficiles.  C’est un groupe de 81 travailleurs composés de plombiers et  agents de zones qui ont manifesté  pour réclamer leur ‘emploi ».
Minus de pancartes et de banderoles, sur lesquelles on pouvait  lire : ‘’vive la justice’’ ‘’on veut l’embauche’’,  les manifestants réclament un engagement à la fonction publique. Selon eux, il y a de cela plusieurs années qu’ils travaillent dans des conditions difficiles et sans aucune garantie d’emploi. « Ça fait plus de 5ans, 10 ans et 20 ans de travail pour certains qui sont là avec nous. Ils ne perçoivent que 440.000 FG le mois. Et avec plus de 20 ans, on ne peut pas demander un test.
Selon les règlements et textes de notre pays,  quelqu’un qui fait 3 mois dans une entreprise si tu ne peux pas l’embaucher tu le libères.  Mais garder quelqu’un pendant 10 ans et plus et lui demander de faire un test, c’est de la médiocrité. Donc nous sommes venus aujourd’hui pour réclamer un droit parce que  nous sommes dans un Etat de droit. Et nous sommes Guinéens au même titre que les responsables de la SEG»,  déplore Francis Loua travailleur de la SEG.
Cette manifestation survient après plusieurs revendications des travailleurs pour être embauchés. Hélas, aucune n’a été encore été prise en compte. Selon Francis Loua, Ils ont plutôt fait l’objet d’intimidation, « plus de cinq fois nous allons devant notre  ministère de tutelle et plus de trois fois, le directeur a été convoqué. Il y a eu des négociations avec le DRH et conseiller du ministre. Suite à ces négociations, ils nous ont demandé de déposer une liste et c’est ce que nous avons fait mais jusque-là ils demandent un test.
Personnellement je ne peux pas faire un test après qu’on me demande de faire 10 ans dans une société, s’ils voulaient çà ils allaient nous libérer au bout de trois mois. Mais aujourd’hui encore, la direction a montré une fois de plus que c’est la loi du plus fort qui règne comme la dernière fois où ils ont fait arrêter l’un de nos collègues ».
Malgré leurs identifiants (mentaux, motos et cachets de la paye), la SEG ne reconnait pas ce groupe comme des travailleurs de la société, selon les manifestants.
Cette journée de manifestation a permis d’entamer une nouvelle négociation entre les leaders des manifestants et les responsables de la SEG. « La police et la gendarmerie nous ont demandé de sursoir à la grève et aller faire des négociations sur la table avec les responsables de la SEG. Donc nous allons nous asseoir et écrire quelque chose sur papier qui servira de témoignage entre les deux camps », confirme Kaba Idrissa ,agent de zone de Kountia. Les responsables de la SEG n’ont pas souhaité répondre aux questions des journalistes.
« Pour le moment, la grève est seulement suspendue pour la journée d’aujourd’hui. La poursuite ou la suspension définitive dépendra des négociations qui vont se tenir entre les délégués et les responsables de la SEG. Dans la foulée, beaucoup restent réticents », a martelé un manifestant interrogé par Guineenews.
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