« En violant la constitution Alpha Condé donne au peuple de Guinée la légitimité de demander son départ »
Le président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée après quelques semaines d’absence de Conakry, a présidé ce samedi 27 avril l’assemblée générale au siège de son parti, sis à la Minière. Comme l’on pouvait s’y attendre, Cellou Dalein Diallo a dans son intervention fait la part belle au sujet qui défraie l’actualité politique en Guinée, celui en lien avec les débats sur une nouvelle Constitution.
Pour leCchef de file de l’opposition, le troisième mandant ne marchera pas. « Il partira », a martelé Cellou Dalein Diallo en malinka, Soussou, Kissien et Poular.
Alpha Condé nous impose un combat qui aurait été inutile s’il s’était consacré à l’exercice de ses responsabilités conformément à la constitution : nous rassembler, nous réconcilier, nous mobiliser pour sortir ce pays du sous- développement et de la misère. (…)
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«Aujourd’hui, il s’apprête à violer une constitution en commettant un parjure. Il a juré sur une constitution qui stipule que nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ou non. Il a juré de respecter cette disposition, aujourd’hui assoiffé de pouvoir, voulant s’octroyer un pouvoir à vie, le monsieur veut commettre le parjure. Mais ce parjure, c’est un atout pour nous. Parce qu’il nous donne la légitimité de demander son départ avant la fin de son deuxième mandat. Dès lors qu’il viole de manière délibérée la constitution, il donne au peuple de Guinée les outils et la légitimité de demander son départ », a déclaré l’ex Premier ministre sous les acclamations des militants massivement mobilisés.
Et d’ajouter : « puisqu’il n’a pas voulu installer la Haute Cour de justice pour s’octroyer une impunité permanente pendant tout son mandat, le peuple de Guinée usera des autres moyens que nous confèrent la constitution pour exiger son départ. »
Le chef de file de l’opposition a, par ailleurs, invité ses militants et sympathisants à se mobiliser pour le combat contre toute tentative de la modification de la constitution. « Il faudrait que vous soyez prêts parce qu’il ne s’agit pas de manifester un jour et rentrer. Cette fois-ci, il s’agit de mener le combat jusqu’au bout. Il faut que vous soyez prêts pour ce combat contre l’assassinat programmé de notre démocratie, contre la violation de notre constitution. Cela va être dur mais nous devons nous y préparer. Il s’agira de sensibiliser tout le monde. Les peuples algérien, soudanais, burkinabé, zimbabwéen doivent nous inspirer », a lancé le président de l’UFDG qui reste convaincu que le peuple de Guinée unis, défendra sa constitution.
« Je sais que le peuple de Guinée, dans les moments difficiles se retrouve. C’est le moment. Et c’est pourquoi d’ailleurs on a créé le FNDC (Front National de Lutte contre la Démocratie). Malgré nos divergences, notre adversité, on a décidé de tout mettre de côté pour défendre notre constitution. Il faut qu’à la base, l’UFDG se prête à cet exercice de rassembler, d’être actif et de favoriser cette unité », a ressasser l’opposant devant ses militants.