Après six mois de procès, le Tribunal de première instance (TPI) de Kankan, a finalement rendu son verdict lundi 28 décembre 2020, dans l’affaire de braquage spectaculaire d’une boutique de transfert d’argent en plein cœur de la ville de Kankan au mois de juin dernier et qui s’est soldé par un blessé par balle et des sacs d’agents emportés.
Poursuivis pour « association de malfaiteurs, vol à main armée, tentative d’assassinat, coups et blessures et complicité’’, le principal accusé Amadou Kourouma Alias « français » et trois autres compères, ont été reconnus coupables des faits qui leur sont reprochés et condamnés à 20 ans de réclusion criminelle.
Les nommés Mamady Kéita, alias « nomade » et Ibrahima Kaba, tous des codétenus de Amadou ‘’Français’’ Kourouma, ont été reconnus non coupables et libérés en conséquence.
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Quant à Mohamed Condé, le troisième codétenu, a été condamné, bien que reconnu innocent dans cette affaire de braquage, à 18 mois de prison et au paiement d’une amende de 1, 5 millions GNF pour consommation de drogue.
A l’annonce de cette sentence, l’avocat de la défense, Me Ibrahima Khalil Kanté, n’a pas manqué d’exprimer sa déception : « les sentences qui ont été prononcées sont trop lourdes. Dix ans de réclusion était mieux ! Ainsi, ils auraient pu avoir une chance de se socialiser et de devenir bénéfique à la société. »
De son côté, le procureur Aly Touré, estime que les peines prononcées sont trop ‘’minimes’’. « Nous nous attendions, à bien plus que cela. C’est avec regret que j’ai appris la nouvelle de la cour concernant cette affaire. Nous du ministère public, avions demandé des peines de 20 ans de réclusion criminelle pour les accusés pas directement mêlés et la perpétuité pour les autres. Mais la cour ne nous a pas suivi. Je ne saurai dire pourquoi, mais ce verdict, ne reflète pas du tout la justice que tout le monde attendait pour cette affaire », a-t-il déploré avant d’annoncer qu’il interjettera appel des sentences.
Faut-il rappeler que Bouré Sama, l’un des principaux suspects dans ce braquage qui n’avait pas été arrêté, a fini par se faire lyncher le 29 octobre dernier à Siguiri, dans le district de Kourémalé.