Le 1er avril 2023, l’ancien Premier ministre, Bernard Gomou accompagné d’une forte délégation ministérielle a lancé en fanfare les travaux de reconstruction de aérodrome de Labé. Il y a eu de nombreux discours qui présageaient un bel avenir de la capitale du Fouta Djallon. Sauf qu’un an après cette fastueuse cérémonie, les travaux annoncés pour maximum 12 mois peinent à prendre forme, selon un constat effectué sur place par la rédaction locale de votre quotidien électronique Guinéenews basée à Labé.
Après Kankan, Faranah et N’zérékoré, Bernard Goumou a posé ses valises le samedi le 1er avril 2024 dans la cité de Labé. Dans la foulée, le chef du gouvernement a rassuré que les travaux prendront juste 12 mois. « Dans 12 mois, c’est l’engagement qu’a pris monsieur le ministre des Transports, l’aéroport de Labé participera à promouvoir les affaires, à rapprocher les touristes des sites et la diaspora du territoire. C’est pourquoi j’exporte l’entreprise chargée des travaux à mettre les bouchées doubles pour rendre les clés de cette infrastructure dans les 12 mois comme l’a dit le ministre des transports », avait déclaré Bernard Goumou à l’époque.
Douze (12) mois après, le constat est très alarmant. Non seulement le bâtiment devant servir d’administration de l’aérodrome est toujours au niveau de la fondation, mais aussi les travaux de terrassement et de remblai de la piste semblent être un véritable travail de fourmis qui a du mal à voir le bout du tunnel. Par ailleurs, la clôture du site n’a même pas été entamée. Conséquence, les riverains en profitent pour traverser de tous les côtés. Une situation qui entraîne des conflits entre l’autorité aéroportuaire et les populations a appris votre quotidien électronique de sources concordantes.
« C’est très déplorable ce qui se passe dans notre pays. Dans ce genre de situation, l’Idéal voudrait qu’il y ai un projet bien établi ensuite le dérouler comme prévu. Mais, j’ai comme l’impression qu’on est plus dans le populisme que dans le réalisme et c’est très dommage. Je ne suis pas surpris car c’est une habitude. Si vous remarquez, cela est arrivé lorsque le CNRD était plus ou moins dos au mur. Donc, on a juste fait ça pour se faire plaire. Et je ne serai pas surpris qu’on revienne vers la fin de la transition pour accélérer les travaux, histoire de toujours vouloir convaincre » , fustige Diallo Mohamed Lamine, acteur social.
Ibrahima Sory Diallo, le président du conseil de quartier tata 1 qui abrite une bonne partie de l’aérodrome en reconstruction est également perdu dans l’exécution des travaux. « Les travaux sont vraiment en ralenti. Il n’y a pas une grande évolution sur le chantier. Ils ont lancé les deux programmes à la fois c’est-à-dire la piste et l’aérodrome.mais vraiment ça n’avance pas. Au niveau de la piste, on peut dire que ça a un peu évolué mais du côté de l’aérodrome c’est à pas de caméléon », rapporte le chef quartier de Tata 1.
De son côté, Alhassane Saoudatou Baldé, acteur politique parle de deux poids deux mesures : « vous savez cette ‘’trahison’’ n’a pas le droit de lancer des travaux d’édifice parce que ce n’est pas son domaine. En plus, il faudra remarquer quelque chose ; depuis qu’ils sont arrivés, tous les édifices à usage militaire, les activités avancent très vite et les édifices sont même inaugurés. Quand vous prenez par exemple le nouveau commissariat central de la police, les travaux ont avancé vite et il y a eu l’inauguration. Maintenant, tout ce qui concerne militaire et civil en même temps là ça traine parce qu’ils n’ont pas de volonté. C’est comme si c’est des gens qui sont venus pour battre campagne, pour convaincre la population. Donc, moi je pense qu’ils ont raté de ce côté et les citoyens qui avaient cru n’ont que leurs yeux pour pleurer », dénonce-t-il.
Guineenews a cherché à avoir la version officielle sur les causes de ce retard. Mais ni la préfecture, ni le gouvernorat ou les Travaux Publics n’ont voulu commenter cette actualité. Toutes les tentatives d’avoir les responsables du chantier pour avoir une idée sur l’état d’avancement ont également été vaines.
Par ailleurs, d’autres chantiers lancés au même moment comme le projet de l’hôpital régional Labé peinent à aussi démarrer.