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Cellou Baldé : « le navire de la Transition est en train de tanguer… »

Cellou Balbé, responsable des fédérations de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) est longuement revenu ce 26 mars 2022 sur la façon dont la Transition est menée actuellement. Il rappelle que le Colonel Mamadi Doumbouya demandé de ne pas violer la Guinée, et de ne pas répéter les erreurs du passé. Malheureusement, dit-il, c’est ce qui est exactement en train de se passer.

 « On nous avait dit qu’on ne doit pas violer la Guinée, mais plutôt lui faire l’amour. Mais à l’allure où vont les choses aujourd’hui, notre belle Guinée est en train d’être violée et violentée. Elle risque même de perdre l’usage de certains de ses membres si nous ne prenons garde ; parce qu’à l’allure où vont les choses, notre Guinée est en train de pleurer. Les cœurs sont en train de saigner », soutient Cellu Baldé, avant d’ajouter que la Transition est en train de prendre du plomb dans l’aile : « Les mêmes causes produisant les mêmes effets, on ne peut pas se démarquer de l’objectif principal de la Transition et vouloir apporter un changement dans l’intérêt du peuple de Guinée. On se connait dans ce pays-là. Nous savons ce quoi les aspirations profondes des populations dans la majorité des Guinéens. On ne peut pas décider en lieu et place du peuple et des acteurs et dire que nous voulons faire de bonnes choses pour notre pays. Ce n’est pas possible, mon Colonel. Le navire de la Transition est en train de tanguer ; et il est temps que nous le remettions sur la bonne voie. »

Le responsable de l’UFDG évoque les concertations en septembre 2021 et celles organisées par le Conseil national de la Transition (CNT) dont les conclusions, selon lui, n’ont rien servi : « Nous avons commencé par les consultations et concertations au palais du peuple. Nous ne savons pas ce à quoi cela a servi. Pour nous cela n’a pas été pris en compte. Six mois après, on nous a parlé des consultations et de concertations tout azimut avec les missions inutiles et inopportunes du CNT à l’intérieur du pays. On ne connait pas c’est quoi les conclusions ; c’est quoi les contenus du rapport. Qu’est-ce  que les populations ont dit là-bas ? »

Le 22 mars dernier, le Colonel Mamadi Doumbouya a lancé les Assises nationales de Guinée sous le signe de vérité et de pardon. Mais Cellou Baldé, il ne peut y avoir des assises sans concertation avec les forces vives de la nation : « […] Quelques semaines après, on nous improvise et on nous impose des Assises qui n’ont aucune assise. Aujourd’hui, c’est évident que le navire est en train de tanguer. Les mêmes pratiques qui nous ont conduit au chaos et qui ont suscité le 5 septembre sont en train d’être répétées dans notre pays, parce que ce qui risque d’arriver avec le refus de dialoguer, le refus de se concerter avec les acteurs majeurs de la vie nationale, et pendant ce temps ce à quoi nous sommes en train d’assister c’est ce que j’appelle les méthodes dirigistes et centralisatrices. »

Plus loin, il craint le pire avec cette attitude des autorités : « Une personne ou une poignée de personnes se retranchent dans un bureau pour penser, décider et agir au nom du peuple. Et cela ne peut conduire qu’au chaos. C’est ce que nous avions connu de 58 à 84 ; la pensée unique. »

Heureusement, il y a une solution, mais qui ne serait pas dans l’agenda du Gouvernement pour l’instant, c’est le dialogue avec les forces vives de la nation. « Mon Colonel, la solution est toute simple. Ouvrez le cadre de dialogue pour qu’il y ait concertation, que les acteurs majeurs de la vie nationale, les acteurs politiques, la société civile, les autres forces vives de la nation se retrouvent avec vous CNRD, Gouvernement pour s’entendre sur les fondamentaux de la Transition pour ne pas répéter les erreurs du passé», a-t-il suggéré.

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