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Boffa : Ras-le-bol des citoyens face à la gestion d’une société minière de la place

Après une semaine d’arrêt des activités de la société minière Chalco en raison du non-respect du protocole d’accord signé à Conakry en 2022, en présence des ministres de l’Administration et de la Décentralisation, des Mines, des autorités régionales et locales, la tension est montée d’un cran.

La raison : le licenciement injustifié des membres des communautés impactées par les activités de ladite société. Ce mardi 13 août 2024, la population de Boffa, composée majoritairement de jeunes et de femmes, est descendue dans les rues pour exprimer leur mécontentement, réclamant notamment le départ de certains cadres de la société minière Chalco.

Informé de la situation, le gouvernement a dépêché une délégation composée de l’inspecteur général du travail, du gouverneur de la région de Boké, ainsi que de l’inspecteur général des Mines et celui du ministère de l’Administration et de la Décentralisation.

Interrogé, le porte-parole des manifestants, Almamy Stell Conté, a expliqué les motifs de leur revendication : « À plusieurs reprises, malgré les différentes négociations et résolutions visant à privilégier un climat de paix et de bonne cohabitation, certains cadres de la société Chalco ont bafoué les accords. Aujourd’hui, il est inutile de rappeler l’impact que cette société cause dans nos différentes localités : les marigots sont taris et pollués, nos terres cultivables sont expropriées, la dégradation massive de notre environnement se poursuit, les bruits des engins miniers empêchent les pauvres citoyens de Boffa de dormir, la rareté des produits halieutiques s’accentue. Et il y a les licenciements abusifs des travailleurs guinéens, dont la plupart sont des fils des communautés impactées. Nous exigeons la reprise du travail, sans condition, pour tous les fils des communautés impactées licenciés sans respect des procédures, ainsi que le départ immédiat des personnes. »

Il s’agit de Mohamed Lamine Keita, Alhassane Diallo,  Aguibou Touré,  Alexi Dramou, et Lamine Barry.

« Nous exigeons également l’application du protocole d’accord du 20 janvier 2022 entre Chalco et les communautés », a-t-il expliqué.

Pour sa part, Alhasane Diallo, le Responsable du département des relations de Chalco a lancé aux frondeurs un appel aux négociations pour régler le différend.

«… Ce que je peux dire, c’est de privilégier le dialogue. C’est ce qui peut nous permet de résoudre nos différends et éviter une paralysie des activités de la société. Il n’y a pas un problème sans solution. Le cas de licenciement ou autre chose, je pense qu’on peut arriver à une solution négociée. C’est autour de la table qu’on peut tout expliquer devant Chalco et trouver une solution. Nous nous battons pour eux, pour leur bien-être. Mais rien ne peut être résolu si on ne s’assoit autour de la table pour discuter », a-t-il exhorté.

 Prenant la parole le chef de mission, l’inspecteur général du travail Mohamed Ouattara a, de son côté, invité les sages à préserver la paix et à démanteler les barricades érigées sur les voies de circulation.

« Je n’ai aucune partie prise. Ma partie, c’est la Guinée. Dans cette rencontre, j’ai vu les sages je prie qu’ils soient des sages qui veulent la paix. Je les ai écoutés avec intérêt mais, ce que je vais leur demander, c’est de préserver la paix, la quiétude et de démanteler les barrages. Je leur demande de compter sur nous. Nous allons porter le message à qui de droit », a-t-il lancé.

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