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A propos des législatives, Ousmane Gaoual tranche : « sans une élection crédible et transparente, il n’y aura pas d’élection » (Entretien)

A la veille du retrait de l’opposition du dialogue politique enclenché il y a quelques jours, votre quotidien Guinéenews a reçu dans ses locaux de Kaloum le député uninominal de Gaoual et en même temps coordinateur de la cellule de communication. Avec Ousmane Gaoual Diallo, nous avons échangé sur plusieurs questions d’actualité politique du pays. Bonne lecture !

Guinéenews: le dialogue politique a repris il y a quelques jours, pensez-vous qu’il aboutira à un résultat probant, parce que beaucoup de guinéens restent sceptiques vis-à-vis de ce dialogue ?

Ousmane Gaoual Diallo : beaucoup de guinéens ne croient pas à la capacité que nous acteurs politiques avons de conduire un dialogue, sincère, inclusif et qui aboutirait à des solutions convenues et applicables. Je pense que cela a amené les Guinéens à être très sceptiques par rapport aux rencontres politiques que nous faisons et qui sont intitulés dialogue politique ou maintenant comité de suivi.

Alors le premier jour, l’espoir était là, d’abord les acteurs les plus dérangeants dans la recherche du compromis, M Damaro Camara et Général Bourema Condé ont été remplacés, ce qui laissait entrevoir une certaine volonté d’aller de l’avant. Et puis les thèmes qui ont été à l’ordre du jour, étaient plutôt des thèmes consensuels: l’achèvement du processus électoral des communales et le calendrier des élections législatives.

Deux thèmes qui ont suscité beaucoup de difficultés entre nous et sur la table de négociations, il laissait entrevoir une possibilité de compromis.

Mais hier (mercredi 11 décembre, ndlr) au deuxième jour de la rencontre, c’était la douche froide. Au premier jour nous avions espoir que la ceni qui est l’organe qui organise les élections, allait mettre à disposition les résultats des élections par quartiers et par districts dans notre pays, parce que c’est grâce à ces résultats qu’on va aller à l’installation des chefs de quartier. Ils avaient dit qu’ils recherchaient mais à la grande surprise des membres du comité de suivi, la représentante de la Ceni a dit qu’elle n’a pas les résultats des quartiers et districts, ce qui est incroyable parce que la loi les oblige à avoir ces résultats. La loi dit, que c’est 15 jours après la proclamation des résultats des élections communales qu’on proclame les résultats des quartiers et de districts. Donc toute l’organisation du processus électoral doit obéir à la loi électorale qui dit que le découpage est fait par quartier pour les villes et par districts pour les communes rurales. Entendre donc un commissaire dire qu’on n’a pas les résultats des quartiers et de districts, est une aberration.

Et puis ils disent qu’ils sont capables de reconstituer ça, mais cela exige 80 jours. Ça montre de la mauvaise foi et de la mauvaise volonté, et ça montre aussi la position des extrémistes du RPG, exprimée par un de leurs communicants disant qu’il n’endosse pas la circulaire du chef de l’État appelant à la reprise du dialogue et à l’installation des chefs de quartiers et de districts. On est venu dans le dialogue dans le but de trouver des solutions, lorsqu’on voit qu’il y a l’impasse, ce n’est pas la peine de continuer à bavarder.

Guinéenews : plusieurs citoyens ont d’ailleurs critiqué la participation de l’opposition en l’occurrence l’UFDG à ce dialogue, pour eux, c’est une occasion encore de vous rouler dans la farine. Qu’est-ce qui a donc motivé  votre participation à ce dialogue?

Ousmane Gaoual Diallo: d’abord on est un parti politique, on ne peut pas dire qu’on ne participe pas à un dialogue politique, parce qu’il faut rencontrer les gens et être à l’écoute de ce qui est exprimé. C’est lorsque les sujets débattus sont contraires à la loi ou lorsqu’on voit que les débats ne mènent qu’à l’impasse, on se retire. Mais on ne peut pas dire qu’on ne va pas participer à un dialogue, nous sommes un parti politique démocratique qui connaît les vertus du dialogue. Donc à chaque fois qu’il y a une opportunité d’échanger avec l’espoir d’aller de l’avant, on se prêtera mais on n’acceptera plus tous les compromis. On est disponible pour le dialogue mais on n’est pas naïf.

Guinéenews : parlant toujours du dialogue, deux anciens chefs d’Etat du Bénin et du Nigéria en l’occurrence Nicéphore Soglo et Good Luck Jonathan viennent de séjourner en Guinée pour tenter de dénouer la crise politique dans le pays. Comment avez-vous appréciez cette visite ?

Ousmane Gaoual Diallo : d’abord je pense qu’elle rafraichit la mémoire de nos concitoyens qui essayent de se battre pour  maintenir un président à vie à la tête de notre pays. Cette visite, au-delà de sa mission principale, montre aux Guinéens qu’après la vie de chefs d’Etat, il y a une autre vie, on peut être encore utile pour son pays, pour la communauté internationale, on peut assumer des responsabilités, on peut jouer des rôles par son exemplarité et rassurer les gens.

Nous avons entendu le président Nicéphore Soglo ainsi que Good Luck Jonathan, réitérer qu’ils vont rappeler Alpha Condé et le demander de clarifier sa position par rapport à sa volonté de se maintenir au pouvoir. Ils ont rappelé aussi toute leur opposition à un tripatouillage constitutionnel de convenance, ça c’est un message qui est très fort et qui vient rassurer l’opposition, que la communauté internationale, la communauté  africaine dans son immense majorité, est pour la stabilité de notre pays et cela passe par le respect de l’ordre constitutionnel.

Guinéenews : pensez-vous qu’ils arriveront à faire fléchir le président Alpha Condé ?

Ousmane Gaoual Diallo : je ne suis pas convaincu de cela, vous savez que la dictature finie par irradier le cerveau et le dictateur croit qu’il est le détenteur de la vérité absolue et quand on est dans cette situation, cela ne peut conduire qu’à l’impasse. Et aujourd’hui, tout montre qu’Alpha Condé est dans un système où il est coupé de la réalité des guinéens ou ceux qui l’entourent ne lui disent pas la vérité et la désapprobation des populations guinéennes par rapport à ce schéma-là. Si le RPG est obligé de débourser des milliards pour mobiliser les citoyens de Kankan, qui constitue son fief naturel, pour recevoir son chef d’Etat, cela doit lui donner un  signal qu’il n’est pas en amour de sainteté avec la population à la base et ça c’est un message fort que le chef de l’Etat devrait entendre plus que celui des sirènes révisionnistes qui sont autour de lui. Malheureusement celles-ci ont beaucoup plus de voix et peuvent conduire notre pays dans des situations fâcheuses.  Mais nous ne perdons pas espoir que les rapports de forces de la rue, ou les conseils avisés de certains chefs d’Etat ou encore la pression des pays amis, pourront amener Alpha Condé à choisir au bon moment, la bonne décision pour faire en sorte que notre pays ne tourne pas dans une situation désastreuse.

Guinéenews : la Ceni vient de demander le dépôt de la liste des candidats à la députation avec un délai à l’appui, entre le 18 et le 27 décembre.  Votre appréciation ?

OGD : conformément à la loi les candidats doivent être connus et déclarés 60 jours avant la tenue du scrutin. Si on est dans ce délai-là, cela ne pose pas de problème. Par contre ce qui pose problème aujourd’hui, c’est qu’on est en train d’avancer dans un processus où le corps électoral n’est pas connu. Les nombreuses irrégularités constatées sur le terrain posent problème,  le refus systématique d’enrôler nos concitoyens de l’étranger par exemple. Au Sénégal, ils ont déjà arrêté l’enrôlement parce qu’il y a eu beaucoup d’entraves. Les ambassades exigent de nos concitoyens qu’ils soient détenteurs de cartes consulaires pour s’enrôler. Un guinéen doit juste montrer sa qualité de guinéens pour pouvoir s’enrôler.

Ils ne font que multiplier les entraves politiques et administratives pour empêcher nos compatriotes d’être enrôlés.  Il existe certaines zones qui ne sont pas privilégiées du pouvoir où on est à peine autour de 30 à 40 % de personnes enrôlées. Gaoual par exemple où il y a à peu près 73 000 électeurs, jusqu’à récemment on était à peine autour de 40 000 électeurs. Si vous prenez Forécariah, sur 130 000 personnes qui étaient dans le fichier, on était à peine à 42 000. Ça veut dire qu’on est loin de l’ancien fichier. Il y a également l’absence de logistique, le retard de démarrage, le délai très court pour ramener plus de 6 millions d’électeurs devant les urnes, cela prend beaucoup de temps et cela prouve que la Ceni n’a pas pris la mesure des choses. Donc la situation est désastreuse.  Ce qui est souhaitable, c’est à ce qu’on fasse une pause et qu’en toute responsabilité ils évaluent ce qui s’est passé jusqu’à maintenant et proposent des solutions en termes de délai, de logistique disponible pour éviter à la Guinée les revendications politiques.

Guinéenews : selon nos informations, des mineurs sont enrôlés dans certaines circonscriptions du pays? Qu’en dites-vous?

 OGD : c’est un vrai problème. Nous avons été surpris de cette mobilisation des élèves à peine inscrits à l’école, dans les bureaux de vote de certaines Carles de la haute guinée. C’est comme si l’État organisait le sabotage même du fichier électoral. C’est quelque chose qui n’est pas acceptable dans un pays normal. Néanmoins nous avons fait un mémorandum qui recense tous les manquements et toutes les entraves au bon déroulement du processus et nous avons soumis à l’appréciation des commissaires de la Ceni. Nous souhaitons qu’il y ait non-seulement une révision des délais, mais qu’il y ait aussi un allègement des conditions exigées à nos concitoyens de l’étranger pour se faire enrôler, cela va permettre à tous les guinéens d’être dans la base de données.

Tout cela exige au préalable une pause et une réévaluation du processus en cours pour savoir quelles sont les dispositions pratiques qu’il faut mettre en œuvre. Si tout  cela n’est pas fait et que le processus continue comme ça, et si les données qui vont résulter de cet enrôlement ne nous rassurent pas, il va falloir redescendre dans la rue et remettre la pression populaire de façon plus importante  que ce qui se passe aujourd’hui.

Guinéenews : vous avez soulevé ici beaucoup de dysfonctionnements, que comptez-vous faire s’ils ne sont pas résolus?

OGD : si les conditions ne prêtent pas à l’organisation d’une élection crédible et transparente, il n’y aura pas d’élection. L’opposition et l’UFDG s’impliqueront pour faire en sorte qu’il n’y ait pas d’élection dans notre pays.

Guinéenews : en faisant quoi? 

OGD : on va organiser un sabotage systématique des bureaux de vote le jour du vote s’il est programmé comme ça. Il n’y aura pas d’élection dans notre pays. Il ne faudrait pas que les gens espèrent que l’opposition va croiser les bras, bouder et laisser les gens-là faire ce qu’ils veulent dans notre pays, cela ne passera.

Nous n’accepterons pas n’importe quelle élection dans notre pays. Nous sommes partie prenante, nous sommes conciliants pour un processus inclusif et transparent dans lequel chaque acteur doit juger en fonction des paramètres de la loi et de la bonne conduite du processus. Autrement on prend beaucoup de risques à aller ainsi têtes basses.

Guinéenews : aujourd’hui il y a plusieurs hauts cadres de l’Etat qui se sont déplacés pour l’intérieur du pays pour sensibiliser les citoyens afin qu’ils s’enrôlent. Est-ce le cas du côté de l’opposition, et si tel n’est pas le cas, qu’attendez-vous pour le faire ?

OGD : cela n’est pas notre rôle et ce n’est pas non plus le rôle des cadres de l’Etat. C’est le rôle de la Ceni qui reçoit un budget conséquent pour faire suffisamment de publicités, de sensibilisations pour que nos concitoyens viennent s’enrôler.  Maintenant les acteurs politiques étant des acteurs à part entière du processus peuvent aussi contribuer à sensibiliser et c’est que nous faisons à l’occasion de nos assemblées générales, à l’occasion des missions que nous effectuons sur le terrain pour rappeler à nos concitoyens que l’arme de la démocratie c’est le bulletin de vote. Maintenant si les acteurs du gouvernement sentent le besoin d’aller et d’abandonner leurs ministères pour faire un travail pour lequel ils ne sont pas habilités à faire, c’est leur problème. Tout ça montre que notre pays a dû mal à fonctionner et que les paramètres démocratiques ne sont pas à leurs endroits.

Guinéenews : parlant toujours des législatives, vous êtes candidats à l’uninominal de Gaoual et nous apprenons que le directeur de la marine marchande Cellou Garaya est aussi candidat pour la même circonscription, avez-vous des frissons ?

OGD : non ! Je pense qu’on aura des adversaires importants à travers le pays. Le pouvoir va miser sur des ministres, des hauts cadres et des grands magnats pour essayer de déstabiliser l’UFDG ou l’opposition, mais il faut se rassurer que notre pays a pris conscience de l’incapacité de ce gouvernement à faire face à ses besoins. De toutes les façons. Tout ce qui est poursuivi aujourd’hui, c’est l’octroi à Alpha Condé d’un troisième mandat. Ils ont voulu tâter le terrain en organisant un référendum, apparemment tous les signaux montrent que cette voie est périlleuse, ils renoncent à ça et veulent tenter par la voie parlementaire. Donc ils vont s’y mettre à fond, mais je pense que l’opposition a ses bastions, et il n’y a pas péril en la demeure. Les autres viendront compétir, mais à la fin, la voix de la sagesse et de la conscience des citoyens va dominer.

Guinéenews : donc vous n’avez pas peur de cet adversaire de taille ?

OGD : absolument pas !

Guinéenews : au sein de l’UFDG, il y a plusieurs candidatures qui se manifestent pour les mêmes circonscriptions. Comment comptez-vous gérer cette multitude de candidatures ?

OGD : disons que la règle c’est le recherche du consensus. On va dans la mesure du possible rapprocher les points de vue des acteurs en compétition pour être investi. Mais il ne faut pas perdre de vue que c’est le parti qui donne l’investiture et ce n’est pas le citoyen qui décide d’être quelque chose. Le parti a ses propres critères : de compétence, de militantisme, de loyauté, d’engagement. Il y a beaucoup de paramètres que le parti peut mettre en balance pour décider de confier l’investiture à telle ou à telle personne. Mais s’il y a des personnes qui remplissent tous ces critères, et que le consensus n’arrive pas à être trouvé, il y a un collège électoral qui est constitué et ce collège va être convoqué à un congrès avec des règles claires, et puis après il y aura un vote pour les départager.  Et le candidat qui aura plus de voix va être retenu et sera investi comme candidat de l’UFDG dans la circonscription concernée. Mais on va rechercher au maximum l’entente parce qu’après le congrès, il faut réconcilier pour que la dynamique de l’unité soit préservée pour permettre au parti d’aller en rang serré.

Guinéenews : on va sortir du cadre des élections, nous avons appris que le salaire des députés  de l’opposition est bloqué depuis quelques mois, qu’en est-il ?

OGD : au fait il faut savoir qu’un député n’a pas de salaire. Un député a une indemnité parlementaire et cette indemnité contient plusieurs rubriques dont le traitement, les frais de déplacement, de carburant, de téléphone, de représentativité. Nos indemnités n’ont pas été livrées dans leur intégralité. Malheureusement nous avons appris que le président du groupe parlementaire du RPG arc-en-ciel met le pied sur cet argent qui est à la disposition du président du parlement pour la gestion. Je ne vois pas pourquoi on bloquerait une indemnité d’un député d’autant plus qu’un député n’est pas payé pour être au parlement, il est payé parce qu’il est élu et il n’y a pas de contrôleur de députés.

Alpha Condé a été député mais il a passé tout son temps en France et malgré, il recevait ses indemnités normalement. Jamais le président Boubacar Biro Diallo n’a bloqué les indemnités de Siradiou Diallo ou d’Alpha Condé qui n’étaient pas régulièrement dans le parlement. Mais notre pays est un pays malade en ce moment. On a décidé de bloquer l’indemnité du chef de file qui est une loi de la République votée à l’unanimité au parlement,  qui octroie un budget de fonctionnement mais malgré tout ils décident de ne pas le libérer. Et de l’autre côté on décide de bloquer les indemnités des parlementaires. Ce n’est pas normal.

Le ministre de la Justice qui est quelqu’un de très pondéré,  a dit récemment que le parlement n’a pas raison de bloquer l’argent des députés. C’est complètement fou. Vous imaginez que ce soit un député parce qu’il croit qu’il est super puissant qui décide de bloquer l’argent de ces collègues. Ce n’est pas courant qu’un député soit obligé de passer par des procédures judiciaires pour être payé.

Guinéenews: vous envisagez de porter plainte donc ?

OGD : on n’est pas arrivé à ce point, mais si on ne vous donne pas vos indemnités, vous faites quoi ? Vous n’allez quand même pas gifler Kory Kondiano ou le président du groupe parlementaire du RPG arc-en-ciel.

 On devrait payer les indemnités des députés sans que cela ne donne lieu à des échanges de quelques natures que ce soit parce que cet argent ne va jamais revenir au budget. Il y a une année où ils se sont assis sur des indemnités qu’on n’avait pas réclamées. Certains députés de la mouvance se sont partagé l’argent des députés de l’opposition.

Guinéenews : récemment vous avez tenu des propos à Paris et qui ont fait couler beaucoup d’encre et de salive. Est-ce que depuis votre retour au pays, vous avez reçu une quelconque interpellation de la part du pouvoir ou du RPG ?

OGD : non ! Et puis je ne m’attendais pas à recevoir quelque chose. Je me suis exprimé dans un français qui fait beaucoup usage de la métaphore et je sais que beaucoup de nos concitoyens se précipitent un peu, malheureusement ce sont des gens qui comprennent moins la langue française qui commentent plus et qui irradient les autres. Ce sont des propos convenables dans un espace politique. C’est une métaphore qui a été mal comprise par certains et qui prennent leurs idées comme la vérité.

Guinéenews : pour finir on va parler des délestages d’électricité qui sont devenues récurrentes ces derniers temps. Comment expliquez-vous ce phénomène avec tous les milliards qui ont été investis dans le secteur ?

OGD : il y a trois choses, premièrement beaucoup d’argent a été investi dans le secteur. Une partie de l’argent a été mal investie. Vous prenez la société Diané Electricité, ce sont des groupes électrogènes que l’Etat a acheté entièrement qu’on a donnés à un ami du pouvoir à qui on a demandé de vendre l’électricité aux guinéens.  Il produit le courant avec des groupes achetés par l’Etat et il revend à l’Etat à 2 800 FG, ce même Etat l’achète pour le revendre à la population à 400 FG. C’est-à-dire sur chaque kilowatt heure, l’Etat perd 2400 FG. Quel est l’intérêt ? Et puis l’autre question que l’on se pose c’est pourquoi l’Etat ne donnerait pas à EDG le marché pour produire l’électricité. Et puis il y a d’autres producteurs d’électricité, les turques, les mauritaniens… toutes cette galaxie de sociétés qui produisent l’électricité sont des amis du président ou des gens qui sont autour du président. Ils produisent chers l’électricité, mais l’Etat supporte le coût.

Mais on a appris qu’il y a aussi beaucoup de chèques non payés de ces compagnies qui souffrent aujourd’hui dans les méandres du ministère de l’Economie et du budget. C’est pourquoi ils ont décidé d’arrêter leurs productions. Et puis il y a les mauvais investissements, 450 millions de dollars pour Kaleta où on a à peine 80 mégawatt. Kaleta est plus petit que Garafiri, mais ce barrage avait couté 121 millions  avec 100 mégawatt, après on nous a vendu que c’est 250 mégawatt. Le besoin énergétique de Conakry est de 500 mégawatt, ça veut dire que et Garafiri et Kaleta en production maximale réunie, ne pourront couvrir les besoins d’électricité de la capitale Conakry. Je ne parle même de toute la Guinée.

Entretien réalisé par Nassiou Sow

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