Situé à environ à plus de 60 kilomètres de la commune urbaine de Lola, Gbeckè nana où vivent près de 1000 âmes est confrontée à un manque criard d’infrastructures de base malgré sa forte production de café et de cacao. Convoitée par des agriculteurs ivoiriens, la présence de ceux-ci dans la zone qui date de plusieurs années est fréquemment source de conflit.
Néma Koné, président de la jeunesse de Gbèckè a tenu à évoquer le problème frontalier entre les Guinéens et les Ivoiriens, au micro de notre reporter.
« Nous sommes à 6 kilomètres de la frontière. Ce sont les ivoiriens qui débordent la frontière pour venir travailler sur le territoire guinéen. Si on les chasse, ça devient un problème entre nous, avant il y avait des limites entre les villages et ce point était la limite entre la Guinée et la Côte d’Ivoire », a-t-il indiqué.
Ajoutant que « depuis au temps de Sékou Touré, des Guinéens avaient fui pour se réfugier en Côte d’Ivoire, mais ils restaient là-bas et plantaient du côté guinéen. Les Ivoiriens considèrent la partie comme pour eux. Nous demandons au gouvernement de venir trancher ce problème frontalier entre nous, nous ne connaissons pas s’il y a la borne ou rien. Depuis au temps de Sékou Touré, les gens occupent des terres ici, alors qu’ils sont installés en Côte d’Ivoire, et c’est à cause de l’affaire de plantations que nous avons récupéré un peu de ces terres », a-t-il souligné.
« Comme je le disait tantôt, nous sommes à la frontière de la Côte d’Ivoire, les plantations que nous faisons, nos amis Ivoiriens quittent dans les autres préfectures où sous-préfectures pour venir s’installer chez nous ici à cause de la forêt pour planter. Nous sommes confrontés aux feux de brousse occasionnés par des éleveurs qui sont installés sur le côté ivoirien, qui brûlent la savane et les feux traversent la frontière pour venir détruire nos plantations », déplore-t-il.
Pour la première fois de son histoire, cette localité a bénéficié d’une école primaire de deux salles de classe en banco construite par la communauté, dans laquelle s’entassent 85 élèves comme des boites de sardines. Il n’y a pas d’eau potable, pas d’infrastructures sanitaires avec une route impraticable.
« On n’a pas de route, c’est nous qui avons fait le pont, on n’a pas une bonne école les deux salles qui existent sont mal construites, et il manque des enseignants. Depuis la nuit des temps le problème d’enseignant reste un problème majeur à Gbèckè nana », regrette le président de la jeunesse du district.