En prélude à l’assemblée générale de la chambre des mines de Guinée prévue en juin prochain, le Conseil d’administration de la faitière des investisseurs miniers s’est réuni ce jeudi 18 mai à son siège à Conakry. Sous la houlette du président de ladite chambre, Ismael Diakité, la rencontre a passé aux peignes fins l’exercice écoulé avant de se pencher sur l’avenir de l’organisation.
Au sortir de la réunion, le président de la chambre des mines de Guinée confie « qu’il était question aujourd’hui de statuer spécialement sur les comptes de l’exercice 2022 et en même temps convenir d’un ordre du jour précis pour l’assemblée générale annuelle des membres de la chambre des mines». Rappelant de passage que «nous avons une obligation de conformité par rapport aux lois qui gouvernent notre organisation, à savoir les lois internes et les lois externes, notamment l’OHADA».
Concernant les échanges, «on a pris un certain nombre de résolutions, notamment l’approbation des comptes de l’exercice 2022 sur la base du rapport du commissaire au compte », déclare-t-il. Et d’expliquer que «les comptes ont été approuvés. Le plan budgétaire annuel a été également approuvé, avec en toile de fond les indicateurs de performance, notamment de recouvrement des cotisations des membres, l’exécution du plan de travail et tout ce qu’il y a comme projets particuliers que nous devons financer au cours de l’année».
Poursuivant, M. Diakité informe que le travail consistait également à «dégager des perspectives pour 2023 sur la base des projets qui sont déjà en cours et sur la base des nouvelles initiatives, sachant que nous sommes tous préoccupés aujourd’hui par les questions de conformité ; être conforme aux lois guinéennes, être conforme aux standards internationaux en matière environnementale, sociale et de gouvernance ».
De la santé financière de la chambre des Mines
Dans l’entretien accordé à la presse, Ismael Diakité s’est montré rassurant quant à la santé financière de la chambre des mines de Guinée. «Le bilan est très positif parce que nous sortons avec une trésorerie qui est positive », répond-t-il. Précisant que l’organisation «…a des ressources financières en réserve. Ce qui nous permettra d’envisager d’investir dans de nouveaux projets à la fois communautaires, de gestion environnementale, de renforcement de capacités en matière de droits humains et de transparence dans la gestion de nos activités ».
Interrogé sur le montant, M. Diakité déclare que «le budget va au-dessus d’un million de dollars qui est essentiellement constitué des cotisations des membres et des cotisations exceptionnelles». Et d’expliquer que «dans le bilan, nous avons des comptes de dépôt ». Et que «ces comptes de dépôt qui sont rémunérés ont été également passés en revue, en capital et en intérêts. Ce qui veut dire qu’aujourd’hui, la chambre est suffisamment liquide en dépit du fait que certaines cotisations ne sont pas rentrées en 2022 ».
En tout cas, insiste-t-il, «nous sommes suffisamment liquides aussi bien pour financer notre plan de travail, mais également pour faire des projets exceptionnels au cas où il y avait une situation exceptionnelle comme les épidémie6 ou des problèmes de type environnemental sur les sites miniers. Nous avons des budgets à côté auxquels nous pouvons faire recours et palier les effets négatifs de notre action sur le terrain ».
Access Bank et Climate Change à la chambre des Mines
Lors de leur réunion de ce jeudi, les membres du Conseil d’administration ont reçu des invités importants. Le premier, c’est la Banque Access représentée par son Directeur Génral Bolaji Durojaiye et son Directeur des Grades Entreprises, Aliou Diabaté. A propos de la présence des hauts responsables de la filiale guinéenne de la première banque du Nigéria, M. Diakité revient sur le contexte. «Nous avons institué au niveau de chaque session ordinaire du Conseil d’administration, l’accueil de nouveaux membres ou des candidats. Donc la banque Accesss qui vient de s’installer en Guinée (deux ans trois ans) est intéressée à être membre de la chambre».
Sur le contenu des échanges, le président de la chambre des Mines précise d’abord que «nous posons toujours la question de savoir, qu’est-ce que vous allez apporter». Et d’expliquer que «(les invités) ont annoncé qu’ils ont créé un desk spécial mines. Ce desk va être très renforcé à travers leur centre d’excellence basée en Afrique du Sud et qu’ils ont envisagé des financements du secteur minier à la fois pour nos opérations mais également pour les équipements. Donc leur cible privilégiée va être le secteur minier, à la fois les miniers et leurs sous-traitants. Ils vont développer des agences dans nos sites miniers. Ce qui va faciliter la gestion des liquidités au niveau de nos différents sites. Donc ils sont candidats, ils vont être membres».
Concernant Climate Change, Ismaël Diakité informe que ses représentants «…sont venus nous faire état de tous les efforts qu’ils vont faire pour une gestion durable des corridors de biodiversité liés au secteur minier ». Des explications qui sont sans doute tombées dans des bonnes oreilles. Surtout qu’à écouter le président de la chambre des Mines de Guinée, «la conformité devient une question centrale pour nous ». Ce qui n’est pas une nouveauté, car, «elle l’a été déjà, mais elle va l’être davantage parce que de plus en plus les questions liées au changement climatique deviennent impératives pour le secteur minier », où, martèle-t-il, «il faut travailler sur la décarbonisation. Il faut travailler sur la neutralité carbone pour une échéance très proche, en 2030».
Une ambition particulièrement intéressante en cette période où les autorités guinéennes poussent les investisseurs miniers à abandonner le transport de la bauxite brute au profit de la transformation locale qui se fait toujours attendre.