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Cinéma : une avant-première du film guinéen Boyorodjan, promu à un succès époustouflant !

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Dans la soirée de ce vendredi 11 octobre 2024, les férus du septième art ont massivement répondu à l’invitation de KandéLand Studios de la jeune cinéaste Fatoumata Kandé, pour assister à l’avant-dernière de son tout dernier film intitulé Boyorodjan, dans la salle Momo Wandel du Centre culturel franco-guinéen.

Le long métrage d’environ 1H40’ parle d’une histoire d’amour fondée sur les avantages et les complications entre Mlle Makalé et Mamoudou, appelé Boyorodjan, venu de très loin. Suspens, amour et intrigues sont les grands enseignements que l’on pourrait tirer de cette projection faite en avant première, devant un public conquis et acquis à la cause.

Le film de ladite production cinématographique

Dans un village retranché au pied des montagnes et arrosé par des marécages, vivent Makalé, sa mère et son oncle Bafodé, au sein d’une grande communauté. Makalé souffre d’une étrange maladie qui provoque des plaies sur tout son corps. Tous les guérisseurs de la contrée sont mis à l’épreuve pour la guérir, sans succès.

Après avoir parcouru les abords des mers, le long des fleuves, bravé les vallées et les falaises, Mamoudou arrive dans ce village où il découvre la maman de Makalé. À peine les premières salutations échangées, le jeune Boyorodjan, essoufflé et assoiffé, demande à la dame de l’aider à avoir de l’eau à boire. il est servi instantanément.

Puis, Mamoudou demande la route. Mais comme guidé par la Providence, il lit l’anxiété dans les yeux de celle qui venait de lui offrir à boire. Aussitôt, il rebrousse chemin pour lui demander ce qui ne va pas, parce présentant un air intrigué.

Effectivement, la maman confirme son état et lui fait part de la maladie de sa fille. Mamoudou demande à voir la patiente qu’il réussit à guérir durant les jours qui ont suivi, avant de demander à continuer son périple, pour la conquête du mieux-être. Mais la bonne dame lui formule la doléance de rester pour qu’il hérite de sa vaste étendue de terre, vu qu’elle ne possède pas de numéraire pour lui payer sa prestation. Mamoudou décide de s’y installer.

Nabi, le jeune richard du village, veut épouser Makalé 

Héritier d’un vaste domaine, Nabi excelle dans les activités agropastorales. Il éprouve l’envie d’épouser Makalé qui est l’amie intime de sa grande sœur Bountouraby. À l’annonce de sa déclaration d’amour, Nabi est battu et humilié. Ne désespérant pas, il prépare la dot et la fait convoyer chez la famille de Makalé. Mais sa requête est rejetée là également.

Mamoudou demande la main de Makalé et l’épouse 

Désormais installé au village, Boyorodjan s’adapte très rapidement aux réalités de la localité. Il passe l’essentiel de son temps au champ où son repas lui est transporté et servi par Makalé. Un sentiment d’amour est perceptible entre les deux jeunes et futurs tourtereaux désormais.

Assise au clair de lune cette nuit, la maman de Makalé reçoit la visite inopinée de Mamoudou qui lui fait part de son penchant : celui de demander la main de sa fille pour le mariage. Toute heureuse, la bonne dame part en informer son jeune frère Bafodé qui s’oppose au projet, arguant qu’on ne connaît pas la provenance de Mamoudou, encore moins ses parents. Mais le souhait du jeune guérisseur finit par se réaliser. Et le mariage, scellé entre les deux conjoints.

Le jeune couple se fait la promesse de s’aimer jusqu’à son dernier jour sur terre, mais c’était sans savoir que Nabi, le malheureux, a mis en jeu toute sa fortune (son bétail et ses nombreux champs et terres) pour obtenir le divorce des deux époux. Son ami Abdoulaye promet de réussir la séparation de Makalé et Mamoudou.

Complot conduisant au divorce de Makalé d’avec Boyorodjan 

Alors que Boyorodjan revient du champ, Abdoulaye choisit cet instant précis pour s’infiltrer dans la case conjugale de Makalé. Il trouve la jeune dame plongée dans un profond sommeil, ses perles de hanche posées juste au chevet du lit. Il ôte son vêtement et se saisit de la perle.

Arrivé au seuil de la porte, en train de ventiler avec sa chemise, son regard croise celui de Mamoudou qui revient du travail. Pour Boyorodjan, il ne fait l’ombre d’aucun doute que quelque chose vient de se passer entre son épouse Makalé et le visiteur suspect, qui prend aussitôt la fuite en laissant tomber les perles.

Au même moment, Makalé sort de son repos et tente d’approcher son mari qui la refoule. Mamoudou lui demande ce qui venait de se passer, mais son innocente épouse n’en sait rien. Il décide alors de rompre son aventure amoureuse avec celle à qui il avait pourtant promis un amour éternel.

La nouvelle se répand telle une traînée de poudre dans le village. Mamoudou est convoqué par le Conseil des sages pour tenter d’en savoir sur ce qui a prévalu à la prise de sa décision. Mais il ne donne aucune explication et reste campé sur sa position. Toutes les tentatives de le dissuader sont vouées à l’échec. Le divorce est donc consommé, même si Makalé n’est pas disposée à perdre son mari qu’elle chérit tant.

Devenu désormais riche avec le pari qu’il a gagné en réussissant le divorce du couple, Abdoulaye exprime la volonté d’épouser Makalé, puisque le jeune Nabi de qui il tient sa richesse, est parti en aventure.

Le jour du mariage arrive. Et c’est au même moment que Nabi revient au village pour demander la main de celle qu’on lui avait refusée au départ. Alors qu’on célèbre le mariage entre Makalé et Abdoulaye, Nabi apparaît et marque son opposition.

Le chef du village lui demande le réel motif de son opposition. Et à Nabi de déballer le complot fomenté par lui et son ami Abdoulaye pour parvenir à faire divorcer le couple, sous le regard de Boyorodjan qui réalise que sa femme n’était responsable de rien. Déception de part et d’autre ! Le chef ordonne de foutre les deux complices en prison, loin de la communauté.

Réactions d’après-projection

A la vue de ce film, l’honorable Mamadou Thug, Conseiller national de la transition, s’est montré à la fois ému et séduit, mais surtout heureux de voir le cinéma guinéen se hisser à un tel niveau de professionnalisme.

“Quand le ministre de la Culture Moussa Moïse Sylla a pris fonction, je lui ai demandé de proposer un projet de décret instituant le Fonds d’aide au cinéma. Imaginez ce qu’on vient de suivre : un film professionnel joué dans nos langues. C’est pour dire que nos langues ne constituent pas un frein pour nos films, plutôt une aubaine pour les promouvoir. Cela demande du son, de la lumière et des belles images. Et comme le film est à projeter très prochainement au Canal Olympia de Tombolia, je serai là. En plus, je mets gratuitement disposition mon espace de Labé Kawerdhè pour la projection au cas où ces acteurs le voudraient bien”, a annoncé ce représentant de la Culture au CNT.

Par cette projection, Fatoumata Kandé, appelée Makalé dans le film, ambitionne de faire des films comme ailleurs.

“Le public a répondu présent, parce qu’il a certainement vu des films ailleurs et qu’il voudrait bien en voir pareils ici en Guinée. Cela n’est possible qu’avec l’implication de chacun et de tous. Nous pouvons investir une première fois dans notre propre poche, mais à la limite, si nous faisons le contenu qui ne soit pas consommé par ce public, ça sert à quoi ? Nous faisons des films pour la Guinée. Nous faisons voyager des films guinéens pour les Guinéens, pour que les gens apprennent de notre culture, de nos coutumes, de ce que nous sommes et de ce qui nous représente. C’est la meilleure façon de coloniser. Je le dis toujours, le Nigeria, aujourd’hui, a su coloniser l’Afrique de la plus belle des manières, à travers le cinéma. On s’habille comme les Nigérians. A la limite, parfois, quand on parle, on parle comme eux. On veut manger ce qu’ils mangent. On veut leur ressembler à tout point de vue. Quand on fait le mariage, on a l’impression qu’on est en train de faire un mariage au Nigéria. C’est le cinéma qui a permis cela. Faisons la même chose ici pour qu’ailleurs, les gens aient la volonté de vouloir s’habiller comme nous, de faire les mariages comme nous”, en a-t-elle appelé.

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