Renvoyée à la date de ce mercredi 25 octobre pour la comparution du dernier témoin après trois mois de blocus, l’affaire ministère public contre Oyé Guilavogui n’a pas d’évolution devant la chambre de jugement de la CRIEF.
Dès l’ouverture de l’audience, le président audiencier a remarqué l’absence des avocats de la défense dans la salle. Interrogé à ce sujet, le prévenu Oyé Guilavogui a déclaré que ses avocats ont soumis des correspondances à la Cour. Donc, ils attendent la décision de celle-ci.
La question soumise à l’appréciation des différentes parties, le ministère public représenté par Moustapha Mariam Diallo, a indiqué que cette absence des avocats de la défense relève du dilatoire, une fuite en avant qui ne perturbera pas le parquet parce qu’il est serein. » C’est à la salle ici qu’ils peuvent venir et invoquer qu’ils ne peuvent pas continuer les débats et ensuite vous allez apprécier. Mais bouder l’audience alors que le dossier a été programmé, je pense que c’est un dilatoire qui s’impose à nous parce qu’on ne peut juger le prévenu sans la présence de ses avocats. Alors, qu’il vous plaise de renvoyer la procédure à quinzaine. D’ici là, on saura la position de la défense « , a-t-il sollicité le représentant du ministère public.
De son côté, la partie civile représentée par l’avocat de l’Agent judiciaire de l’Etat, a estimé que les avocats de monsieur Guilavogui ne sont pas en train d’aider la procédure. » Mais, il reviendra à leur client de décider si cela lui est avantageux ou pas « , a-t-il dit.
Interrogé par le juge, Oyé Guilavogui a déclaré qu’il voudrait être situé sur son sort. » Mais, je l’ai dit tantôt, je doute de l’impartialité de la Cour et je crois que je suis toujours dans cette même logique. Quand j’entends la partie civile demander la justification de l’utilisation des 50 millions de dollars après tous les temoins qui se sont succédé ici, je me demande vraiment quel procès nous sommes en train de tenir. Donc, je m’en remets à votre sagesse et je veux vraiment être situé sur mon sort « , a déclaré le prévenu.
En réplique, le ministère public a estimé que si on est assisté de deux éminents avocats comme ceux du prévenu, c’est pour être conseillé sur tout ce qui à trait à la procédure. De ce fait, dit-il, « c’est un droit pour un prévenu de requiser un juge ou une composition, lorsqu’il doute de l’impartialité de la cour et qu’il a des suspicions légitimes. Ce qui est clair, vous ne pouvez pas vous soustraire de la justice. La loi nous impose la légalité de la procédure et elle l’ai donc vous serez jugé « .
Après l’appréciation des différentes parties, la cour a décidé de rabattre le délibéré sur la demande de mise en liberté et a ordonné la réouverture des débats suite à la signification du commandement de l’arrêt numéro ECWCCG GUT 35 23, du 16 octobre 2023 rendue par la cour de justice de la communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest(CEDEAO), aux fins de liberté immédiate. Ainsi, elle a renvoyé l’audience au 1er novembre 2023 pour la présence des conseils du prévenu et pour la suite des débats.