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Communication entre usagers : une réalité, tout simplement originale chez nous

Nous avons écrit dans notre dernière livraison qu’une bonne circulation est tributaire d’une parfaite communication entre usagers. Pour bien se parler en conduisant, ils doivent échanger et se comprendre, non pas par la parole qui les obligerait à s’arrêter et à se rapprocher les uns des autres, mais par des moyens conçus par les constructeurs d’engins roulants (automobiles et deux roues). Ces accessoires incorporés viennent en appui aux conducteurs qui, dans leur pratique de la conduite défensive, sont tenus d’abord, au respect d’eux-mêmes, au respect des autres usagers et de l’environnement. Ce qui signifie qu’au-delà des principes cardinaux que sont l’aptitude à bien conduire, et se conduire, ce qui inclue nécessairement la courtoisie et la tolérance, il leur faut aussi et surtout, bien voir et être bien vus. Dans le substrat de la formation à la conduite préventive chez les pétroliers, Il est dit qu’il faut observer les dangers, se préparer à faire face et réagir à temps. Mais, on nous rétorquera que ça, c’est l’idéal.

Peut être bien qu’ils ont raison, ceux qui pensent ainsi, car chez nous, sans même y regarder de trop près, les moyens de communication entre usagers fonctionnent de façon absolument originale. Pas par manque de pièces de rechange pour optimiser leur fonctionnement, mais peut être bien, par manque de rigueur et de contrôle-sanction. Jetons-y un bref coup d’œil, histoire de nous en convaincre:

Pour la majorité de nos taximen, l’avertisseur sonore ou klaxon sert au racolage de clients, surtout avant la pandémie du coronavirus, quand il fallait remplir le véhicule à ras-bord.

Les conducteurs, bras levé, visière de casquette penchée de travers, klaxonnent à tout rompre, sans arrêt, le jour, la nuit, sur la route, à l’hôpital, à l’école, pendant la prière, au cimetière, pour tout dire, partout !

Les phares, s’ils existent, sont mal réglés, mal serrés. Ils tremblotent et projettent une lumière instable qu’on ne peut pas fixer deux fois. Parfois, s’ils ne ‘’regardent’’ pas en biglant ou en éclairant le nid des oiseaux dans les feuillages des arbres, ils sont recouverts d’autocollants qui irradient une lumière aveuglante, rosâtre, bleutée ou verdâtre, c’est selon. Les motocyclistes en sont les grands adeptes.

Pour les clignotants, on sort juste la main. Cela suffit à indiquer qu’on veut changer de direction. Aux autres de s’y adapter, s’ils le veulent. C’est leur affaire. En tout cas, ‘’moi je roule’’, se dit le mauvais conducteur impénitent et insouciant de l’état technique de son véhicule dont il ne remplace même pas une simple ampoule grillée ou arrachée, il y a longtemps.

Quand aux feux de détresse, on en donne une autre définition. Plutôt que de laisser supposer un incident quelconque au niveau du véhicule ou de son conducteur, ils sont synonymes de priorité absolue. On les utilise, avec les pleins phares allumés, dans les embouteillages et autres situations difficiles, pour remonter les files de véhicules à l’arrêt, rouler à contre-sens ou en sens interdit.

Les grosses cylindrées de certaines autorités haut placées ou de quelques nantis sont les plus concernées par ce phénomène. Bien entendu et malheureusement, le panurgisme aidant, ces cas de figure font des émules. On voit des usagers supposés ordinaires,conduisant des véhicules tout aussi ordinaires, dupliquer rapidement ces comportements qui, s’ils permettent à leurs auteurs de  passer leur chemin sans problème, avec une gloriole manifeste, n’en demeurent pas moins de mauvais exemples à suivre.

L’effet boule de neige qui en résulte impacte négativement notre circulation routière.

Autant inviter les autorités concernées à réagir sans attendre, pour y remettre le bon ordre. Au rythme où vont les choses, est-ce qu’il n’est  même pas trop tard déjà ?

Espérons qu’il soit encore possible d’arrêter l’impunité, le laxisme et le laisser-aller flagrants, destructeurs et révoltants, qui ont cours jusqu’à maintenant dans la circulation. Pour une meilleure sécurité routière chez nous !

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