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Cadre  permanent de dialogue : Dr Faya pose ses préalables

Le cadre  permanent de dialogue annoncé par décret hier mercredi 27 janvier fait réagir dans le paysage sociopolitique guinéen. Pour sa part, l’opposant politique Dr Faya Millimouno, ne rejette pas le principe du dialogue pour lequel il a ouvertement milité ces dernières semaines. Néanmoins, pour le président du bloc libéral, pour que l’outil créé fonctionne efficacement, il y a des préalables.

Dans un entretien accordé à Guinéenews sur cette actualité guinéenne, l’opposant estime  « qu’il y a des choses sur lesquelles il faut commencer… ». Pour Docteur Faya, « il y a tellement de contentieux qui ne sont pas soldés. Il y a des élections qui n’en finissent plus depuis 2008. Nous avons un fichier électoral que tout le monde conteste. Une CENI  que tout le monde suspecte, à raison, parce que par sa configuration, pas ses missions, par sa structuration la CENI n’en n’est pas une. »

«Alors, explique-t-il, si nous voulons véritablement commencer un dialogue, sur le plan politique aujourd’hui, il y a deux questions essentielles ». Précisant que « l’une n’a même pas besoin de dialogue ». Car, « il faut appliquer la loi pour qu’on en finisse avec le processus électoral entamé en 2018. », propose-t-il.

Et, notre interlocuteur revient sur « la question du fichier électoral », indiquant qu’il faut qu’on s’entende sur la manière dont un fichier électoral digne de ce nom doit être construit pour donner toute la confiance aux acteurs dans le processus électoral » .

Parlant de l’institution en charge des élections politiques, «la CENI, il faut qu’on revoit complètement sa copie », préconise l’opposant.  Et d’ajouter qu’au-delà des positionnements des uns et des autres, il faut qu’on se pose la question centrale de savoir quel type de CENI peut se mettre au service de la Guinée aujourd’hui sans parti pris? Ça, ce sont des questions importantes. »

Ce n’est pas tout. Pour le président du bloc libéral, «…depuis que le processus de modification constitutionnel a été lancé avec le troisième mandat, il y a eu beaucoup de dégâts, il y a des personnes qui ont été tuées, des personnes blessées, des personnes en prison. Il est important que ces questions soient abordées sereinement et fassent l’objet d’enquêtes sérieuses par des commissions transparentes, indépendantes pour faire la lumière sur tout ce qui a été déploré tout au long de ce processus là. Et que la justice elle-même se débarrasse de toute étiquette quand elle aborde les questions à connotation politique. »

Insistant sur cet aspect, Dr Faya déplore « qu’Aujourd’hui nous avons plusieurs cadres, et militants des partis politiques et de la société civile qui sont en prison ». Précisant qu’il « est facile de dire que tel a fait quelque chose, le prouver est le grand problème dans notre pays. » Et d’ajouter que «parfois on a tendance à penser que quand on vous accuse, c’est à vous de donner la preuve que vous n’êtes pas coupable ». Alors que, soutient-il, « par principe, c’est celui qui accuse qui donne la preuve ».

En résumé, selon la vision de Dr Faya Millimouno, «le cadre de dialogue permanent devrait se poser des questions quotidiennement sur la gouvernance dans notre pays. La gouvernance sociale, la gouvernance économique, la gouvernance politique… mais on ne peut se poser ces questions de manière pertinente que lorsque nous balayons d’abord devant nos maisons ; amener chacun à s’inscrire dans la voie du respect de la loi ». Et d’insister que «qui que tu sois, du président de la république au dernier citoyen de ce pays »…

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