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États-Unis – Arrestations “illégales” de Guinéens par les services d’immigration à New York

C’est un scénario redouté par de nombreuses personnes aux États-Unis : être arrêté et incarcéré sans raison apparente. C’est précisément ce qu’a vécu Mme Aissatou Diallo (photo courtoisie de CBS NY) , une Guinéenne de 55 ans, résidant à New York depuis plus de 20 ans et titulaire de papiers en règle. Elle a été interpellée illégalement par les services d’immigration, l’ICE (Immigration and Customs Enforcement), qui ont évoqué un « ordre de renvoi » à son encontre.

Aissatou Diallo, aide-soignante de profession, a été arrêtée à l’aéroport de LaGuardia alors qu’elle se rendait au Texas pour célébrer Thanksgiving. Cette arrestation, survenue dans un contexte de pressions croissantes sur les services d’immigration sous l’administration Trump, s’inscrit dans une politique visant à multiplier les expulsions, même en l’absence de fondements juridiques solides.

Dans ce cadre, l’ICE semble avoir adopté une méthode systématique consistant à croiser les listes de passagers avec celles des personnes faisant l’objet d’un « ordre de renvoi », une procédure qui ne tient pas toujours compte de la réalité de la situation des individus. Pour les demandeurs d’asile, un tel ordre est souvent associé au dossier en attendant la décision du juge. Toutefois, une fois l’asile accordé, l’ordre de renvoi devient caduc, laissant place à la résidence permanente.

Dans le cas de Mme Diallo, son statut en tant que bénéficiaire d’asile n’a jamais été pris en compte par ICE. Mais la mobilisation d’Afri-Kana, une organisation de défense des migrants dirigée par la Guinéenne Adama Bah, a permis de remettre en question cette arrestation illégale.

Adama Bah, militante et membre du Conseil de Transition du maire élu de New York, Zohran Mamdani, a dénoncé cette action comme une atteinte aux droits des migrants, en particulier des Guinéens, souvent pris pour cible par l’ICE.

L’avocate spécialisée en immigration, Rosa Cohen-Cruz, selon la chaine de télévision CBS New York – a précisé que le gouvernement américain avait reconnu, en 2012, que Mme Diallo ne pouvait être renvoyée en Guinée en raison du risque de persécution ou de torture. Ce détail a été crucial dans la décision de la justice. Le juge fédéral du Tribunal de New York a rendu une décision sévère, ordonnant la libération immédiate de Mme Diallo et interdisant à l’ICE de procéder à toute nouvelle arrestation à des fins d’expulsion.

Adama Bah, toujours sous le choc de cet incident, a vivement critiqué l’administration Trump pour sa gestion des affaires migratoires : « Ils arrêtent des citoyens américains et font du ciblage ethnique pour abuser des nouveaux arrivants, souvent ignorants de leurs droits », a-t-elle déclaré. Elle a ensuite encouragé les Guinéens et autres migrants à se renseigner sur leurs droits et à ne rien signer sans avoir consulté un avocat. « Nous avons déjà beaucoup de Guinéens emprisonnés injustement par l’ICE, victimes d’un système qui cherche à les piéger pour leur faire perdre leur citoyenneté ou leur carte verte



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