Là, nous sommes à l’extrême de la décrépitude. Cet exemple de véhicule mal famé que l’image ici affichée nous montre, est le reflet de la physionomie de notre parc automobile. On peut classer les véhicules qui roulent chez nous en trois catégories. Il y a d’abord celle intermédiaire. Elle est, de loin, la plus fournie et comprend les véhicules de classe moyenne. Ceux-ci sont à la limite de l’acceptable. Ils fonctionnent plus ou moins correctement et présentent, du point de vue de la forme et de l’esthétique, une apparence assez présentable dans l’ensemble.
C’est la voiture de ‘’monsieur tout le monde’’. Celle qui roule à la semaine, au gré des litres de carburant glanés ici et là ou des frais de réparation négociés avec force débats chez le mécanicien du coin. C’est comme ça que ça fonctionne ou presque !
C’est connu, le guinéen adore les véhicules. Chacun rêve d’en posséder un, de quelque qualité qu’il soit, mais le plus remarquable possible, quand même ! Pourvu qu’on le reconnaisse au volant, roulant sur les routes les plus fréquentées de la ville !
Cette vision des choses, disons, cette addiction pour l’automobile est en passe de se muer en véritable culture ou philosophie. On la retrouve, bien ancrée, aussi bien chez des personnes de la classe moyenne que chez les nantis. Et ce sont ces derniers qui font sensation avec leurs grosses cylindrées, les véhicules parmi les plus sélects qui font pâlir d’envie même les blancs qui viennent chez nous. Ce qui fait dire à beaucoup d’entre eux, que notre pays est assez particulier en matière d’automobile. L’on rencontre chez nous les plus récents, sortis des usines les plus cotées dans le domaine.
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Notre parc automobile englobe tous les extrêmes auxquels on peut s’attendre, en termes de qualité. Le paradoxe est que ce parc va du haut de gamme à la vieillerie la plus inattendue, en passant, bien entendu, par la classe intermédiaire. De telle sorte que, pour nous répéter, nous voyons certains de nos compatriotes se payer le luxe d’acquérir les dernières productions de véhicules, alors que d’autres roulent des épaves à peine imaginables. Tel le cas que nous montre cette image d’illustration.
Ce vieux tacot est suffisamment déglingué pour être rejeté, même dans une casse, à plus forte raison, une circulation routière qui se veut agréable et sûre. Quid de l’état technique : freins, phares, pneus, et tout le reste qu’on peut imaginer ou lister ? Rien de tout cela n’est pris en compte dans ce cas précis ! L’esthétique et la sécurité sont loin de constituer le moindre souci pour ce conducteur ou propriétaire. A voir la portière de travers, presque arrachée et deux pare-chocs entreposés sur la galerie, on se convainc de l’indifférence qu’il attache à prendre soin de son véhicule. Bien qu’il semble sur le point de se désosser.
Et puisque la visite technique périodique obligatoire n’est que théorique pour le moment dans notre pays, la conclusion qu’on en tire est que nous sommes loin d’en finir avec ces tombeaux roulants qui arpentent nos routes, pour dit-on, permettre à certains de nos compatriotes, de subvenir à leurs besoins quotidiens. Comme si cet argument pouvait permettre que l’on tolère tous les comportements de cet ordre dans la circulation. Au prix de la sécurité de tous !
Qui plus est, le constat ne s’arrête pas là. Nous voyons un individu perché sur le toit de ce véhicule muséal. Il est dans une situation d’insécurité qui a tout l’air de lui être indifférente. D’autant qu’il est assis au milieu d’objets hétéroclites disposés sur le toit, sans sangles apparentes.
Mais, tout ceci n’est qu’un pan de notre circulation routière qui n’en finit pas de nous dérouler ces bizarreries. A nous de nous engager à y mettre fin, avec l’appui des autorités. Il y va de notre sécurité à tous !