Le bras de fer se durcit entre les autorités de la transition et la principale formation politique de Guinée. Par un courrier officiel daté du 16 décembre 2025, le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD), Ibrahima Kalil Condé, a notifié à Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG, le maintien de la suspension de son parti.
Cette décision intervient alors que le délai initial de 90 jours de suspension, prononcé le 20 août dernier, arrivait à son terme.
Des irrégularités persistantes selon le ministère
Malgré la transmission de documents complémentaires par l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, la commission d’évaluation estime que le compte n’y est pas. Dans sa correspondance, le ministre souligne que, bien que le parti ait coopéré, des « irrégularités majeures » persistent.
Le courrier énumère précisément cinq griefs à l’encontre de l’UFDG :
- L’absence de congrès national depuis 2015.
- L’inexistence de procès-verbaux électifs au sein des structures déconcentrées.
- La substitution irrégulière d’une simple convention nationale au congrès statutaire requis.
- Une direction composée par nominations, jugée non conforme aux statuts du parti.
- La poursuite d’activités politiques à l’extérieur, en violation de la mesure de suspension.
Vers une possible dissolution ?
Le MATD ne se contente pas de prolonger la sanction ; il s’appuie désormais sur la nouvelle Loi Organique portant régime des partis politiques.
« Vous disposez d’un délai de rigueur de six (6) mois, à compter du 25 novembre 2025, pour mettre votre formation politique en conformité intégrale avec les nouvelles dispositions légales », prévient le Ministre Condé.
L’enjeu est désormais la survie juridique de l’UFDG. Le ministre se montre explicite sur les conséquences d’un échec : passé ce délai, faute de régularisation effective, le parti s’exposera à la perte de son statut juridique.
Réactions en attente
À l’heure où nous publions, la direction de l’UFDG n’a pas encore réagi officiellement. Contacté par nos soins, le vice-président, le Dr Fodé Oussou Fofana, a indiqué être en déplacement. De son côté, le chargé de communication, Souleymane Souza Konaté, a reporté sa déclaration à plus tard, précisant que le conseil politique du parti devait se réunir incessamment pour examiner la situation.

