Un feuilleton judiciaire opposant une trentaine d’anciens travailleurs de l’Agence nationale de lutte contre la corruption (ANLC) à leur ex-employeur s’ouvre devant le tribunal du travail de Kaloum. L’affaire, inscrite au rôle de ce jeudi 11 décembre, a été brièvement évoquée avant d’être renvoyée au 18 décembre 2025 pour communication des pièces par les plaignants.
Lors de l’audience du jour, l’absence remarquée de la partie défenderesse l’ANLC, a conduit l’avocat des travailleurs à solliciter un nouveau délai afin de verser au dossier l’ensemble des documents nécessaires. La présidente de séance a accédé à cette demande, renvoyant le dossier à la semaine prochaine.
Cette procédure fait suite à la crise qui a secoué l’institution en juin dernier. Le 3 juin 2025, des agents de la direction centrale et des antennes régionales avaient empêché le secrétaire exécutif Mohamed Bérété d’accéder à son bureau, réclamant son départ. Ils contestaient un nouvel organigramme réduisant drastiquement les effectifs, ainsi qu’une baisse salariale allant jusqu’à 65 %.
Les travailleurs exigeaient également le respect du statut des contractuels, la mise en place d’un organe de gouvernance interne et le retour aux salaires initiaux. La crise avait paralysé toutes les directions régionales, rappelées à Conakry.
Informé de la situation, le Secrétariat général de la Présidence avait dépêché des émissaires pour écouter les travailleurs. Une documentation complète leur avait été remise pour examen. En attendant une réponse officielle, les manifestants avaient maintenu un mouvement pacifique, entraînant une paralysie totale des activités de l’ANLC. Toutes les directions régionales avaient suspendu leurs missions pour rejoindre Conakry.
La crise s’était aggravée avec l’arrestation de quatre agents protestataires : Souleymane Sylla, Patrice Sandouno, Sayon Koivogui et Mohamed Lamine Soumah, accusés de séquestration et de troubles à l’ordre public. Ils ont été libérés après quelques temps à la DPJ.
Depuis ces évènements, les licenciements prononcés contre certains travailleurs ont ouvert un nouveau front : celui des tribunaux. Les plaignants dénoncent des licenciements jugés abusifs et espèrent obtenir réparation.
L’audience du 18 décembre devrait permettre au tribunal de disposer des pièces nécessaires pour examiner le fond du dossier.

