Dernières Nouvelles de la Guinée par les Guinéens
Pub Elysian

Bras de fer chauffeurs de taxis-syndicat : le résultat du laxisme de l’Etat

« Si le gouvernement revoit à la hausse du prix du carburant à la pompe, il faut qu’il fasse la même chose pour le prix de transport. Le prix du carburant a augmenté, les frais de permis de conduire et le coût des nouvelles plaques ont grimpé. Pourquoi ne pas revoir aussi les frais de transport ? Ce n’est pas juste ! », dénonce un chauffeur de taxi en colère, croisé à la gare routière de Madina. Il se dit ne pas prêt à reprendre le volant si d’ici là rien n’est fait.

Les responsables syndicaux, quant à eux, pensent que l’Etat guinéen a assez fait pour les transporteurs. Ils demandent aux chauffeurs de reprendre le travail. « A comparer le prix du carburant à la pompe dans les pays de la sous-région, la Guinée pratique les prix abordables. Nous sommes moins chers. L’Etat a assez fait. Nous demandons à nos frères chauffeurs de taxis et de minibus de reprendre le travail », plaide Mamady Kaba, un membre influent du bureau du syndicat des transporteurs, rencontré à la gare routière de Matam. Mais hélas ! Un cri tombé dans l’oreille des sourds. Le transport collectif est toujours paralysé dans la capitale.

Depuis avant-hier lundi, les lignes ne bougent pas. Chaque camp campe sur sa position. Tant pis pour les usagers qui peinent à se déplacer. Le gouvernement quant à lui, il assiste impuissant la scène. Les chauffeurs profitent-ils du laxisme des autorités pour dicter leur diktat ? Ça a tout l’air. Et il y a de quoi.

Tenez ! Depuis un certain temps, les usagers payent 1.500 GNF par tronçon sans jamais obtenir la monnaie de 200 GNF. Faute de petites coupures. Et pourtant, on se rappelle il y a deux ans, le gouvernement a fixé le tarif du tronçon à 1.300 GNF. Par manque de suivi, les chauffeurs réclamaient les 1.500 GNF aux passagers comme un droit. Pourquoi fixer le tarif et ne pas avoir le droit de regard sur son application ? Pourquoi refuser d’émettre les petites coupures sur le marché pour soulager les populations ? Aujourd’hui donc le gouvernement est victime de sa négligence. L’indifférence ou la tolérance se mue souvent en règle. Pour les chauffeurs donc, les 1.500 GNF que payaient jusqu’ici les usagers est un droit. Plus question de revenir sur ce tarif avec l’augmentation du prix du carburant.

Les responsables du ministère des Transports, le syndicat des transporteurs et l’Union des transporteurs routiers de Guinée savaient qu’on allait en arriver là. Ils ont trop laissé faire les chauffeurs de transport en commun : le port de ceinture de sécurité non exigé, la surcharge autorisée, l’absence de visite technique tolérée. Aucun contrôle au niveau du transport en commun qui vit du désordre et de l’anarchie. Les autorités doivent s’en prendre à eux-mêmes pour avoir entretenu longtemps le laisser-aller dans le secteur du transport interurbain.

vous pourriez aussi aimer
commentaires
Loading...