L’annulation annoncée du colloque sur la transition en Guinée initialement prévu à Paris, sur l’initiative du franco-guinéen, Ismael Bah, président de la Fédération des associations des Guinéens et Africains de France, n’est visiblement pas synonyme de l’épilogue de ce dossier. Près d’une semaine après la décision prise par l’initiateur de tirer un trait sur l’événement qui devait se tenir le 18 mars au sénat français, c’est le ministère des Affaires étrangères qui lui adresse, via l’ambassade de Guinée à Paris, une correspondance qui a le don de le sortir de ses gonds.
Dans ce document signé du Secrétaire général du département dirigé par Dr Morissanda Kouyaté, Conakry informe l’initiateur que « les contraintes d’agenda ne permettent pas la participation d’officiels guineens » à l’événement. Non sans « se réjouir d’avance que les discussions qui y seront menées permettront d’éclairer les participants sur la vision du président de la transition pour l’éducation d’une Guinée Unie et Prospère« .
Une lettre datée du 3 mars, dont Guineenews s’est procurée copie, ainsi que l’e-mail réponse adressé par M. Bah à l’ambassade de Guinée à Paris qui sert désormais d’intermédiaire entre les interlocuteurs.
Pour sa par, Ismael Bah commence par réitèrer que « le colloque initialement prévu le 18 mars a été purement et simplement annulé depuis le 24 Février. »
Et d’expliquer que « vous nous faites parvenir un courrier aujourd’hui; en provenance du ministère des Affaires Etrangères, daté du mois dernier, à trois jours de l’évènement, alors que , le Premier ministre a confirmé mille fois auprès des autorités françaises de sa présence ». Et d’ajouter que « j’ai été moi-même reçu par le colonel Doumbouya…, il m’a dans un premier temps remercié puis confirmé la présence du chef du gouvernement. »
Avant de dégainer en ces termes: « tout ceci manque de sérieux; le comportement du Premier Ministre et celui du ministère des Affaires étrangères manquent de serieux et engagent notre pays dans la légèreté la plus totale. »
Plus loin, l’auteur déclare que: « encore une fois, je n’ai pas attendu à trois jours de l’évènement pour l’annuler! ». Et de conclure que « j’ai pris la responsabilité d’annuler l’évènement parce que j’ai compris que le Premier ministre et celui des Affaires étrangères ne sont pas crédibles. »
Indiquant de passage, sans modestie, avoir passé sa vie « à défendre la Guinée auprès des autorités francaises » et que « cette fois, je commence à saisir que le véritable propblème dans notre pays, c’est la ressource humaine. » Un problème que d’autres observateurs circonscriraient plutôt au sommet de l’administration.