Regroupées en coopérative, en groupement ou évoluant en solo, la production de maïs ou la maïsiculture se féminise dans la région forestière et plus particulièrement dans la préfecture de Lola, où malgré les difficultés, de braves femmes tirent l’essentiel de leurs revenus de cette culture.
Pour avoir plus d’amples informations sur les contours de la pratique de la maïsiculture, notre reporter a tendu son micro à Mme Aminata Cécile Traoré, présidente des producteurs de la Guinée forestière et de la préfecture de Lola.
« Je n’ai pas commencé par la culture du maïs, j’ai œuvré pendant longtemps dans le maraichage. On a vu en maraîchage que la culture était seulement de trois mois. C’est le cas du gombo, des tomates et de quelques légumes », a-t-elle révélé.
Puis d’ajouter: « de 2003 jusqu’à 2010, on a vu tout ce temps que ce n’était pas bon pour nous les femmes, surtout à cause du manque de conservation. On n’avait pas des moyens de conservation pour garder nos produits. C’est alors que nous avons décidé d’ajouter le maïs à notre gamme de production », dit-elle.
« Nous avons pris la culture de maïs comme notre activité principale, parce qu’avec le maïs, c’est une alimentation d’une période très courte, qui peut aider les enfants, la famille et qu’on peut conserver facilement, en faisant sécher soit avec le feu ou au soleil », explique Aminata Cécile Traoré.
Ces femmes qui évoluaient en groupement, évoluent désormais en coopérative, en collaboration avec les agriculteurs des huit sous-préfectures de Lola.
« Moi personnellement je suis à Guéasso, je suis à Soumoudou dans le district de Sayodou. J’ai fait 50 hectares pour la campagne de 2019 -2020, et j’ai fait deux ans dans le district de Gnomorodou, précisément à Bèkodou où j’ai cultivé 38 hectares », affirme notre interlocutrice.
Les membres de leur coopérative sont au nombre de 2014 personnes. Il y a seulement 614 hommes seulement et 1390 femmes. Il y a plus de femmes que d’hommes parce que les femmes voient qu’avec cette production de maïs, elles arrivent à s’en sortir. Les hommes servent à assurer le volet des travaux durs.
A noter qu’un hectare de maïs donne à la récolte 3 tonnes, à cause des semences de maïs reçues du Burkina Faso qu’on appelle le « Warri ». A Lola, c’est le pelta qui était utilisé jusque-là. Une qualité dont la tonne produite donne de 2, 50 à 2,60 de maïs.
Parmi les difficultés rencontrées dans la culture de maïs, c’est l’invasion des chenilles légionnaires qui mangent les feuilles des maïs. Une fois que les chenilles pénètrent la tige, ça donne des petits épis et nui à la production.