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Malanta/Gaoual : ces motards qui, au péril de leur vie, approvisionnent la localité en diverses denrées 

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« Une fois je suis tombé dans un ravin et la moto m’est restée dessus. C’était aux alentours de 18 heures. Incapable de me mouvoir pour me dégager, j’y suis resté jusqu’à 22 heures. Heureusement quelqu’un est arrivé, comme un messie, pour m’extraire de là. J’étais à bout de force. J’avais tellement peur. J’ai tellement prié ce jour. (…). C’est regrettable, mais il faut vivre »

Malgré l’état désastreux de la route, nombreux sont ces motards qui quittent Lélouma sur leur moto en surcharge, pour Malanta, chaque semaine.

Ces as du deux-roues bravent chaque fois les pires sentiers en V, pour acheminer diverses denrées à Malanta.

La route qui y mène, n’en est vraiment pas une, du tout. C’est un véritable parcours de combattant sur des zones abruptes en forme de V.

Chérif Diallo, un jeune homme qui fréquente régulièrement le marché hebdomadaire de Malanta nous explique que:  » je viens régulièrement à Malanta, depuis plus de trois ans maintenant. (…). Eh grand ! Actuellement c’est mieux hein. Si non il y a quelques mois tu n’allais même pas croire que c’est un passage. (…). A presque chaque déplacement, je tombe. Une fois je suis tombé dans un ravin et la moto m’est restée dessus. C’était aux alentours de 18 heures. Incapable de me mouvoir pour me dégager, j y suis resté jusqu’à 22 heures. Heureusement quelqu’un est arrivé, comme un messie, pour m’extraire de là. J’étais à bout de force. J’avais tellement peur. J’ai tellement prié ce jour. C’est regrettable, mais il faut vivre », raconte le jeune homme, sourire aux lèvres.

Dans la même lancée, un autre jeune motard qui fait régulièrement la navette en y vendant du poisson frais, renchérit :  » nous faisons tout ça, dans l’espoir de gagner dignement notre vie. Mais ce n’est pas sans conséquence sur notre moral, notre physique. Si non comme vous l’avez vous-même vécu, il n’y a pas de route. Il nous arrive de tomber, de façon très grave, parfois. (…). T’as vu l’état de ma moto non? Juste, du fer et un moteur », regrette t-il.

Sur cet axe Lélouma-Malanta, il y a des endroits presque infranchissables qui méritent très bien leurs surnoms:  »colline clignotant » (endroit où à chaque fois qu’on tombe, les clignotants de l’engin sont foutus),  »colline escaliers » ( roches en forme d’escaliers), entre autres.

Thierno Diallo quant à lui, précise que :  » je suis arrivé une fois au niveau de la colline des clignotants incapable de remonter la pente, je suis tombé à deux reprises. Heureusement je n’avais pas de bagages.(…). Finalement j’ai mis la première vitesse et j’ai marché à côté de la moto, pour remonter. Ici les chutes sont récurrentes ».

Pourtant, leur engagement reste inébranlable. Pas de soutien ni d’assurance, encore moins de protection. Cependant, ces virtuoses de la moto continuent de risquer leur vie dans l’indifférence générale, pour vivre et faire vivre.

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