La Guinée introduit d’importants allègements fiscaux dans la Loi de finances rectificative 2025. Le gouvernement a annoncé l’exonération de la TVA et la réduction des droits de douane sur l’importation et la vente de véhicules neufs, ainsi que sur certains équipements et matériels électriques.
L’objectif est de moderniser le parc automobile national et renforcer la sécurité électrique.
Face à la presse ce mercredi 3 décembre, le ministre du Budget, Facinet Sylla, a défendu ces mesures qualifiées d’« innovantes ». Il déplore que la vétusté du parc automobile soit l’un comme des facteurs majeurs d’accidents sur les routes du pays, notamment en zone rurale.
Il ajoute aussi la recrudescence des incendies domestiques, souvent liés à des installations électriques de mauvaise qualité.
Selon lui, la vétusté des véhicules circulant sur les routes guinéennes constitue un facteur récurrent d’accidents. « Quand vous partez en rase campagne, vous voyez que de nombreux accidents sont liés à l’état dégradé du parc automobile, avec des véhicules en panne partout », a-t-il expliqué.
Il a également rappelé les incendies meurtriers enregistrés ces dernières années, souvent aggravés par l’usage de matériels électriques de mauvaise qualité. « On ne peut pas réduire la cause des incendies uniquement à la qualité des équipements, mais les câbles bon marché et les installations défectueuses y contribuent fortement », a-t-il ajouté.
Face à ce constat, le gouvernement a choisi d’alléger la fiscalité pour encourager l’importation de produits sûrs et conformes.
Le ministre Facinet Sylla a précisé que les droits de douane sur les véhicules neufs, qui dépassaient auparavant 44 %, sont désormais ramenés à 12,75 %. « Cela permet à tout citoyen ayant les moyens d’accéder plus facilement à un véhicule neuf sans passer par des demandes d’exonération », a-t-il fait valoir.
Interrogé sur le risque d’un manque à gagner pour l’État, Facinet Sylla a assuré que ces mesures avaient été soigneusement évaluées. Il rappelle que la fiscalité ne sert pas uniquement à mobiliser des recettes, mais aussi à protéger la population et à encourager l’activité économique. « Nous misons sur l’effet quantité : en abaissant les taux, nous espérons augmenter le volume des importations », a-t-il indiqué.
Les estimations techniques du ministère prévoient d’ailleurs une hausse progressive des importations de véhicules neufs dès 2026, au détriment des véhicules d’occasion. Cette dynamique devrait s’amplifier en 2028, année où les importations de véhicules neufs pourraient atteindre 17 000 unités, dépassant largement celles des véhicules usagés.
Sur le plan financier, les autorités s’attendent à une baisse significative des fraudes, estimée à plus de 85 % entre 2025 et 2028.

