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L’œil de Guineenews : quand un véhicule non immatriculé adopte une plaque fantaisiste et fait du clando

Il faut dire que notre circulation, nous aura tout montré ou presque. Rien de ce qui est étonnant, n’est délimité. Chaque jour, nous amène à voir une nouvelle réalité qui nous semble être, plus étonnante que celle que nous avions vu auparavant, mais qui peut se réveler moins singulière que celle qu’on peut voir demain.

C’est peut-être bien l’exemple que nous montre la voiture que nous voyons ici, à l’image. Elle est sans immatriculation, cela est parfaitement visible. Mais, son conducteur ou propriétaire, ne manque pas d’imagination ou est tout simplement adepte d’une fantaisie, à la limite provocatrice. En effet, il s’est attribué, lui-même, un numéro, inconnu des services de la DSD. Au lieu que ça soit un numéro classique que l’on a l’habitude de voir, il a écrit ‘’SABOUMODJO’’. La traduction de ce mot en pular n’est pas livrable en linéaire. Il signifie l’heureux aboutissement d’une opportunité qui sourit à quelqu’un, par l’entremise d’un bienfaiteur. Peut-être, le propriétaire ou le conducteur, parle-t-il de celui à travers qui, il a eu sa voiture ou se souvient-il d’une autre bonne chance qui lui a souri, par l’entremise d’un bienveillant mécène ? Ça, c’est une simple conjecture, pour tenter d’expliquer le pourquoi du mot ‘’SABOUMODJO’’, affiché sur la plaque.

En plus de ce premier aspect, déjà reconnu comme étant une grave infraction au code de la route, notre conducteur en rajoute encore une autre, toute aussi grave que la première. Il a le toupet de faire le transport irrégulier de passagers, communément appelé clando. Nous l’avons vu le faire de la passerelle de Mafanco, sur l’autoroute, jusqu’à hauteur de celle de Avaria. C’est là, où nous l’avons perdu de vue. Sur ce tronçon, il n’a cessé de brandir son bras en l’air, pour racoler des clients, qu’il embarquait et débarquait au gré des occasions.

Ce descriptif est assez illustratif de la situation qui prévaut dans la circulation. Comme dit, plus haut, nous sommes chaque jour étonnés des réalités que nous voyons se produire et qui vont s’avérer, en deçà de celles que nous verrons demain. A qui la faute ? Ne jetons pas la pierre aux autres. Chacun de nous a sa part de responsabilité, dans ce genre de comportement. Le laxisme est ambiant et cela amène chacun à faire comme bon lui semble. Et personne pour faire une quelconque remarque à l’autre. D’ailleurs, comment se le permettre, quand on s’attend à être rabroué ? Surtout, quand on est un simple citoyen et non un policier ou un gendarme.

Pour ce cas de figure, par exemple, lorsqu’un véhicule roule sans immatriculation, l’Etat perd des recettes financières, mais aussi, des données statistiques.

Quant aux services de sécurité, le défaut d’immatriculation leur fait perdre une bonne partie de leur efficience habituelle à conclure rapidement leurs recherches. En cas de vol du véhicule, de délit de fuite après accident ou d’utilisation du véhicule pour la commission d’un acte criminel, les enquêtes deviennent longues et difficiles, pour le retrouver.

Un autre aspect est à prendre en compte, dans ce mode de transport : en cas d’accident, les conséquences vont s’étendre à l’un ou l’autre des trois acteurs, directs ou indirects, à savoir, le chauffeur, les passagers et le propriétaire.

D’abord, jamais un véhicule sans numéro n’est assuré et la même règle s’applique au clando. Du moment qu’il s’agit d’un transport irrégulier, les compagnies d’assurance, les rejettent systématiquement. En cas d’accident, il n’y a aucune prise en charge à espérer. Les dommages corporels ou matériels sont à la charge de l’auteur de l’accident.

Comme on le voit, le clando, s’il est utile, il n’est cependant, pas à encourager. Les conséquences qui en découlent, en cas d’accident, doivent nous inciter à l’éviter à tout prix.

Pensons seulement au sort des blessés, indigents, hospitalisés ou pas, qui ne bénéficient d’aucune prise en charge et imaginons ce qui va leur arriver, si, au même moment, l’auteur de leur malheur est, lui-même, reconnu insolvable.

Encore que sur ce point, l’Etat a mis en place des dispositions fort utiles, pour atténuer les effets négatifs de pareille situation. C’est le cas du Plan National de Sécurité Routière (PNSR) qui inscrit en sa cinquième classe, les soins post-accident, comme règle à observer et la création du fonds de garantie automobile (FGA) pour la prise en charge des victimes d’accident dont les auteurs ne sont pas assurés ou ne sont pas retrouvés.

Pour nous-mêmes et les autres, évitons d’être dans un tel cas de figure !

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