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Ces Guinéens qui nous rendent fiers – Mohamed Béavogui, DG de « African Risk Capacity » et S/G adjoint des Nations Unies

Ces Guinéens qui nous rendent fiers – Mohamed Béavogui, Directeur Général de l’Agence Africaine de Renforcement des capacités, sous secrétaire général des Nations Unies.

Le fonctionnaire international qui a “roulé sa brosse” dans le système des Nations Unies pour se retrouver comme directeur général de l’Agence de l’Union Africaine (UA) chargé du renforcement des capacités de l’Afrique est notre exemple de Guinéens dont la réussite personnelle et professionnelle reflète positivement à l’international pour la Guinée.

Une jeunesse guinéenne classique…

Mohamed Béavogui est né 15 août 1953 à Porédaka, Mamou. Son père est Koma Béavogui, ancien diplomate et sa mère feue Hadja Laila est la soeur aînée du légendaire feu Diallo Telli, premier secrétaire général des l’OUA (organisation de l’unité africaine) assassiné dans les geôles du camp Boiro en 1976.

Mohamed a fait l’école primaire à Coléah 3 puis le secondaire au CER (Centre d’Enseignment Révolutionnaire) comme ils étaient appelés au temps de la Révolution de Coléah 3 puis CER “2 Août” (actuellement Donka) avant d’être orienté à l’Institut Polytechnique Gamal Abdel Nasser après son baccalauréat en 1972.

Mohamed Béavogui bénéficiera d’une bourse d’étude universitaire en Union Soviétique et y est sorti diplômé en Construction Mécanique et Engins de Mines de l’Université Polytechnique de Leningrad (actuellement Saint Petersburg, Russie). Béa est aussi titulaire d’un diplôme de la prestigieuse Kennedy School of Government de l’Université Harvard aux Etats-Unis.

Comme tous les étudiants à l’époque, Mohamed Béa a fini sa formation par le camp NKrumah et assista comme tous les finissants de l’époque aux séminaires du « Responsable Suprême de la Révolution », le défunt président Sékou Touré. Les nouveaux diplômés étaient immédiatement mis à la disposition de la Fonction Publique et Mohamed Béavogui est après un court stage à la CBG (compagnie des bauxites de Guinée) à Kamsar, est nommé en 1980 Directeur du Centre Pilote, un établissement de fabrication industrielle situé près de Conakry. Cet établissement financé par les Nations Unies (PNUD) devrait vulgariser les techniques de promotion technologique adaptées.

Un cheminement exemplaire à l’international…

Sa carrière internationale commence en 1982, quand Mohamed Béa remporte un concours des Nations Unies pour le poste d’Ingénieur au Centre Africain Régional de Design et d’Ingénierie à Ibadan au Nigéria. Il y passera quatre années chargé de vulgariser les techniques de transformation industrielles des produits africains en Afrique.

En 1986, la FAO (Fonds Alimentaire Mondial) le recrute comme Conseiller Technique puis Senior Chargé de Programme. Le poste se trouve à Bujumbura, Burundi. En 1992, il est muté au siège de la FAO à Rome où il devient chargé de programme Senior au siège social.

Le Bureau des Nations Unies vient taper à la porte et en 1994 et il devient Gestionnaire Senior d’un portefeuille de projets de Bureau de l’ONU pour les services d’appui aux projets. Une tâche colossale, car il était chargé de superviser des millions de dollars de projets de développement.

Le travail aidant, Béa en 1998 est bombardé comme Directeur Régional de l’Agence avec siège à Abidjan. Là, il coordonne les projets dans la sous-région et s’assure qu’ils sont délivrés à temps et dans les normes. Son budget était estimé à  plusieurs centaines de millions de dollars.

En 2001, c’est le Fonds International de Développement de l’Agriculture (FIDA) qui lui prend comme Directeur Régional des Opérations de l’Afrique de l’Ouest et du Centre puis Directeur du partenariat et mobilisation des ressources en même temps Conseiller du président de la FIDA.

Mohamed Béavogui à la rescousse du changement climatique en Afrique

En 2010, les chefs d’Etat de l’Union Africaine décident de créer une agence spécialisée pour aider les Etats membres à anticiper et répondre aux catastrophes naturelles et aux évènements météorologiques extrêmes. Ceci dans le cadre de la crise climatique créée par une industrialisation massive dans le monde. Le changement climatique étant devenu un risque réel pour l’avenir des Africains, les chefs d’Etat africains approuvent sa création en 2012 et la Guinée fait partie des pays qui ont signé et ratifié le traité original. L’objectif est au lieu de compter sur les donneurs étrangers avec tout leur lourdeur administrative et arrières pensées politiques, c’est de créer pour les Africains un pool de fonds comme une assurance classique pour éventuellement  juguler les catastrophes naturelles qui peuvent arriver à tout moment comme dans le cas de la crise Ebola ou la sécheresse au Sahel.

Une fois l’institution adoptée par l’Union Africaine, en 2014, c’est à l’unanimité que le Guinéen Mohamed Béavogui est choisi pour diriger ce nouvel organisme continental africain avec une filiale autonome dénommée : Mutuelle Panafricaine de Gestion de Risques.

Depuis janvier 2015, Mohamed Béa est donc basé à Johannesburg, Afrique du Sud comme Directeur Général de la toute nouvelle Agence Africaine de Renforcement des Capacité. Là, il remporte le premier succès inédit à l’échelle continentale : la création de la première filiale financière entièrement africaine : ARC Ltd., une compagnie d’assurance de type mutualiste, appartenant aux Etats membres. Cette mutuelle d’assurance a impressionné la très sérieuse KFW (l’agence allemande de développement) qui figure parmi ses premier investisseurs.

Un « gestionnaire moderne basé sur le résultat »

Grâce à ses talents de négociateurs, Mohamed Béavogui réussit à faire entrer dans le financement des programmes les institutions européennes et nord américaines de développement telles que USAID, UK AID, ainsi que les Nations Unies et même des privés telles que la Fondation Rockefeller. En septembre 2018, le très fermé Forum de Davos a invité la nouvelle agence comme partenaire sur les discussions annuelles.

Mohamed Béa prend son bâton de pèlerin qui le mène aux quatre coins du monde rencontrant les chefs d’Etats et les dirigeants des institutions financières et réussit l’exploit en quelques mois à mobiliser mobiliser 200 millions de dollars américains de capital initial. Dès 2017, l’ARC se targue d’avoir 32 des 54 pays qui ont signé l’entente. Mohamed Béavogui est responsable de professionnels aguerris dans les finances, l’administration, la gestion de risque et gère un budget de plusieurs dizaines de millions de dollars et un portefeuille de centaine de millions de dollars.

Présentement, Mohamed Béa, s’attache à la restructuration de la boîte qui attire l’attention de gros investisseurs institutionnels. Une assurance agricole panafricaine sera ajoutée à l’assurance climatique dans quelques années, souligne un expert bien au courant de l’évolution de l’institution qui fait la fierté panafricaine. Les chefs d’états ouest africains ne se sont pas trompés, il y a moins d’un mois que Mohamed Béavogui a été décoré par les présidents à Banjul en Gambie pour son effort de développement de l’agriculture dans la région.

Un espoir pour plusieurs Guinéens. En réserve de la république ?

Quatre noms furent proposés lors de la grève générale de 2007 pour le poste de premier ministre par les syndicats et la société civile sous le régime de feu Lansana Conté. Parmi ces personnes, une seule faisait l’unanimité tant au niveau des syndicats que de la société civile : Mohamed Béavogui. Le président Lansana Conté acculé choisira une autre personnalité sous l’influence de grands lobby et le reste de l’histoire est connue.

Ce choix de Mohamed Béavogui n’étonne point ceux qui le connaissent. Car très attaché à la Guinée, Mohamed Béavogui a fait bénéficier des centaines de millions de dollars dans les projets de développement agricoles. Son attachement au pays, eu égard d’avoir fait engloutir ces fonds, il visite régulièrement la Guinée et ceux qui apprécient son calibre se posent la question à savoir s’il va rejoindre l’équipe du président Alpha Condé ou se lancer en politique. « Difficile de répondre à la place de l’individu », déclare une personne qui le connaît bien : « Ce qui est sûr, il y a plein de personnes dans l’arène politique guinéenne qui ne veulent pas voir un “poids lourd” de bonne gouvernance de la carrure de Mohamed Béavogui venir travailler en Guinée tant la mauvaise gestion, devenue endémique qu’ils souhaitent pérenniser en Guinée. »

Un témoin souligne un exemple parmi tant d’autres de la contribution de Béa pour la Guinée. « En 2015, Mohamed Béavogui réussit malgré ses occupations multiples à aiguiller un don de 50 millions de dollars pour la Guinée de la part des pays du golfe dans le cadre du développement agricole. Malheureusement – malgré les injonctions du président Alpha Condé – certains cadres de l’administration guinéenne s’évertuent par simple jalousie à empêcher le projet de voir le jour », jure-t-il.

Une autre facette bien connue de M. Béavogui c’est son sens de service public à promouvoir l’excellence et les compétences africaines. A cet effet, il a servi de mentor à plusieurs jeunes professionnels guinéens.

Discret et efficacite, il a assisté des dizaines de professionnels guinéens en quête de leur premier emploi ou de leur première aventure dans le système des Nations Unies. C’est le cas de Dr Youssouf Boundou Sylla, le coordonnateur Général de Guinéenews©. « C’est à Tokyo en 2003 lors de la conférence internationale pour l’Afrique (TICAD) que j’ai fait la connaissance physique de Mohamed Béavogui alors directeur général chargé de programme au FIDA en présence d’Aladji Cellou, ancien journaliste du groupe de presse l’Indépendant. A l’époque, j’étais candidat au doctorat en génie-environnemental à l’université de Gunma, Japon. Au tour d’un repas convivial, nous avions discuté sur plusieurs questions concernant notre pays et c’est au sortir de cette discussion qu’il m’a dit de lui envoyer mon CV dès que je finirai mon doctorat pour le remettre aux ressources humaines du FIDA. En mars 2005, date de ma graduation, j’ai fait exactement tel qu’il me l’avait suggéré. Celles-ci ayant trouvé mon profil intéressant, m’ont inscrit dans leur base de données des consultants internationaux. Bien sûr que Béa  et moi, on se connaissait virtuellement déjà puisqu’on échangeait régulièrement depuis 1998 sur plusieurs sujets d’intérêt national et international ayant des centres d’intérêts communs. Bref, lorsqu’il rencontre des compétences de quelle que nature qu’elles soient, s’il peut leur aider, il le ferait de façon très naturelle et désintéressée. C’est l’occasion solennelle pour moi de lui rendre hommage et lui remercier sincèrement et publiquement  pour m’avoir coaché au début de ma jeune carrière d’expert en 2005 », a déclaré Youssouf Boundou Sylla, un consultant agréé du système des Nations Unies qui a travaillé dans de nombreux projets de développement international notamment en Guinée et beaucoup de pays de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique Centrale.

« Mais pour y arriver, il faut que tu t’attendes à travailler durement car Mohamed Béavogui n’aime ni les fainéants, ni les incompétents encore moins les malhonnêtes. Et je suis fier de l’avoir honoré par des feed-back positifs que les chefs de missions avec qui j’ai travaillés lui ont faits, mais surtout d’avoir mérité sa confiance. Aujourd’hui, mes relations avec mon grand frère dépassent les barrières professionnelles, elles sont devenues familiales, solides et très fraternelles  », ajoute celui qui a été référé par M. Béavogui au FIDA, une institution spécialisée de l’ONU.

Un homme de famille comblé !

Guinéen et citoyen du monde transversal, Mohamed Béavogui parle couramment le pulaar (langue maternelle), toma (langue paternelle), maninka, sossokhui, français, russe, italien, espagnol et un peu l’arabe.

Mohamed n’a jamais oublié sa Guinée natale ayant pu s’occuper de ses parents décédés récemment avec toute la piété filiale. Il possède aussi une connaissance coranique digne des érudits de ses ancêtres.

Il est marié à Hassatou Diallo – fille du légendaire Dr Diallo Abdoulaye de l’hôpital régional Kankan. Dr Diallo a laissé une excellente réputation dans la capitale de la Haute Guinée comme une personne compétente et qui a assisté médicalement plusieurs concitoyens avant de disparaître au sinistre Camp Boiro en 1971.

Couple exemplaire, Mr et Mme Béavogui ont mis l’accent sur l’éducation et leurs enfants ont une fait un bon cursus scolaire, professionnel et universitaire. L’aînée Aissatou Béavogui “Bijou” fut consultante pour Deloitte oil Abe avant d’atterrir comme DG de la société minière GAC – EGC, la deuxième, Mariama Laila Béavogui est ingénieure diplômée de Boston. Quant aux garçons, Abdoulaye Béavogui et Thierno Souleymane Béavogui tous deux diplômés de Binghamton Western New York, ils évoluent dans l’informatique et les finances à New York, aux Etats-Unis.

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