À l’occasion du premier anniversaire des événements survenus le 1er décembre 2024 au stade du 3-Avril de N’Zérékoré, le Collectif des organisations de défense des droits de l’homme en Guinée forestière a publié, ce lundi 1er décembre 2025, une déclaration exprimant sa profonde indignation face au traitement judiciaire du dossier.
Ce jour-là, lors d’un tournoi de football doté du trophée du général Mamadi Doumbouya, une violente bousculade avait coûté la vie à plus de 140 personnes, selon les ONG de la région forestière. L’incident avait également fait des dizaines de disparus, de nombreux blessés graves et d’importants dégâts matériels. Le gouvernement, pour sa part, avait annoncé un bilan officiel de 56 morts. En mars 2025, les familles des victimes, soutenues par le Collectif, avaient déposé plainte contre les organisateurs du tournoi et leurs complices présumés pour homicide involontaire, coups et blessures, ainsi que pour d’autres infractions connexes.
Un dossier toujours au point mort
D’après le Collectif, malgré les démarches engagées depuis le dépôt de la plainte le 10 mars 2025, aucune suite n’aurait été donnée par le procureur près le Tribunal de première instance de N’Zérékoré. La relance adressée au procureur général près la Cour d’appel de Kankan serait également restée sans réponse.
Face à cette absence de réaction, les familles ont saisi le juge d’instruction de N’Zérékoré par voie de citation directe. Cette procédure serait toutefois entravée par des lenteurs administratives et un manque manifeste de coopération de la part des autorités judiciaires, selon le Collectif.
Indignation et interpellation des autorités
Le Collectif se dit « amer » et « indigné » par ce qu’il considère comme un laxisme flagrant dans la gestion du dossier. Il dénonce l’inaction du ministère de la Justice et interpelle le procureur de la République près le Tribunal de première instance de N’Zérékoré, qualifié de « gardien de la loi » et garant de l’ordre public.
Les organisations de défense des droits humains appellent les autorités judiciaires à engager des poursuites contre les responsables présumés, afin que justice soit rendue aux victimes et à leurs familles. Elles estiment qu’une justice équitable et effective est indispensable pour rétablir la confiance des citoyens et consolider une paix durable en Guinée.
Pour une justice transparente et impartiale
En conclusion, le Collectif insiste sur l’urgence de rompre avec l’impunité et d’établir clairement les responsabilités autour de la tragédie du 1er décembre 2024. Il exhorte les autorités à agir sans délai pour garantir les droits des victimes et faire preuve d’une justice réellement indépendante, transparente et impartiale.

