Dans son intervention, le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la recherche scientifique, Abdoulaye Yero Baldé, a souhaité que cette rencontre puisse se tenir l’année prochaine. «Cette première édition de la semaine africaine des sciences couplée à la journée nationale de la recherche et de l’innovation a été un cadre de réflexion et d’échange autour de l’ensemble des défis qui nous interpellent tous. Je souhaite que ce rendez-vous du donner et du recevoir puisse se tenir chaque année afin de mettre en lumière ce que nos chercheurs, nos innovateurs, nos jeunes trouvent dans nos laboratoires de recherche et ailleurs», a-t-il déclaré.
« Je voulais qu’on marche sur les deux pieds. Malheureusement aujourd’hui, on marche seulement sur une jambe, parce que l’autre jambe, c’est ce que les populations ont montré dans leurs capacités d’innovation que j’ai vu à N’Zérékoré et à Labé. Donc, j’avais souhaité que tous ces gens soient représentés afin que les gens qui viennent sachent que le peuple de Guinée a un génie créateur qui l’a amené à faire des réalisations au nom desquelles ils étaient ahuris. Malheureusement cette 2ème jambe n’est pas là aujourd’hui. J’espère que l’année prochaine nous prendrons sérieusement le temps pour que tous ces gens dans les préfectures et qui ont fait des recherches soient là pour qu’on voie ce qu’ils ont réalisé aussi », a-t-il suggéré.
Poursuivant son intervention, le président Alpha Condé cite deux faiblesses des Guinéens qui les empêche de réussir : c’est la non-maitrise de l’anglais et le faible niveau des enseignants.
Alpha Condé a ensuite rappelé aux organisateurs de la semaine africaine des sciences, dont Alpha Kabinet Kéita, Ambassadeur du Next Einstein Forum, que le génie créateur se cache aussi dans les villages: «l’innovation n’est pas liée au niveau intellectuel. Je vous donne un cas très simple. Nous sommes le plus grand producteur de fonio. De 600 mille tonnes nous produisons 400 mille. Nous n’en avons pas d’avantages. Le fonio allait au Sénégal et au Mali. L’année dernière, j’ai retourné tous les camions qui allaient à Bamako. Je suis panafricain, mais il faut que ce qu’on produit en Guinée serve à la Guinée. J’ai retourné tous les camions, deux cents tonnes. Les femmes ont crié. Je leur ai demandé combien on leur paie au Mali. Elles ont dit que c’est 7000 GNF. J’ai dit que moi je leur paie 8000 GNF. Mais mieux, les artisans de Faranah ont fabriqué des machines. Une machine pour décortiquer, une machine pour piler et une machine pour laver. On n’a pas ça ici. Ce sont les artisans de Faranah qui le font. »