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Aboubacar Sylla, la surprise du nouveau remaniement, justifie son choix

A sa prise de fonction, le jeudi 31 mai, le nouveau ministre d’État des transports, Aboubacar Sylla, un des plus farouches opposants sous Condé de 2010 à 2015, a justifié les raisons de sa rentrée surprise dans le nouveau gouvernement. Un pan de son discours d’installation est révélateur. C’est pourquoi, il mérite d’être décortiqué.

Ce discours mérite décortiqué pour la simple raison que la rentrée de l’opposant au sein du gouvernement paraît impensable, pour certains. Mais logique, selon l’intéressé.

Impensable pour trois raisons. La première, la relation difficile entre le premier ministre, Kassory Fofana et le nouvel entrant, dans un passé récent. Aboubacar Sylla, ministre de Kassory Fofana ? Soit, c’est un choix d’Alpha Condé. Soit, il y a eu réconciliation entre le nouveau premier ministre et le fondateur de l’hebdomadaire « L’Indépendant ».

La deuxième, la relation difficile entre l’opposant et le président Alpha Condé. Depuis 2010, le leader de l’Union des forces du Changement (UFC) a été dur envers le régime Condé, allant jusqu’à affirmer chez nos confrères d’Espace FM qu’il ne sera jamais débauché. « Moi, Aboubacar Sylla, je ne serais jamais débauché. Jamais ».

La troisième raison et la dernière, c’est le positionnement politique du nouvel entrant, qui était en tête des dénonciations, des dialogues politiques et des manifestations. Leader de l’UFC, ancien porte-parole de l’opposition guinéenne bien avant 2012, élu député sur la liste du principal parti d’opposition, allié de longue date de Cellou Dalein Diallo, il faut des « garanties solides » pour matérialiser ce transfert politique.

C’est de bonne raison d’ailleurs, quand le nouvel entrant remercie du « plus profond du cœur, le président de la République, Pr Alpha Condé, qui a pris sur lui, a-t-il insisté, le « courage politique et la vision nécessaire » pour effectuer cette ouverture et ce geste de rassemblement qui constitue la constitution de ce gouvernement.

Pour justifier cet acte, l’homme revisite le passé récent de la politique guinéenne. « L’histoire politique récente de notre pays démontre que dans le passé, il y a eu au moins trois gouvernements d’ouverture, de consensus,  de coalition ou d’union nationale qui ont présidé aux destinées de ce pays. en 2007, il y a eu le gouvernement de large consensus dirigé par Lansana Kouyaté, en 2008, le gouvernement de large ouverture dirigé par Ahmed Souaré et en 2010, le gouvernement d’union nationale dirigé par feu Jean-Marie Doré », a-t-il encore martelé.

Comme si l’exemple guinéen ne suffisait pas, le leader de l’UFC s’inspire des réalités en Afrique et en Europe. « Ce n’est pas tout, c’est le même cas chez les autres pays, comme en italien, ivoirien et Zimbabwéen où des membres de l’opposition ont accepté d’appartenir à une coalition gouvernementale. Donc c’est tout à fait normal que je sois ici aujourd’hui pour accomplir la mission que le chef de l’État m’a confié pour servir notre pays. C’est pourquoi je salue une fois encore cette vision du président de la république  qui sait que les Guinéens, quels que soient leurs partis, demeurent et avant tout des Guinéens. Ils sont par conséquent soucieux de l’avenir du pays », dit-il.

 

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