A 19 heures, à quelques minutes de la rupture du jeûne, des jeunes et femmes portant dans leurs mains ou du pain ou de la datte ou du thé, déambulent entre les voitures pour distribuer aux usagers ces kits de mets pour couper le jeûne. Chacun veut être le premier à faire des cadeaux à son prochain. Ici, personne ne se précipite pour rentrer à la maison comme à Conakry où chacun voudrait déjeuner en famille.
A HLM par exemple, l’un des plus grands marchés de Dakar, les activités se poursuivent jusqu’au de-là de 21 heures. Même si la majorité rentre, cela n’a aucun impact sur les activités puisqu’un grand nombre de boutiques et magasins reste toujours ouvert. Ceux qui ne sont pas rentrés, déjeunent généralement avec du pain, qui est l’aliment le plus prisé par les sénégalais d’après notre constat.
Dans les mosquées, l’ordre est de taille. Des jeunes volontaires, vêtus des T-shirt sur lesquels sont mentionnés le nom de la mosquée, aident les fidèles à former des rangs de façon disciplinée. Ils se précipitent même pour t’aider à dérouler la natte ou le tapis. Des barrières en fer utilisées généralement par les policiers, sont installées pour maintenir les fidèles de telle sorte à ce qu’ils ne débordent. C’est le cas par exemple de la mosquée Mbaye Kan, située au quartier Grand Dakar. Là, tu ne peux voir les hommes et les femmes dans des rangs entremêlés. A la fin de la prière, les fidèles ne se précipitent pas de sortir comme s’ils sont pourchassés, à l’image de certaines mosquées de Conakry. Ils attendent posément les bénédictions de l’imam. Ceux qui ne veulent pas écouter, sortent dans la plus grande discipline sans déranger les coreligionnaires.
Autre constat, comme dans toutes les grandes villes à forte densité, les embouteillages sont lésions. Dakar ne fait exception. On y observe de longues files de véhicules. Mais, chacun suit sa ligne quel que soit son empressement. La discipline est observée par tous les chauffeurs, qu’ils soient du transport public ou privé. La patience est leur dénominateur commun. Dans les rues, tu peux faire des heures, bloqué dans la circulation sans entendre les moindres klaxons des véhicules. Tout le monde observe la patience. Egalement, les taxis ainsi que les chauffeurs sont propres. La majorité d’entre eux sont calmes. Tu peux faire des kilomètres avec eux sans qu’ils ne t’adressent la parole. Ce qui les intéresse, c’est leur boulot. De leurs côtés, les policiers aux tenues vestimentaires bien soignés, gèrent par endroits la circulation avec professionnalisme. Ils sont très respectés par les usagers. S’ils arrivent à en enregistrer des cas de mauvaise conduite, ce dernier obtempère avec le plus grand respect.
Du point de vue propreté, Dakar est très loin d’être Kigali. Mais le gouvernement fait son mieux pour assister les populations dans l’assainissement. En ce qui concerne les ordures ménagères, tous les jours, des camions circulent dans les différents quartiers pour ramasser les déchets ménagers. Ils ont des points de stationnement dans les quartiers où ils alertent les habitants avec des klaxons tout particulier. Immédiatement, des femmes et enfants accourent pour y déposer les ordures. Cela a été une grande surprise pour nous de savoir que les familles ne déboursent aucune somme pour ce service aussi important. Dans les concessions que nous avons eu à visiter, la propreté est observée. Ce la même situation dans les quartiers les plus peuplés de Dakar où nous nous sommes rendus. L’on peut passer auprès des WC sans se rendre compte puisqu’ils ne dégagent pas des odeurs pestilentielles. Même constat dans les marchés où les mesures d’hygiènes sont respectées.