Conakry: les témoignages des familles des soldats tués au Mali
Sekou Sanoh
Les gorges nouées sous l’effet de l’émotion, les représentants des familles des soldats guinéens tués au Mali, ont tenu, en dépit des douleurs qui les étreignaient, à témoigner à propos de leurs enfants disparus. C’était à la faveur des cérémonies funèbres qui ont été organisées vendredi 1er mars par l’Etat guinée à la principale base aérienne de Conakry par l’Etat guinéen.
C’est le journaliste Odilon Théa qui a représenté la famille du sergent-chef Michel Théa. Devant les autorités civiles et militaires, il ne pouvait pas ne pas exprimer le profond chagrin qu’ils éprouvaient suite à la mort de leurs enfants. «Nous avons perdu notre enfant à la fleur de l’âge, à 21 ans. Il venait à peine commencer la vie. Mais nous déclarons ici solennellement que nous sommes fiers de lui parce qu’il nous fait honneur. Michel Théa n’est pas mort pour une cause futile ou dans une aventure quelconque. Il est mort pour la patrie guinéenne, pour la CEDEAO, pour l’Afrique toute entière et pour la paix. Même si notre émotion est grande, nous ne pouvons pas pleurer longtemps. Déjà l’hommage qui nous est rendus, nous réconforte à plus d’un titre. Au nom de la famille Théa, je remercie le président de la République et tous les membres de son gouvernement», a-t-il lancé.
La famille de Sergent-chef Ives Haba, représentée à cette cérémonie funèbre par Pascal Loua. Celui-ci a rappelé que le défunt Ives Haba est un fils sur qui toute la famille comptait. «C’est très difficile pour nous de parler de notre fils. Nous demandons aux Etats guinéen et malien ainsi qu’aux Nations Unies de ne pas oublier la famille Haba», a-t-il lancé.
Quant à l’Adjudant-chef Ismaël Bangoura, sa famille a été représentée par, l’ancien ministre Ibrahima Bangoura qui a formulé la demande à ce que le corps de leur fils soit inhumé dans leur village natal.
«Les cérémonies funéraires qui se déroulent ici nous réconfortent à plus d’un titre. L’Adjudant-chef Ismaël Bangoura qui est décédé à la fleur de l’âge, a représenté dignement notre famille. Ils étaient au front pour défendre la nation mais aussi pour une mission qui est celle de défendre la paix. Nous sommes fiers de la mission qu’il a accomplie. Au moment où les cérémonies funèbres se déroulent à Conakry, il y a des pleurs au village. C’est pour la première fois qu’un fils militaire du village soit tué dans une mission du pays. C’est pourquoi nous demandons au gouvernement d’accepter que le corps de l’Adjudant-chef Ismaël Bangoura soit inhumé au village…», a-t-il sollicité.