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Affaire opposants détenus à la maison centrale : vers la saisie des instances internationales

L’affaire concernant l’incarcération des opposants politiques à la maison centrale de Conakry depuis novembre dernier est en passe de dépasser le cadre guinéen. C’est du moins ce qu’annoncent les avocats Français qui n’ont pas eu l’autorisation de se rendre à Conakry au chevet de leurs clients. Maîtres Patrick Klugman et Ivan Terel ont produit à cet effet un communiqué daté du 28 janvier dernier.

Dans ce document dont Guineenews s’est procuré copie, les conseils des opposants dénoncent le fait « (…) qu’aucune autorisation ne nous a été accordée et nous n’avons pas été en mesure de nous rendre sur place afin d’exercer pleinement notre mandat de défense ». Ceci, en dépit du «souhait exprimé » depuis le 14 décembre et des « démarches » effectuées dans ce sens, indique le communiqué.

Pour rappel, Ousmane Gaoual Diallo, Ibrahima Chérif Bah, Abdoulaye Bah, Cellou Baldé, tous responsables de haut niveau de l’UFDG et Etienne Soropogui, allié du même parti, sont en prison depuis début novembre 2020. En plus du collectif guinéen qui les défend depuis le début du dossier, des avocats français ont été constitués pour la cause des opposants.

A propos du « refus » d’octroyer des visas aux avocats français, il faut dire qu’il est justifié par les services de communication du ministère des Affaires Etrangères que nous avons  joints à propos,  par «la réciprocité de restriction de visas » entre la France et la Guinée, à cause de la crise liée à la pandémie du coronavirus.

 Un argument qui ne tient pas aux yeux des familles des détenus qui rétorquent que « cette mesure ne concernerait pas les experts ».  Sans oublier que « du temps de Lansana Conté, les avocats étrangers constitués par l’actuel président, alors opposant, ont eu toute la latitude de se rendre à Conakry pour défendre leur client », déplore un proche des détenus. Et d’insister : « qu’il faisait face à des charges énormes ».

En tout cas, du côté des avocats, il est hors de question d’en rester là.  « Nous n’avons donc d’autre choix que de saisir sans délai les instances internationales compétentes de ces violations graves des droits élémentaires de nos clients pour que soit rappelé au gouvernement guinéen le respect des engagements internationaux pris en matière de respect des droits de l’homme et plus particulièrement le droit à une procédure juste et équitable et la garantie de l’effectivité des droits de la défense. »

Des  menaces dont la mise à exécution marqueront un peu plus l’entrée du dossier au niveau international. Sans oublier le fait qu’un des détenus, en l’occurrence Ousmane Gaoual Diallo bénéficie déjà d’une protection consulaire de la part de la France.

Lire ici le communiqué

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