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Colonel Doumbouya sur la durée de la transition : « On ne peut pas avoir une chose et son contraire »

Colonel Mamadi Doumbouya

Près de trois mois après la destitution du président Alpha Condé et la prise du pouvoir par l’armée, le colonel Mamadi Doumbouya et son équipe gouvernementale d’ailleurs difficilement accouchée avec des nominations au compte-gouttes, peinent à mettre en place les institutions de la transition. Ce qui commence à inquiéter certains observateurs en dépit de l’espoir suscité lors de la prise du pouvoir. La tâche semble ardue même au niveau des organisations en charge de désigner leurs représentants au Conseil National de la Transition, le futur organe législatif qui aura la lourde tâche d’écrire une nouvelle constitution pour la Guinée.

Partis politiques, société civile, médias, religieux, hommes de culture, défenseurs des droits de l’homme, etc. chacun, en ce qui le concerne, doit désigner ses représentants. Mais au regard de la composition du futur CNT -seulement 81 membres- le choix des personnes consensuelles est devenu un casse-tête presque pour tout le monde. Si les artistes ont su eux désigner leur représentant en la personne de Mamadou Thug sans contestation majeure. De son côté, la presse a, elle aussi, désigné ses deux représentants même si à ce niveau, le consensus est loin d’être acquis avec le SPPP.

Qu’en est-il de la durée de la Transition ?

Sur ce sujet sensible, le président de la Transition a été plus que clair. Dans la récente interview accordée à un groupe de médias locaux, il a indiqué que la durée de la transition sera annoncée par le CNT qui regroupe l’ensemble des composantes de la société guinéenne. D’ailleurs interrogé sur le sujet, sa réponse a été : “il faut qu’on soit clair entre nous. On ne peut pas avoir une chose et son contraire. Nous avons décidé de dépersonnaliser la vie politique. Donc, qui suis-je pour imposer une date aux Guinéens ? Je pense que le Conseil national de la Transition (CNT) qui regroupe toutes les composantes de la nation, pourra décider du chronogramme de la transition. Ceci dans le but de soigner tous les maux qu’on a dans notre pays afin de pouvoir passer à ce qu’on appelle un cours normal de la vie politique dans notre pays”.

Un retour à la vie normale tant attendu par les Guinéens pour sortir d’une seconde transition militaire en l’espace de 11 ans. Mais cette fois-ci, le colonel Doumbouya et son équipe ont promis un toilettage profond qui commence par la rédaction d’une constitution qui prendra en compte l’ensemble des préoccupations des Guinéens, mener des audits sur la gestion antérieure du pays, mettre en place des institutions fortes et organiser des élections locales, législatives et présidentielles crédibles afin de remettre le pays sur les rails.

Seulement, d’ici là, les défis à relever et les attentes des Guinéens sont énormes. Le colonel Doumbouya est prévenu.

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