De nos jours, de nombreuses femmes se tournent vers la saponification, une activité très lucrative. Elles y tirent assez de profits. Outre les femmes, à Conakry, de nombreuses entreprises se spécialisent dans la formation pour la fabrication des savons afin de favoriser l’employabilité de certains diplômés et des personnes qui ne sont pas allées à l’école.
C’est le cas d’Ibrahima Sarif BAH, PDG, d’une structure privée de la place spécialisée dans la formation des compétences professionnelles notamment en saponification et autres. Située à SOS dans la commune de Ratoma, cette entreprise œuvre depuis 3 ans dans la formation technique en saponification.
Dans le but de savoir davantage sur cette activité lucrative, notre reporter a rencontré Ibrahima Sarif BAH. A cet effet, il a déclaré :
“Ce qui m’a poussé à me lancer dans ce métier, c’est la volonté d’aider ,de lutter contre le chômage, de réduire le banditisme , la prostitution, de servir, de faire découvrir aux personnes concernées ce dont elles sont capables de faire par elles-mêmes, sans dépendre de quelqu’un. Ça été un chemin pour moi pour accomplir ce qui me tient à cœur”.
Mais quels sont les problèmes rencontrés par ces entreprises ?
Selon les acteurs, ils sont confrontés à un problème d’approvisionnement des produits chimiques servant à la fabrication du savon. « Au moment où on a commencé ce métier, il n’y avait pratiquement pas d’ingrédients de base fondamentaux disponibles en Guinée. Jusqu’à maintenant, il n’y a aucune usine en Guinée qui produit la soude, le silicate, le bicarbonate qui sont pourtant des ingrédients de base de saponification. Ce qui fait que, grâce aux relations, on a su où et comment s’approvisionner des ingrédients chimiques. Vu que c’est hors du pays, c’est soit la Côte d’Ivoire, le Mali et autres pays voisins. Mais le mauvais état de la route pèse énormément sur nous. On peut prévoir l’arrivée d’une cargaison dans 3 jours, mais à cause de l’état de la route ça peut prendre une semaine voire plus. Et les chauffeurs à leur tour nous taxent”, déplore-t-il.
Déroulement de l’apprentissage avec des apprentis en majorité analphabètes
« Nous formons à deux niveaux. Une phase théorique dans laquelle nous leur expliquons les mesures de sécurité et comment se protéger car nous utilisons des produits chimiques et on cite les ingrédients, avec des applications souvent en langue nationale. Et une phase pratique, c’est-à-dire leur montrer comment faire le mélange dans le but de tester leur aptitude avant de les certifier« , a expliquée Mariam BAH formatrice.
Avantages et opportunités offerts aux apprenants
« Suite à la grande quantité que nous importons, nous offrons aux personnes que nous formons, la possibilité d’avoir à leurs dispositions , tous les ingrédients nécessaires pour pratiquer dans de meilleures conditions ce qu’ils ont appris« , soutient Ibrahima Sarif BAH.
Dans cette même lancée, Mariama Diallo, apprentie, dira : « Apprendre la saponification est une manière pour moi d’être autonome. Cela m’apportera beaucoup de choses parce que je vais non seulement, faire des savons pour ma maison mais aussi je le commercialisera pour que mon produit soit vendu partout « .
Magnafing Doré, stagiaire à Guineenews