La route continue de faire parler d’elle. Malheureusement, pas dans le sens souhaité. Au lieu qu’elle permette à tout usager qui se déplace d’arriver, sans encombre et sans accident à destination, c’est le contraire qui se produit. Les accidents surviennent fréquemment et endeuillent de nombreuses familles, sans compter les blessés plus ou moins graves, les infirmités et les dégâts matériels, toutes conséquences qui impactent gravement le développement socioéconomique de notre pays.
A titre illustratif, hier mardi, ce sont deux accidents qui ont été enregistrés à Coyah, avec un total de (09) neuf morts et de nombreux blessés. Le premier est survenu aux alentours de 00 heure 30, à Doumbouya-école, dans la commune urbaine de Coyah, avec (08) morts et des blessés, suite à une collision entre un minibus et un camion de transport d’agrégats. Quant au second, également mortel, il s’est produit quelques heures après, à Friguiady, au PK 7 de Coyah vers Conakry.
C’est à lui que nous consacrons ce premier article, en attendant le second, sur cette série de drames résultant de la violence routière. Ainsi donc, ce 9 mai, les riverains de la RN1, à Friguiady, commune de Coyah, se sont réveillés en sursaut, avec le fracas de tôles froissées et les appels au secours des victimes d’un accident qui venait de se produire. La gendarmerie routière dont c’est la zone de compétence, indique que les faits se sont produits, peu après 6 heures, à hauteur de l’intersection qui part de la RN1 pour conduire dans le quartier. Pour les familiers de la zone, c’est non loin de l’essencerie située à droite, en direction de Coyah. Et c’est justement, le sens de marche des véhicules en cause, au moment de la catastrophe. Le bilan est d’un (01) mort et (06) six blessés.
C’est le chef d’escadron Antoine Kourouma, coordinateur, chef service constat du groupement spécial de gendarmerie routière de Conakry, basé à Cochery, qui a fait le constat.
D’après lui, ce matin, aux heures et lieu indiqués plus haut, s’est produit la catastrophe routière dont le bilan est également connu. Les circonstances de cet accident mortel sont les suivantes : au volant de sa voiture, une RAV4, immatriculée AG 4670-02, Mme Fatoumata Bass, titulaire d’un permis biométrique, roulait vers Coyah, avec cinq passagers. Au même moment, Ismaël Touré, chauffeur du taxi Nissan Almera, AK 8301- 02, roulait dans la même direction. A préciser qu’il est titulaire d’un ancien permis de la catégorie transport en commun et que son taxi n’est pas peint en jaune.
Arrivé sur les lieux de l’accident, il a immobilisé son véhicule pour en faire le tour. C’était pour Il a alors ouvert la malle arrière à l’effet, dit-on, d’embarquer ou de débarquer le colis de l’un de ses passagers. C’est sur ces entrefaites qu’arrive la RAV4, roulant à vive allure. Juste à hauteur de l’intersection, la conductrice aperçoit un véhicule non identifié, qui traverse devant elle. Elle tente de l’éviter et se rabat à droite. Droit sur le taxi immobilisé ! A cet instant, Ismaël Touré, le chauffeur, est à l’arrière, le coffre ouvert. Le choc est inévitable !
Devant la soudaineté de l’action, le malheureux taximan n’avait aucune chance, aucune échappatoire. Il se tenait debout sur la trajectoire de la RAV4 qui l’a heurté de plein fouet, le projetant contre le pare-choc qui a été fortement embouti. Il suffit de voir l’état de la ferraille devant laquelle il se tenait, pour se faire une idée de ce qui a pu arriver à ce chauffeur. Un être humain, fait de chair et d’os ! Ça a été littéralement un écrasement. On a bien tenté de l’évacuer, mais ses blessures ont été si graves qu’il a rendu l’âme, avant d’arriver à l’hôpital. Une triste fin !
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Le chef d’escadron Antoine Kourouma nous apprend que la victime avait 25 ans et résidait à Kountia. Il précise par ailleurs qu’aucun des deux véhicules n’est assuré.
L’excès de vitesse et le manque de maîtrise sont les infractions à l’origine de cet accident mortel, que la gendarmerie routière relève et retient contre Mme Fatoumata Bass.
Une singularité à souligner
Il faut souligner que ce cas d’espèce interpelle plus d’un. Voir une femme commettre un accident, de surcroît mortel, est une chose très rare chez nous. En général et cela est largement établi, les femmes sont réputées pour leur prudence avérée au volant. Comparées aux hommes, elles font moins d’accidents que ces derniers. Les statistiques de la police et de la gendarmerie routières l’attestent formellement.
Les autorités font renaître de l’espoir
La survenue de cet accident mortel, quelques heures seulement après celui de Doumbouya-école, dans la commune urbaine de Coyah dont le bilan est de (08) huit morts, a fait réagir aussitôt les autorités. C’est ainsi qu’une mission de l’AGUISER (l’agence guinéenne de la sécurité routière) conduite par son Directeur Général, M Thierno Barry, s’est rendue sur les deux lieux d’accident. Elle en a profité pour échanger avec le colonel Michel Koly Sovogui, commandant du groupement spécial de gendarmerie routière de Conakry, qui se trouve être aussi, le PCA (Président du Conseil d’Administration) de l’AGUISER.
Nul doute que par cette approche, ajoutée à bien d’autres encore, qui sont inscrites dans le plan d’action qu’il déroule progressivement, l’AGUISER inversera la tendance haussière des accidents. Pour réussir le pari d’en finir avec l’insécurité routière qui prend de l’ampleur, nous devons d’abord rester confiants et engagés. Pour accompagner cette dynamique porteuse de résultats, un changement de comportement est nécessaire. Tous les usagers de la route sont interpellés, pour en faire une réalité de tous les instants. La sécurité routière, tant utile et tant recherchée, est à ce prix !