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Entre reports et retards, la CRIEF perd elle de sa capacité à juger ?

Les audiences programmées cette semaine devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) n’ont, une fois de plus, pas pu se tenir. En cause : l’incomplétude de la composition des chambres, qui a entraîné le renvoi de plusieurs dossiers inscrits au rôle, dont celui de l’ancien ministre de l’Éducation nationale, Dr Ibrahima Kourouma.

L’audience en appel de l’ancien ministre, poursuivi pour détournement présumé de deniers publics et enrichissement illicite, devait se tenir ce mardi devant la Chambre des appels. Mais le président de la CRIEF, Francis Kova Zoumanigui, a ordonné un nouveau report. L’examen du dossier est désormais fixé au mardi 2 décembre 2025 à 9h, dans le cadre de l’audience ordinaire. Un report de plus, qui s’ajoute à une longue série de renvois et nourrit les interrogations autour de ce dossier sensible.

La Chambre des appels n’a pas non plus pu examiner deux autres affaires prévues le même jour, notamment celle opposant le ministère public et l’État guinéen (AJE) à Ibrahima Kourouma et Mohamed Sankhon, poursuivis pour détournement de deniers publics et enrichissement illicite.

Le dossier impliquant Fatoumata Traoré, Bintou Doumbouya, Sékou Keita et Fayala Traoré — poursuivis pour escroquerie, abus de confiance, complicité de faux et usage de faux — a également été renvoyé, tout comme l’affaire opposant la société African Auto Industrie SA (Bajaj) à Srikanth Thaduri, poursuivi pour abus de confiance.

Selon un second avis daté du 26 novembre 2025, les dossiers inscrits à l’audience correctionnelle de la Chambre de jugement n’ont pas davantage été examinés ce mercredi. Ils sont reprogrammés pour le 10 décembre 2025, conformément à une décision du président de ladite chambre, Yagouba Conté.

Depuis la reprise des activités judiciaires en octobre 2025, la CRIEF peine à retrouver son rythme habituel. Les audiences sont régulièrement annulées ou reportées, et les avis de renvoi sont presque systématiquement publiés après l’affichage des rôles, au grand désarroi des nombreux détenus en attente de jugement.

Ces reports à répétition renforcent les inquiétudes des parties civiles, des avocats de la défense et des familles des prévenus, qui s’interrogent désormais ouvertement sur la capacité de la Cour à résorber son retard et à rendre la justice dans des délais raisonnables.

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