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Boké : la dégringolade du prix du kilogramme de noix de cajou sème une grande désolation chez les producteurs

Les producteurs de cajou (anacarde) ne savent plus  à quel saint se vouer à Boké en raison de la fluctuation du prix de noix de cajou communément appelées dans la région,  « l’or vert ».

Depuis le début de cette semaine, le prix d’un kilogramme de noix de cajou se négocie entre 7.000 et 8.000 francs guinéens. Contrairement aux années précédentes où la même mesure coûtait à plus de 14.000 GNF. Une situation qui inquiète énormément les producteurs qui ont du mal à écouler leurs productions. Aujourd’hui, les producteurs locaux vivent dans une angoisse totale.

Récemment, les autorités locales avaient renvoyé de Boké, tous les étrangers (Indiens, Chinois, Arabes) censés êtres les potentiels acheteurs. Ici à Boké, nombreux sont producteurs qui accusent, à tort ou raison, le président Alpha Condé d’être responsable de cette situation. En tout cas, c’est ce qu’affirme le trésorier de l’Union des Producteurs de noix de cajou de Boké.

C’est une décision verbale du président de la République qui a interdit l’arrivée des expatriés à Boké pour acheter nos produits, d’où la chute du prix, a déclaré Mamadou Chaffai Diallo.

« Au début cette année, on vendait à 12.000 FG le kilo, mais aujourd’hui 1 kilo se vend à 7.000fg. C’est vraiment une perte pour nous « , regrette-t-il.

A en croire à ce producteur, c’est toute la chaîne de valeur de noix de cajou (producteurs, acheteurs, transporteurs, manutentionnaires, propriétaires de magasins et les banquiers…) qui est affectée par cette situation.

Selon lui, seul le retour des expatriés pourrait valoriser le prix du kilogramme de noix de cajou. Car, poursuit-il, les nationaux n’ont pas beaucoup d’argent pour satisfaire les besoins des producteurs.

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Pour d’autres sources, l’État devrait aider les producteurs à faciliter l’écoulement de leurs produits. L’autre facette de la situation, c’est la perte de nombreuses taxes que les acheteurs étrangers payaient à la caisse de l’Etat.

« C’est un petit lobby qui se trouve au tour du Chef de l’Etat et qui veut avoir le monopole du marché. Mais ils n’ont pas assez de moyens pour combler les attentes « , accusent certains producteurs locaux.

Quant à Kadiatou Camara, c’est un véritable coup dur de voir le prix de commercialisation du kilogramme de noix de cajou s’effondrer de la sorte.

 Elle affirme avoir acheté récemment une certaine quantité de noix cajou à plus de 10.000 francs guinéens le kilogramme qu’elle comptait revendre aux indiens avec une certaine marge d’intérêt confortable. Hélas !  Cette la chute des prix devient  un cauchemar pour elle.

Face à cette désillusion, l’Union des producteurs d’anacarde de Boké dit avoir rencontré les autorités locales pour favoriser le retour des expatriés à Boké. Mais sans succès. De leur côté, les producteurs de la Commune Rurale de Tanènè, un des greniers de la localité, située à 12km de Boké, veulent organiser très prochainement une marche pacifique pour protester contre cette décision des autorités guinéennes.

L’année dernière et surtout vers la fin de la campagne, le prix d’un kilogramme de noix cajou se négociait jusqu’aux alentours de 20.000 francs guinéens. Mais à ce rythme, cette année risque d’être une catastrophe pour de nombreux producteurs locaux qui sont déjà sérieusement et profondément éprouvés.

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