Le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Alphonse Charles Wright est sorti de son silence quant à la libération sans jugement des activistes de la société civile Oumar Sylla alias Foniké Mengué, Ibrahima Diallo et Billo Bah. « Cela a été la décision la plus difficile depuis que je suis né, mais au nom de la paix cela a été la décision la meilleure », a dit Charles Wright sur cette libération qui a suscité colère et déception au sein de l’opinion, notamment chez les acteurs de la justice – la décision avait même provoqué une journée sans audience décidée par les avocats.
« Tout le monde connaît la loi, tout le monde connaît la procédure…. Mais à cause du mobile, je ne regretterai jamais cette décision », dira un peu plus loin le ministre de la Justice au cours d’une conférence de presse qu’il a animée.
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Charles Wright dit avoir pris cette décision au nom du visage humain de la justice. Mais surtout, pour ne pas honnir les religieux qui conduisent les pourparlers entre le gouvernement et les Forces Vives de Guinée. « L’imam (le grand imam de Conakry) m’a dit : ‘’ on sait que tu ne badines pas avec la loi, mais laisses l’affaire de loi et acceptez de les libérer au nom de la paix ‘’ », a-t-il rapporté. Dans un premier temps, Charles Wright aurait dit aux religieux que tout ce qu’il pouvait faire, c’est de programmer le procès des activistes. Mais il a dû céder sur l’insistance de l’imam et des chefs religieux chrétiens. « Ils m’ont dit : ‘’ tu veux nous honnir ‘’… Je leur ai dit je ne peux rien vous refuser au nom de la paix… Pour moi, la Guinée est plus que nous tous », a-t-il rapporté. Plus qu’une question de paix, Charles Wrigt dit avoir décidé par respect à ses aînés qui sont de surcroît des religieux. « Quand je vais mourir, c’est devant ces gens-là qu’on me mettra pour qu’ils prient pour moi », a-t-il dit.