Depuis plusieurs jours déjà, les usagers de la route sont bloqués à Yombokouré, le point le plus critique de l’axe Kindia-Mamou. Les travaux sur cette route et l’indiscipline de certains chauffeurs seraient la cause de ce blocage. La rédaction de Guinéenews© y a fait un tour pour toucher du doigt les difficultés auxquelles les personnes sont confrontées.
Yombokouré situé à 200 kilomètres de Conakry, est le seul passage qui relie la région de la Basse côte aux autres régions naturelles du pays. Ici, cette route serpentée passe par des collines, des pentes avant de déboucher sur le plateau de Linsan. La chaussée couverte de latérite est très glissante et facilement peut drainer les engins vers le ravin.
Aucune possibilité n’est offerte aux automobilistes de trouver une déviation.
Sur les lieux, Lakaraya, un endroit où plusieurs personnes y ont perdu la vie suite aux accidents, des gros porteurs se sont embourbés, créant de part et d’autre un long fil de véhicules (taxis brousse et gros porteurs) en provenance où à destination de l’intérieur du pays ce depuis le lundi 13 juillet dernier.
Des camions chargés des produits agricoles, du bétail et des citernes de carburant sont bloqués. Certains petits véhicules perdent des heures avant de bouger à pas de caméléon. D’autres utilisent le couloir inverse pour avancer.
Plus loin, ils se retrouvent en face des véhicules qui viennent. Cet autre blocage peut durer toute la journée avant l’arrivée à pieds des agents de la sécurité pour débloquer le passage. Un camionneur qui a tenté de se frayer un passage, a renversé son engin. Son apprenti a eu son pied fracturé.
Capitaine Loramou Jean Pierre se plaint de l’indiscipline des chauffeurs » nous sommes ici pour réguler le trafic. Mais certains conducteurs sont difficiles. Ils n’ont pas de bon comportement. Ils s’opposent toujours aux mesures« .
Sidy Diallo est bloqué depuis le mardi » je viens de la Sierra Leone pour le Sénégal. Je transporte de l’huile rouge. Depuis le mardi je suis là et on avance à 100 mètres par jour. Vraiment on souffre. Il n’y a pas à manger. Le peu qu’on gagne n’est pas délicieux, mais on est obligé à goûter« .
Yagouba Barry voyage de Mamou pour Conakry » Je transporte des fruits à Conakry. Mais les tomates, les aubergines et les piments ont commencé à pourrir. Nous demandons aux autorités de nous aider » lance t-il.
Un autre convoyeur du bétail, faute de manger, a perdu un bœuf qu’il a abandonné sur les lieux. En état de décomposition, l’animal degage une odeur nauséabonde.
Les camionneurs pour circuler, versent sur la chaussée glissante du charbon de bois.
Après Linsan en 2018 avec l’effondrement du pont, Kaka en 2019 avec l’éboulement sur la chaussée, voilà cette année encore les usagers de la route traversent des difficultés sur cette route fortement pratiquée.
https://youtu.be/3SIAeQHjYzw