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Aménagement urbain : quand la construction du réseau routier alterne avec les  »vomissures » de certains égouts.

Il est indéniable que de nombreux efforts sont consentis dans le sens de l’entretien ou de la reconstruction du réseau routier national, particulièrement celui urbain. Conakry en donne une parfaite illustration. Malheureusement, l’accueil favorable qu’on réserve à cet acquis, unanimement salué, est en train d’être effacé ou sinon terni par une image qui s’offre au regard des passants.  En effet, on voit sur certaines des routes de la capitale, des déchets liquides répandus sur la chaussée, qui dégoulinent sans arrêt de bouches d’égout, par lesquelles sont  ‘’vomies’’ continuellement, des saletés répugnantes, qui choquent le regard et incommodent les narines. 

Cela est tout simplement difficile à supporter, en tout cas pénible à voir. Pareil spectacle empêche qu’on apprécie correctement la qualité de la route, fut-elle remise à neuf !

En effet, l’usager qui l’emprunte va chercher, avant tout, à éviter les liquides sombres et nauséabonds qu’il voit. Dans ces conditions, il est évident qu’il n’a pas le temps ou ne se le donne pas, d’admirer la route en bon état sur laquelle il roule. Il en va ainsi, bien souvent :  on se focalise davantage sur l’aspect négatif d’une situation qu’on doit nécessairement éviter. Pour ce cas de figure, on cherche à contourner l’obstacle ou on le franchit au ralenti, pour éviter les éclaboussures souillées et malodorantes. Dans les conditions normales, les choses se seraient passées autrement. On aurait certainement admiré la route et l’environnement qui la borde.

Nous pensons bien qu’il est plus facile d’empêcher le débordement d’un égout que de construire une route. Si on a réussi le pari de rénover l’essentiel du réseau routier dans la capitale, il y a tout lieu de croire que ceux qui sont chargés de la collecte et de l’évacuation des eaux usées, ne vont pas manquer à leur devoir de débarrasser la ville de tout ce qui la pollue.

Nous l’avons dit, cette image montrant des salissures qui inondent la chaussée est assurément pénible à voir et dégradante, à tous points de vue. Elle est néanmoins observable, en certains endroits, dans la capitale. Quelques lieux retiennent particulièrement l’attention, pour le temps qu’ils ont mis à rester sans solution. 

C’est le cas du passage à niveau de Sangoyah, sur la transversale n0 4, en provenance de Enco 5 ; de la corniche sud dans Kaloum, à hauteur du stade de proximité qui jouxte le camp Samory ; tout autour du rond-point qui conduit vers le port, en provenance de la corniche du port autonome ( côté ENIPRA ). A ce niveau, des tentatives périodiques sont menées pour endiguer le mal. Il reprend, de façon cyclique, dans toutes les directions qui partent de ce rond-point, jusqu’ aux deux extrémités : l’ancien siège des AE et le département de la pêche.

Du côté du musée national, on remarque également une ‘’bouche’’ d’égout béante qui régurgite des déchets liquides, sur la chaussée. L’égout est sans couvercle. Pour éviter le piège que cela peut représenter pour les usagers qui y passent, les riverains ont choisi d’enfoncer un tronc d’arbre mort dans le trou ouvert. Cela donne l’impression d’une souche élaguée. 

Ce palliatif, quoique assez étrange pour une voie urbaine, permet au moins, d’éviter des accidents.  D’ici que les pouvoirs publics prennent le relais. Nous nous limitons là, dans la narration. Bien d’autres endroits existent que nous n’avons pas cité.

La route du Niger, bien refaite aujourd’hui, entre Yenguema et le Palais du Peuple, nous montre quelques indices, non pas de liquides répandus sur la chaussée, mais de ‘’bouches’’ d’égouts à aménager. En attendant, ils sont signalés par des fûts peints en rouge et blanc, placés au-dessus.

De nombreuses voies ont été remises à neuf ou sont en train de l’être. Ces routes sont bitumées, bétonnées ou dallées. Pour faire complet, le projet a inclus également l’assainissement, c’est-à-dire l’aménagement des caniveaux et des trottoirs. Ce qui donne à l’infrastructure réalisée, l’image très accomplie, du neuf et du moderne. 

On peut bien imaginer que cela ait un coût. Des frais énormes consentis par le contribuable, pour cause d’utilité publique avérée. Ces investissements ont une valeur inestimable et vont dans le sens de l’amélioration de la qualité de vie des populations. En effet, qui dit route, dit développement tous azimuts.

Pour que ces efforts louables et immenses soient très lisibles, durables et appréciés pour leur qualité, il faut parallèlement assainir la ville, du mieux possible.

A tous égards, l’image que ces égouts qui crachent sur la chaussée laisse transparaître, enlaidit forcément notre capitale qui, ne l’oublions pas, à l’époque de notre indépendance, a été sacrée, »perle de l’Afrique occidentale ». Tellement, elle était belle !

Si, aujourd’hui, nous ne pouvons la rendre plus jolie, préservons au moins ce premier et lointain acquis. Il suffit pour cela que nous nous gardions de tous les actes qui la dégradent et la déparent.

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